Tout a commencé hier matin par un appel à la mobilisation à la mosquée du quartier Mboul devenu, pour la circonstance, le point de ralliement des rebelles. Les sages du comité villageois ont invité les populations à opposer une résistance aux hommes du maire chargés de borner la bande de terre objet du conflit. S'ensuivirent alors de violents affrontements qui se sont poursuivis dans les locaux de la mairie dont la construction n'est pas encore achevée. Vitres brisées, portes mises à sac, bac de sables renversés, etc. Tel était le spectacle offert hier par les jeunes ouakamois. Et la gendarmerie, venue rétablir l'ordre, a essuyé des jets de pierres et des insultes de la part d'une foule amère et déchaînée contre laquelle les hommes en bleu ont riposté avec des grenades lacrymogènes. Suffisant pour révolter certains qui ne se sentent pas concernés par cette guéguerre qui, disent-ils, ‘oppose une minorité aux autorités municipales’.
Le comité villageois a déterré la hache de guerre pour empêcher le maire samba Bathily Diallo de borner le titre foncier n°4407 situé derrière le foyer des jeunes de Ouakam. Un titre foncier qui devrait abriter, de l'avis des proches du maire, les locaux du nouveau lycée de Ouakam. Mais le projet du maire Samba Bathily Diallo ne semble pas faire l'unanimité chez le comité villageois qui accuse le maire de vouloir mettre la main sur les terres de Ouakam. Et après la lutte pour le contrôle de la bande d'Aouzou située entre la Cité Avion et la cité Comico, ce titre foncier 4407 a mis le feu aux poudres.
A l'origine du litige, des terrains situés derrière le foyer des jeunes que le comité villageois accuse le maire de vouloir brader pour 13 millions, la parcelle. Un domaine qui, d'après le comité villageois devrait servir à désenclaver le village en cas de lotissement. Et, rappelle Moussa Ndiaye l'un des chefs de file de cette rébellion contre la municipalité, cette bande de terre a été réquisitionnée par les colons sur autorisation des sages du village. Mais, après les indépendances, poursuit-il, l'Etat du Sénégal avait mis la main sur cette partie de Ouakam avant de la rétrocéder à la commune de Ouakam sous le magistère du maire socialiste Birame Ndiaye, précise-t-il. Avant d'ajouter que ‘cette bande de terre appartient aux ouakamois et il faudra marcher sur nos cadavres pour nous l'enlever’.
Du coté de la mairie, à défaut de mettre la main sur l'occupant, ses proches que nous avons contactés battent en brèche la thèse des jeunes du comité villageois qui, disent-ils, manipulent les populations. Cette bande de terre appartiendrait à la commune dont le maire aurait obtenu un délibéré du conseil municipal, soulignent-ils. Et ajoutent-ils, le maire a le droit de disposer des terres de la commune pour l'intérêt des populations de Ouakam.
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