Trois ans ferme, 3 milliards d’amende, saisie de tous ses biens jusqu’à concurrence de la somme due au Trésor public. C’est la peine que le tribunal correctionnel de Dakar a infligé à l’épouse de l’ex-consul d’Italie au Sénégal, la Guinéenne Marguerite Kaoko. Interdiction lui a été faite de sortir du territoire national. Epinglée par la Cellule nationale de traitement des informations financières, elle a été déclarée coupable de blanchiment d’argent.
Le tribunal correctionnel de Dakar s’est montré plus sévère que le parquet. Lors du procès, le procureur avait requis contre la Guinéenne Marguerite Kaoko une condamnation de 2 ans ferme. L’épouse de l’ex-consul de l’ambassadeur d’Italie au Sénégal a, en effet, été épinglée par un rapport de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif). Les enquêteurs de cette cellule gouvernementale avaient découvert plus d’un milliard dans son compte bancaire ouvert à la Cbao.
Le dossier est ainsi transmis à la justice et l’épouse de l’ex-consul d’Italie à Dakar, Marguerite Kaoko, est inculpée et placée sous contrôle judiciaire.
Dès le début du procès, les avocats de la défense, Mes Moustapha Diop, Fara Gomis et Abdourahmane Sow « Lénine », ont soulevé une exception de nullité de la procédure. Invoquent la convention de Vienne de 1961, ils que l’épouse d’un consul bénéficie d’une immunité diplomatique au même titre que les membres de la famille de ce dernier. Par conséquent, elle bénéficie d’un privilège de juridiction qui fait que les tribunaux sénégalais ne sauraient la juger.
Le représentant du ministère public s’est attaqué au certificat de mariage versé au dossier, estimant que l’ex-consul d’Italie au Sénégal a déjà une épouse et qu’il ne saurait prendre une deuxième femme puisque la législation italienne l’interdit.
Il a ainsi demandé que le tribunal rejette l’exception soulevé. Ce que le président de séance, le magistrat Maguette Diop a fait.
Interrogé sur les faits qui lui sont reprochés, la prévenue les a niés. Elle a soutenu que l’importante somme d’argent trouvé dans son compte bancaire provient de sa part d’héritage, suite au décès de son père survenu en Guinée.
Selon ses déclarations, l’argent est passé par la frontière, acheminé qu’il a été par des membres de sa famille. Marguerite Kaoko a ainsi déclaré être propriétaire de plusieurs immeubles en Afrique et en Italie ainsi que d’autres biens acquis avec cet argent.
Ce qui n’avait pas convaincu le procureur qui a estimé que la prévenue est coupable des faits qui lui sont reprochés. Le représentant du ministère public a ainsi requis à son encontre 2 ans ferme.
Après délibération, le juge a déclaré la prévenue coupable des faits qui lui sont reprochés. Il l’a condamné à 3 ans ferme et à une amende de 3 milliards. Le juge a ordonné la confiscation de ses biens à hauteur de la somme due au Trésor public et lui a interdit de sortir du territoire national.
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