Port du brassard noir : La population se solidarise avec les journalistes

Brassards noirs attachés au poignet ou à l’avant-bras, chemises ou pantalons noirs, les confrères ont suivi, hier à la lettre, le mot d’ordre du Comité pour la défense et la protection des journalistes. Ils ont même entraîné nombre de compatriotes à s’approprier leur combat.

L’appel du Comité pour la défense et la protection des journalistes (Cdpj) pour le port du brassard noir a été largement suivi. C’est le constat fait hier lors de la première journée par le porte-parole dudit comité, par ailleurs directeur de publication du Populaire. Joint par téléphone, Yaxam Mbaye dresse un bilan satisfaisant. Car, selon lui, le port du brassard noir décrété mercredi a largement été respecté par les confrères. Les journalistes, techniciens, animateurs et même certains vigiles des rédactions ont observé le mot d’ordre. Si certains ont préféré s’habiller en noir, d’autres ont simplement attaché leur ruban noir au poignet. Et même, révèle Yaxam Mbaye, ‘des Sénégalais ordinaires ont tenu à marquer la journée’. Ils ont soutenu les journalistes en portant eux aussi des brassards noirs. Ce qui conforte le porte-parole dans ce bilan réussi est la reproduction par tous les quotidiens du bandeau noir dans leur édition de ce mercredi 03 juillet. Le message ‘11 jours après l’agression policière sur Kambel Dieng et Karamoko Thioune contre l’impunité, les journalistes réclament justice’ a été repris à la Une de tous les journaux.

Concernant le boycott de la couverture du Lion d’or 2008, le mot d’ordre a été bien respecté. La cérémonie, qui devait être présidée par le président de la République, a finalement accueilli le Premier ministre, Hadjibou Soumaré. Pour le directeur de publication du Populaire, ‘chacun est libre de commenter un tel changement’. La décision de ne pas couvrir la manifestation du Lion d’or, émane du Comité pour la défense et la protection des journalistes, et non comme disent certains, de l’Association nationale de la presse sportive (Anps).

Président de l’Anps, le journaliste Mamadou Diouf du quotidien national Le Soleil précise que la structure qu’il dirige n’est que membre du comité. L’Anps siège au comité au même titre que le Synpics, la Rfm et la West africa democratic radio, et le représentant des patrons de presse. Toutefois, Mamadou Diouf a balayé d’un revers de main les rumeurs qui disent qu’il a reçu des menaces. ‘Je n’ai jamais été menacé, ni interpellé par la direction du Soleil, ni par quelqu’un d’autre. Ce sont des rumeurs sans fondement’, fait savoir notre confrère.

Les journalistes entendent poursuivre le port du brassard noir ce jeudi pour le respect de la liberté de presse et la garantie par les autorités de leur sécurité physique dans le cadre de leur travail.

Après ce deuxième plan d’action, le comité rendra visite aux ambassadeurs accrédités au Sénégal. Depuis mercredi, renseigne son porte-parole, il a pris contact avec les représentations diplomatiques des Usa, du Canada, celles de l’Union africaine et de l’Union européenne et des pays arabes. Un programme de visite sera ensuite établi.

Ainsi, après la marche de samedi dernier très suivie, le port du brassard noir, le boycott de la cérémonie du Lion d’or ce mercredi, le comité compte poursuivre le combat. Selon Yaxam Mbaye, l’absence de réaction des autorités importe peu. Leur souci reste la concrétisation du plan d’action.