En soutenant n'avoir pas été le seul à abuser de la déficiente mentale, Mouhammad Ndiaye, ignorait certainement qu'il venait d'avouer à moitié les faits qui lui étaient reprochés. Pointé du doigt par une jeune déficiente mentale qui l'accuse de l'avoir violée et engrossée, le mis an cause qui est même allé jusqu'à réclamer un test d’Adn pour témoigner de son innocence, a finalement été condamné à un an ferme.
Poursuivi pour avoir violé, il y a environ deux mois, au quartier Ndoyène, dans le village traditionnel Lébou de Diender, une jeune fille de 13 ans, qui plus est, souffre de déficience mentale, Mouhammad Ndiaye, 25 ans, a été condamné par le Tribunal régional de Thiès à une peine d'emprisonnement d'un an ferme et à payer la somme d'un million de francs Cfa.
Sa victime qui, du reste, a démontré à la barre qu'elle ne jouissait pas de toutes ses facultés mentales, vu sa morphologie et son gestuel, a, en effet, attiré l'attention de son père, lorsqu'elle a commencé à se tordre de douleur et à vomir. Des premiers signes de grossesse qui n'ont pas échappé à son père, qui craignant le pire, lui a fait subir une consultation auprès d'un gynécologue. Ce dernier ayant conclu à une grossesse de 14 semaines, le père de famille n'a pas hésité à porter plainte contre Mouhammad Ndiaye qui a été pointé d'un doigt accusateur par sa fille. Arrêté et attrait devant le Tribunal régional de Thiès, le mis en cause a systématiquement nié les faits, allant même jusqu'à réclamer avec insistance des tests Adn qu'il accepte de subir à sa charge. Pourtant, lors de l'enquête préliminaire à la gendarmerie, il avait bien avoué à son grand frère Moustapha Ndiaye qui lui avait demandé de jurer sur le Saint Coran pour l'éclatement de la vérité, qu'il n'était pas le seul à avoir abusé de O. Ndoye. «Je n'ai pas été le seul», avait-il confessé à son frangin.
Mieux, quant à la gendarmerie il a été mis sur un banc aux côtés de deux autres garçons de sa génération pour permettre à O. Nd d'identifier son homme, la victime n'a pas hésité à le désigner du doigt. Des faits accablants qui ont été corroborés par la version de la jeune fille qui a souligné sans ambages : «Je ne connais que Mouhammad Ndiaye. Il m'avait agressée avec un couteau et avait menacé de me tuer si jamais un jour je racontais ma mésaventure à quelqu'un».
Il faut, à ce propos, signaler que la famille du prévenu a tenté de régler les choses à l'amiable. Ce qui a été catégoriquement refusé par le père de la jeune fille qui dit avoir rejeté toute négociation, même si le délinquant est un voisin, voire un parent.
Pour l'avocat de la partie civile, Me Cheikh Tidiane Mbodji qui a réclamé la somme de 2 millions de francs Cfa à titre de dédommagement: «il n'y a pas de nébuleuse ni de doute dans cette affaire. D'autant que ma cliente a désigné son agresseur parmi un groupe de garçons et que ce dernier a reconnu n'avoir pas été le seul à l'agresser sexuellement».
Dans son réquisitoire, le procureur de la République a dit mesurer à sa juste valeur la douleur du père de la jeune fille, avant de s'indigner de cette catégorie de viols commis sur des personnes particulièrement vulnérables. Toutes choses qui font que le parquet a invité le tribunal à être particulièrement sévère face à ce genre de cas. Toutefois, à la demande du prévenu qui réclamait avec insistance un test Adn, le représentant du ministère public, qui a également rappelé que le mis en cause n'avait pas d'avocat pour défendre sa cause, a demandé au tribunal, de faire pratiquer ledit test. Le tribunal a finalement condamné le prévenu à un an ferme et au paiement de la somme d'un million de francs Cfa à la victime
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