Pour mieux cerner les réalités du marché de l’anacarde, les acteurs de la filière ont décidé d’expérimenter un système d’information économique électronique dès la prochaine campagne. Déjà mis en œuvre en Côte d’Ivoire, ce système permettra, selon les partenaires techniques, d’envoyer, en temps réel, des informations sur les tendances du marché mondial et les données statistiques à travers une approche chaîne de valeur.
A Ziguinchor, où ils se sont donné rendez-vous, les acteurs de la filière anacarde, venus des différentes zones de production et de commercialisation de la noix de cajou, vont échanger sur les enjeux d’une bonne commercialisation de ce produit. Producteurs, douaniers, agents des Eaux et Forêts, commerçants, intermédiaires et transformateurs qui s’activent dans l’exploitation de la noix d’anacarde ont bénéficié d’un appui des partenaires techniques et financiers, comme l’Ird (une Ong américaine), le Programme d’appui au développement économique de la Casamance (Padec) et le Fonds national de développement agro-sylvo-pastoral (Fndasp). C’est pour discuter de la problématique du marché de l’anacarde et des opportunités à saisir pour rendre plus compétitive la filière à travers une approche chaîne de valeur.
Tout est parti d’un constat. Au Sénégal, le secteur de l’anacarde est marqué par une absence d’informations fiables et disponibles à temps réel. Les données de production, selon une étude, ne sont jamais uniformes. S’y ajoute la fluctuation et la variation des prix durant les campagnes de commercialisation de la noix. Pour réduire au maximum tous ces risques, les partenaires techniques et financiers ont décidé d’accompagner les acteurs en mettant en place un système d’information économique sur une base électronique à travers des Sms et des courriels. Selon le directeur de suivi-évaluation de l’Ird, Lamine Cissé, le système pourrait même être opérationnel dès la prochaine campagne de commercialisation. Le Sénégal, pour cela, a décidé de s’inspirer du système « N’Kalo » déjà expérimenté dans des pays de la sous-région comme la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Mali et le Burkina Faso. Il s’agit d’envoyer des informations économiques par Sms gratuitement au début ou un bulletin par courrier électronique sur les réalités du marché local et mondial afin d’aider les acteurs de la filière à mieux gérer les risques commerciaux, a déclaré Simon Ndène, du Fonds national de développement agro-sylvo-pastoral (Fndasp).
L’anacarde, d’après un membre du Cadre de concertation des opérateurs de la filière en Casamance (Cofac), est devenu un enjeu non négligeable dans l’économie au Sud et au centre du Sénégal. « C’est la base de l’économie en Casamance », a déclaré Moïse Bassène, de l’Ird. « Saisir donc les opportunités qu’offrent aujourd’hui les nouvelles technologies pour mieux cerner la donne sur le marché ne peut être que profitable pour les acteurs », a soutenu M. Ndène. Sa structure, mise en place par l’Etat du Sénégal dans le cadre de la loi agro-sylvo-pastoral, a décidé de s’investir dans cette approche pour mieux accompagner les acteurs de la filière à s’organiser davantage dans le but de mieux profiter des services agricoles. A terme, il s’agit d’avoir une information commerciale adaptée au marché local et régional en temps réel et favoriser, dans la foulée, une intégration des marchés économiques dans le cadre global de la Cedeao.
Envoyé spécial, Seydou Prosper SADIO
Gouvernance foncière : Les acteurs du foncier formés sur les Directives volontaires
Le Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (Cncr) a organisé, hier, une session de formation des membres du comité de pilotage sur les Directives volontaires (Dv), des principes élaborés par la Fao visant à impulser une gouvernance responsable des régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches et aux forêts. L’objectif de l’atelier initié par le Cncr, en partenariat avec la Fao, vise à sensibiliser les acteurs du foncier (société civile, organisations paysannes, élus locaux) sur les principes des Directives volontaires (Dv) pour l’amélioration de la gouvernance des régimes fonciers au Sénégal. Ces directives cherchent à apporter une sécurité foncière et un accès équitable à la terre, aux pêches et aux forêts, dans le but d’éliminer la faim et la pauvreté, de soutenir le développement durable et d’améliorer la gestion de l’environnement. Il s’agit de répondre aux préoccupations liées aux causes de la crise alimentaire de 2008, surtout pour ce qui est de l’accaparement des terres en Afrique. Selon Zakaria Sambaré, de l’Ong Actionaid, ces crises alimentaires ont eu des effets néfastes sur les communautés locales malgré les actions mises en œuvre par les organisations de la société civile pour les soutenir dans leurs luttes. Les Dv ont été élaborées à travers un processus de consultation « inclusif et transparent » initié par la Fao et finalisé par le Comité de la sécurité alimentaire mondial. Le Cncr a participé au processus de formulation des Dv à travers ses délégués au sein de réseaux internationaux. Il s’est également engagé aux côtés de l’Initiative prospective agricole et rurale (Ipar), dans le cadre d’un programme de diffusion de ces directives, dans quatre pays (Gambie, Mali, Mauritanie et Sénégal). Pour El Hadji Thierno Cissé, assistant du coordonnateur du Cncr, les Dv visent aussi le respect des droits légitimes des communautés autochtones. A son avis, cette formation à l’intention des acteurs du foncier intervient dans un contexte où se déroule le processus de concertation sur la réforme foncière.
Abdou DIAW
2 Commentaires
Anonyme
En Avril, 2015 (21:58 PM)j'ai acheté récemment des noix d'acajou grillé que les jeunes ambulants vendent en sachet,mais c'est trés cher, une petite quantité de 20graines à peine à 500F ????
je vous laisse imaginer le sachet de 100F ...
Boyzpalm
En Avril, 2015 (04:48 AM)Commencer par d'abord produire assez et plus pour avoir une place et reconnaissance mondiale avant de penser suivre un marché dont vous ne maîtrisez encore rien du tout.
Vous êtes encore trôp loin de ces realités. Au travail!
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