Pour non-respect des promesses : La prochaine rentrée scolaire est menacée

Il ne reste qu’un mois d’ici la rentrée scolaire 2007/2008 et toujours rien dans le sens de la satisfaction des revendications des enseignants. Cela augure-t-il d’une année scolaire menacée de perturbations ? On répond par l’affirmative du côté des enseignants qui font de la matérialisation des promesses du président Wade, un préalabe au retour dans les salles de classe.

Y a-t-il des chances qu’en 2007, l’année scolaire démarre sur les chapeaux de roue ? A moins d’une volonté réelle des autorités, matérialisée par des actes concrets allant dans ce sens, on peut répondre par la négative. Car, du côté des enseignants, la détermination de faire aboutir leurs revendications posées depuis deux ans et au prix d’un sacrifice des élèves semble réelle.

Après le syndicat démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes) qui a tapé sur la table, la semaine dernière, pour rappeler au gouvernement ses engagements, c’est au tour de l’organisation des instituteurs du Sénégal (Ois) de se signaler en déposant un préavis de grève. Et le chargé des revendications et de la communication de l’Ois d’être menaçant : ‘si jamais l’année scolaire prochaine démarre avec des perturbations, qu’on en veuille pas aux enseignants, l’Etat en portera l’entière responsabilité !’. De l’avis de Babacar Mbaye, en effet, le gouvernement, contrairement à ce qu’il veut faire croire, constitue le premier responsable des blocages de l’école sénégalaise. Le syndicaliste en veut pour preuve le non-respect de ses promesses mais surtout l’arrêt du dialogue entre les autorités de la République et les enseignants. ‘Il est inconcevable qu’à un mois de la rentrée scolaire, le gouvernement, sachant que des problèmes demeurent, ne prenne aucune initiative allant dans le sens d’arrondir les angles avec la famille enseignante’, peste-t-il. Et, en lieu et place d’un dialogue national autour des problèmes de l’école, regrette l’Ois, ‘le ministre de l’Education se promène d’un Conseil régional de développement à un autre pour faire des promesses à n’en plus finir’. Mais, ce dont s’offusquent particulièrement les enseignants, c’est la légèreté avec laquelle, le nouveau ministre du Budget traite le dossier relatif aux revendications pécuniaires de ces derniers.

Selon l’Organisation des instituteurs du Sénégal, il n’y a pas d’acte plus irresponsable, de la part d’un ministre que de se payer le luxe d’une farniente, en allant en vacances à peine après avoir pris fonction alors qu’on a trouvé sur sa table des dossiers brûlants.

En tout cas, rappellent les enseignants syndicalistes, si l’on a évité l’année blanche en 2006-2007, c’est grâce à l’intervention du chef de l’Etat. Or, se désolent-ils, aucun des engagements pris par ce dernier au cours d’une audience accordée aux enseignants grévistes, n’a été suivi d’effets. Selon l’Ois, les promesses du président Wade relatives à l’indemnité de recherche et de documentation (Ird) sont restées lettre morte. ‘Le président de la République avait soutenu que des techniciens de son gouvernement allaient assurer le suivi de ses engagements mais depuis, nous n’avons eu aucun contact avec qui que ce soit’, confie Babacar Mbaye. De l’avis du porte-parole de l’Ois, si le gouvernement se préoccupe sérieusement d’une bonne prochaine année scolaire, il lui revient de mettre à profit le peu de temps qui nous sépare de la rentrée pour agir dans le sens de concrétiser les engagements du chef de l’Etat. Autrement, soutient avec véhémence le responsable syndical, ‘les enseignants n’auront d’autre choix que de croiser, de nouveau, le fer avec l’Etat et ce, dès octobre prochain’. D’ailleurs, du côté de l’Ois, l’on avertit que si le préavis déposé n’est pas suivi d’effet, une action sera menée au-delà du 13 septembre prochain. ‘Celle-ci peut être un sit-in ou une marche’, renseigne Babacar Mbaye.