Premières pluies sur Dakar - Les populations de Niety Mbar demandent à Wade de venir patauger

Après les premières pluies enregistrées à Dakar, les populations de Niety Mbar qui ne veulent plus qu'on leur parle du Plan jaxaay, demandent au président Wade de venir lui-même constater les risques d'inondation.
Après les premières gouttes de pluies enregistrées avant-hier dans la région de Dakar, les populations des zones inondées se disent très surprises. A Niéty Mbar, une des zones très inondée l'année dernière, la surprise est beaucoup plus importante. Un tour dans cette partie de la banlieue, nous a permis de voir que la psychose gagne déjà ces populations qui, avec des gravats, remballent certaines parties en proie à l'eau de pluie de leurs maisons. « Nous n'attendions pas la pluie en ce moment. Nous croyions que ça viendrait au mois de juillet comme l'avaient annoncé les services de la météo », explique Abdoulaye Ndiaye, brouettes et pelles à la main, en train de chercher du sable pour chasser quelques flaques d'eau de sa maison. Dans d'autres habitations, c'est presque la même situation, de grosses flaques d'eaux commencent à s'installer un peu partout. Dans certaines rues, les conducteurs de taxi clandos s'inquiètent déjà de l'état des routes, et commencent à prospecter des raccourcis. Chez les populations, c'est le désespoir ; et c'est inutile, d'après elles, de leur parler de plan Jaxaay. « Nous n'avons plus d'espoir, parce que nous n'avons rien vu de tout ce que le gouvernement a dit. Nous qui vivons dans les zones inondées, nous n'y croyons plus»,  lance un chef de famille trouvée dans une maison toujours inondée. « Cela est une première pluie, et vous avez vu de vos propres yeux. A la troisième pluie, ce sera totalement inondée », ajoute-il. Pour ces nombreuses populations, cette situation est décourageante. Elles demandent au chef de l'Etat de venir lui-même s'enquérir de ce qui ce passe dans ces quartiers. « Le président Wade doit cesser d'envoyer des ministres, des préfets ou des maires. Il n'a qu'a venir lui-même patauger dans ces eaux, pour comprendre véritablement ce que nous vivons », lance un groupe d'habitants en train de regrouper des sacs de sables pour dresser un passage. Ces derniers, gagnés par la psychose des inondations de l'année dernière, demandent aux autorités de finir la construction de la route Niéty Mbar, qui leur permettra de quitter d'urgence la zone, en cas d'inondation.