Près de 450 Africains arrivés clandestinement en Espagne ont été conduits dimanche à Saint-Louis (nord du Sénégal) lors d'une "opération ponctuelle à la demande des autorités espagnoles", ont annoncé à l'AFP des sources officielles sénégalaises.
Au total, "448 personnes qui avaient émigré de manière clandestine en Espagne" ont été transportées par six vols spéciaux affrétés par les autorités espagnoles, a affirmé le commandant Alexis Corréa, membre du comité national de gestion des rapatriés et des déplacés.
Les trois premiers avions ont conduit au total 227 personnes à l'aéroport à la mi-journée. Le dernier des six appareils a atterri peu avant 17h00 locales (et GMT), a précisé le commandant de l'aéroport, Ferdinand Ousmane Badiane.
Un journaliste de l'AFP qui s'est rendu sur les lieux a vu des centaines de personnes, dont deux femmes. Selon leurs témoignages, il s'agit pour la plupart de Sénégalais. Mais des Maliens, Ivoiriens, Mauritaniens et Guinéens figurent aussi parmi les ex-clandestins.
Leur retour a été organisé "à la demande des autorités espagnoles. (...) Il s'agit d'une opération ponctuelle qui s'arrête aujourd'hui", a assuré le commandant Corréa.
Il n'a pas souhaité confirmer les nationalités revendiquée par ces Africains, la plupart s'étant généralement débarrassés de leurs papiers en Espagne pour tenter d'éviter d'être rapatriés dans leur pays d'origine.
"Ceux qui (disent) être d'autres nationalités seront conduits à Dakar où ils pourront prendre contact avec l'ambassade de leur pays" afin d'organiser leur rapatriement, a-t-il expliqué.
A leur arrivée, les ex-clandestins ont effectué des formalités de police et de santé, avant de recevoir chacun 10.000 FCFA (15 euros) pour leur permettre de rejoindre leurs familles.
"Je n'ai rien compris. Je suis Ivoirien, et j'ai été amené au Sénégal qui n'est pas mon pays", a protesté Adama Camara, qui dit avoir gagné les Canaries à bord d'une pirogue partie de Nouadhibou (extrême nord-ouest de la Mauritanie).
"Les explications que j'ai données (en Espagne) n'ont servi à rien, et les 10.000 francs qu'on m'a donnés ici (à Saint-Louis) ne me serviront pas à grand chose", a-t-il ajouté.
Iba Diagne, Sénégalais rapatrié pour la deuxième fois d'Espagne, n'a pas caché sa colère, s'estimant "trahi" par les dirigeants de son pays.
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