POURSUITE DE LA GREVE DE LA FAIM A L’UNIVERSITE DE THIES : Cinq autres étudiants évacués à l’hôpital

Le nombre des étudiants de l’université de Thiès en grève de la faim acheminés à l’hôpital est passé à dix, après que cinq autres ont été évacués hier. En dépit de la visite que leur a rendue une délégation de sénateurs, les grévistes ne comptent pas cesser la diète. Ils n’ont pour l’instant que de vagues promesses de la part des visiteurs.
 
Cinq (5) autres étudiants de l’université de Thiès, en grève de la faim depuis trois jours, ont été évacués hier à l’hôpital Saint-Jean de Dieu de la ville. Ces patients s’ajoutent aux cinq acheminés avant-hier à la même structure sanitaire. Des 61 étudiants à l’entame de la diète, il reste 51 dans les locaux de la Bibliothèque de l’université où se sont regroupés les manifestants depuis le 5 mai dernier.
D’une voix affaiblie par la diète, Mass Sèye, le porte-parole de la Coordination des étudiants de l’université de Thiès, a exprimé le mécontentement de ses camarades de n’avoir jusque-là pas vu les autorités gouvernementales. Mais, informe-t-il, les grévistes ont reçu la visite de la directrice général de l’Adpme, Marie Thérèse Diédhiou, qui leur a fait des promesses. De même une délégation du Sénat, comprenant notamment Marie José Boucher Varre, présidente de la Commission de l’éducation des sports et des loisirs, Maxime Diagne, premier vice-président et Mamour Cissé, sénateur, a fait le déplacement au site des grévistes pour leur apporter un soutien tout en les invitant à cesser le mouvement et à continuer les négociations. Les discussions entre la délégation sénatoriale et les grévistes de la faim ont duré une heure, sans succès, les étudiants campant sur leur position.
«Ce n’est pas la première fois que nous venons visiter l’université de Thiès. L’année dernière, à la même époque, nous avons visité toutes les universités et tous les Cur (Collèges universitaires régionaux) et nous étions venus à Thiès», a déclaré Mme Warre, précisant que les revendications sont les mêmes qu’il y a un an.
Les étudiants demandent notamment un campus social, des amphithéâtres, des bus pour le transport des 2000 pensionnaires de l’université. L’écrasante majorité est obligée de partager un car de 35 places pour rallier l’établissement situé à 3 kilomètres de la ville. Pendant ce temps, relèvent les étudiants, le pouvoir consacre des milliards à la construction d’un monument de la renaissance.  
La présidente de commission, Mme Varre, a signifié aux étudiants que toutes leurs revendications seront portées au ministre de l’Enseignement supérieur, au président du Sénat, Pape Diop, ainsi qu’au président de la République. Les sénateurs gardent tout de même espoir que cette grève sera bientôt suspendue par les étudiants.
Pour le moment, Ibrahima Ndiaye, président de la Coordination des étudiants de Thiès, et ses camarades ne comptent pas renoncer à leur mouvement. Et la situation s’aggrave pour les étudiants qui se sont privés de nourriture pour revendiquer de meilleures conditions d’études