POUR FAIRE FACE AUX INONDATIONS : Des universitaires préconisent des enregistreurs de pluie

Pour résoudre le problème d’inondations, les universitaires  préconisent, entre autres solutions, la mise en place d’enregistreurs de pluie en lieu et place de stations totalisateurs. Aussi demandent-ils d’arrêter de prendre des solutions ponctuelles pour des solutions définitives. Non sans esquisser des voies pour éradiquer le phénomène.

«Pour faire face au problème des inondations au Sénégal, il faut impérativement arrêter de prendre des solutions immédiates pour des solutions définitives. Car, le phénomène est récurrent.» C’est ce qu’ont laissé entendre, hier, des universitaires, à l’occasion des journées de réflexion sur les inondations, organisées par l’«Ecole doctorale Eau, Qualité et Usages de l’Eau (Edeque)». L’élite plaide également pour l’installation d’enregistreurs de pluie en lieu et place des stations totalisateurs. «Il y a des solutions ponctuelles qu’il faut appliquer tout de suite, notamment le recasement des populations», avise le Pr Abdoulaye Faye du département de Géographie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Mais, poursuit-il, le «pompage des eaux doit être fait à bon escient. Parce que, si on déplace de l’eau d’un coin à l’autre, on amène les problèmes ailleurs», dit-il. Enseignant au Département de Géographie à l’Ucad, Dr Honoré Dacosta insiste sur la nécessité d’un réseau pluviométrique dense afin de connaître la variable pluviométrique à temps. «Mesurer la pluie, c’est un préalable. Mais quand vous avez fini de le faire, la transformation que le bassin en fait pour générer les écoulements, il faut la connaître. Par conséquent, il faut, en plus du réseau pluviométrique, disposer d’un réseau hydrométrique qui permet de quantifier les volumes sortant suite à la pluie. Et de pouvoir, à long terme, mettre le lien entre ce qui rentre dans le système et ce qui sort», révèle M. Dacosta. Comme autre solution aux inondations, les universitaires demandent «que l’on mette dans les espaces urbains des enregistreurs de pluie et non des stations totalisateurs». Car, dit-on, c’est ce qui permet de connaître en peu de temps l’accumulation des eaux à travers l’intensité de la pluie que le réseau va canaliser pour les faire sortir des zones habitées. «Il doit y avoir une mise en cohérence de ce qui arrive dans le système avec la pluie et le réseau qui est chargé de collecter les eaux», indique-t-on. Et le réseau doit être dimensionné en tenant compte de l’évolution spatiale de la ville. «Si ce n’est pas le cas, on va vers des problèmes», prévient M. Dacosta.
Le Dr Papa Sakho de l’Ucad a également identifié le retard de la planification sur l’évolution de la ville  de Dakar. «Si on remonte le temps de la planification de l’espace urbain, il y a eu une juxtaposition de plans partiels. Il n’y a pas eu de rupture dans l’approche de la planification urbaine. Jusqu’aux années 90, on n’a pas pensé à développer des espaces», soutient M. Sakho. Expliquant que les plans ont toujours été en deçà de l’évolution des villes, M. Sakho cite en exemple le dernier Plan de déplacement urbain (Pdu) qui, dit-il, «a un retard de dix ans par rapport à la réalité de l’évolution urbaine».
Les universitaires n’ont pas manqué d’indexer «des comportements qui consistent à barrer un espace par un édifice (infrastructure) qui peut être par ailleurs utile, mais qui va entraîner un certain nombre de problèmes, notamment, les inondations