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PREPARATIFS DE LA FETE DE KORITE 2009 : Pas encore de rush, morosité ambiante chez les commerçants

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PREPARATIFS DE LA FETE DE KORITE 2009 : Pas encore de rush, morosité ambiante chez les commerçants

La Korité qui marque la fin du mois béni de ramadan approche. Mais, les préparatifs pour l’«Aïd Al Fitr» n’ont pas l’engouement des années précédentes, crise économique oblige. Et les commerçants accusent le coup.    

Ce n’est pas l’ambiance des grands jours au marché Hlm et à Sandaga. Pourtant, c’est bientôt la fête de Korité marquant la fin du mois béni de ramadan. Le moral semble en berne dans la boutique de Mme Kiné Sylla, sise à Hlm, où «penjâb», perlages, soie, voiles, brodés garnis, entre autres tissus, ont de quoi attirer la clientèle.

«Nous avons tous genres de tissus, qui sont d’ailleurs moins chers que lors des années précédentes, mais ne trouvent pas d’acheteurs», se désole la propriétaire Mme Sylla. A en croire la commerçante, «les clients sont plus préoccupés par la survie quotidienne». Selon Mme Aïcha Cissé, «l’année dernière, à cette période, nous étions en plein dans les préparatifs, mais cette année, c’est différent». Elle explique qu’«avec la crise économique, les priorités sont ailleurs, les gens pensent plus à manger qu’à s’acheter des habits. Mme Cissé avance que le manque à gagner peut aller jusqu’à 50 %, car n’ayant plus assez de marge de bénéficie. Elle indique que, malgré la baisse sur le prix des tissus, certains sont vendus à 2 000 francs Cfa le mètre, au lieu de 3 000 FCfa.

 

Recours au prêt-à-porter

Dans le magasin «Banna» spécialisé en vente de «thioub» et de basin de qualité, le gérant Chérif Tiréra abonde dans le même sens. Il fait savoir que l’année dernière, à cette période, il avait déjà écoulé beaucoup de ses marchandises, «mais cette année, les clients n’ont même pas encore commencé à venir». 

De leur côté, pour faire face à la crise, certains tailleurs se sont reconvertis dans la confection du prêt-à-porter. Pour Daouda Sy, tailleur au marché HLM, «le prêt-à-porter pourrait être un créneau porteur, car ils exigent moins de dépenses, cela revient moins cher pour les clients que d’acheter le tissu et devoir payer pour la couture». Dans sa boutique, M. Sy exhibe plusieurs variétés de prêts-à-porter dont les prix varient entre 15 000 FCfa pour les brodés et 8 000 FCfa pour les textiles en voile. 

Comme si tout le monde s’est passé le mot, Moussa Fall, vendeur d’accessoires (chaussures, sacs), affirme aussi que son commerce ne fonctionne pas bien en ce moment. «Cela nous cause d’énormes pertes, car nous sommes déjà engagés dans l’opération Korité.»

 

La priorité est ailleurs

A Sandaga, sur l’avenue Lamine Guèye, toujours grouillante de monde, on se croirait à la veille de la fête. Clients et marchands ambulants négocient ferme. «J’aurais bien aimé acheter ces chaussures, mais elles coûtent un peu cher», se désole Ndèye Fatou Mbaye, après avoir essayé, en vain, de convaincre le jeune homme commerçant de les lui céder à 4 500 FCfa.

Trouvé en plein sommeil dans sa petite boutique, l’air fatigué, Dame Diop, vendeur de chaussures pour hommes, espère que la situation va bientôt se décanter. «Franchement, les choses ne marchent pas du tout. Il m’arrive de rester toute une journée sans vendre une seule paire (de chaussures)», déplore-t-il tout en espérant écouler ses articles, dont les prix varient entre 3 000 et 15 000 FCfa.

Ce n’est pas non plus la grande bousculade chez les vendeuses de tissus. On croise les doigts et on attend tranquillement la clientèle qui se fait énormément désirer. «D’habitude, à cette période, le magasin avait du mal à contenir les clients. Je me payais même les services d’un jeune homme pour surveiller ma marchandise», se souvient Fatou Wade, qui s’active dans le commerce du textile depuis des années. Amsata Sow, vendeur de chemises et jeans, pense, quant à lui, que la baisse de l’affluence à Sandaga est quelque part due à la concurrence chinoise. Les citoyens de l’Empire du Milieu proposent les mêmes marchandises à des prix à la portée de toutes les bourses.

Même s’ils espèrent tirer profit des préparatifs de la Korité, les commerçants de Sandaga s’attendent à une baisse de leurs chiffres d’affaires pour cette année. Cette fois-ci, la priorité, pour la plupart de leurs clients, semble être ailleurs. Décidément, la crise a la peau dure.

 

RAMATOULAYE DIA DIALLO et Mamadou Alpha SANÉ (Stagiaire)



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