POUR DEFENDRE LES INTERETS DE SAINT-LOUIS : Le maire Bamba Dièye au tribunal, ce jeudi

Le conseil municipal de Saint-Louis a deux dossiers pendants devant la justice. L’une pour affaire de détournements de deniers publics et l’autre pour vol. Le maire a déposé en effet une plainte contre deux de ses agents, pour n’avoir pas versé les patentes recouvrées au Trésor, et une autre contre X suite à la subtilisation de la ferraille de l’ancien pont Faidherbe, qui aurait été offerte gracieusement par le chef de l’Etat. 

Des conseillers bleus demandent au maire d’avoir beaucoup plus de retenue, et lui suggèrent d’éviter d’être à couteaux tirés avec le Trésor.Le maire de la ville de Saint-Louis est, ce jeudi, à la barre du tribunal des flagrants délits, pour défendre les causes de l’institution locale. Pour le maire de la ville, il n’y a aucun doute sur sa présence devant la barre ; car, il est aujourd’hui un témoin oculaire des faits. Pour l’affaire du vol de la ferraille au pont Faidherbe, le maire est catégorique, « le 10 février, je serai au tribunal, parce que je suis le témoin oculaire. Moi-même, je suis le témoin des faits. Quand je suis arrivé, le camion était déjà sur la route. Je l’ai trouvé dans un endroit suspect. J’ai appelé certains membres du conseil municipal pour qu’ils puissent constater cette affaire de vol. C’est trop facile ».

 Bamba Dièye de dire qu’il est prêt pour mener son combat, afin de dénoncer l’affaire devant tout le monde. Le maire de la ville de Saint-Louis ne compte pas non plus « refroidir » l’affaire de détournement de deniers publics au Trésor par deux de ses agents détachés à cette institution de recouvrement. Mais selon nos sources, des conseillers n’auraient pas approuvé la décision. Une plainte qui a suscité des commentaires, et semé la discorde entre le maire et le payeur. Et Bamba Dièye de révéler que des représailles auraient été soulevées par le Trésor contre l’équipe municipale. 

C’est pourquoi, il soutient, « si pour dénoncer le vol, si pour réclamer la justice, je dois perdre l’électorat, il faut bien que je perde cela, car je n’encourage jamais l’injustice. Je dois donner l’exemple à ceux qui m’ont choisi pour être maire de la ville de Saint-Louis. Je ne voudrais jamais qu’on m’apostrophe sur des affaires floues. J’accepte de perdre l’électorat, parce que j’ai défendu les Saint-Louisiens. Si seulement c’est cela, j’accepte de perdre des voix, parce que je vais défendre dignement ma ville ». 

Toutefois, les conseillers libéraux, par la voix de Me Fatima Fall, pensent que ce dernier ne fait que du bruit. Celle-ci ne s’est pas retenue pour signaler que le maire vient une nouvelle fois de démontrer le peu de sérieux qu’il compte mettre en œuvre dans la prise en charge des aspirations légitimes des populations. Pour elle, Bamba Dièye ne fait que trop parler. « Les représailles du Trésor dont parle le maire, c’est une esquisse de solution pour lui, afin de trouver une porte de sortie honorable, et d’imputer la responsabilité de l’échec de l’équipe actuelle à l’Etat », dira-t-elle. Et elle cloue au pilori le premier magistrat de Saint-Louis : « Après le grand tintamarre de la ferraille du pont Faidherbe, qui a mobilisé toute l’actualité locale, M. Dièye vient de sortir un étrange lapin de son chapeau : une insolite stratégie pour accroître les ressources municipales, où il est demandé purement et simplement aux conseillers municipaux d’encadrer et de renforcer les capacités des agents recouvreurs.

 Avec une telle stratégie, M. le Maire escompte que les finances locales atteindraient les sommets hymalayiens ! Il est à se demander si M. le Maire est encore apte à diriger notre commune, ou s’il ne cherche véritablement pas à paralyser l’institution au profit d’une délégation spéciale ». En attendant l’issue de ces dossiers traînés au tribunal de Saint-Louis, des conseillers de la coalition Sopi ont haussé le ton, pour demander au maire de « faire preuve de plus d’imagination, de prospective et de sérieux dans la gestion de la cité ».