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Prêt-à-porter, vente de bijoux, petit commerce... : La grande débrouille des Sénégalais de Brazzaville

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Prêt-à-porter, vente de bijoux, petit commerce... : La grande débrouille des Sénégalais de Brazzaville

A Brazzaville, dans les marchés des quartiers de la ville, vous ne manquerez pas d’entendre parler Wolof ou Peul entre les rangées des cantines et magasins de vente d’habillement et de bijoux. Dans la capitale congolaise, des Sénégalais se sont fait, malgré les difficultés, une place et une notoriété dans le commerce et le prêt-à-porter en particulier. 

Dans les marchés des quartiers de Poto Poto, Moungali et Ouenzé, le visiteur ou touriste occasionnel ne peut rater les cantines et boutiques des commerçants sénégalais et maliens. A Brazzaville, ils s’activent le plus souvent dans la vente d’habillement, de chaussures et d’autres accessoires de prêt-à-porter, ou encore de bijoux, etc. Sur les deux allées de la grande avenue de la Paix dans la commune d’arrondissement de Moungali, les enseignes des boutiques et échoppes « Super Etoile de Brazza », « Festival Guèye », « Restaurant Teranga », etc., vous guident facilement dès que l’on descend du taxi.

 « Nous sommes plus d’un millier de commerçants sénégalais dans les marchés de Poto Poto, Moungali et Ouenzé… », précise d’entrée Ibrahima, Sénégalais et vendeur de bijoux, montres et autres accessoires. Il dit avoir tenté l’aventure brazzavilloise dès 1999, après avoir entendu la présence massive de plusieurs de ses compatriotes dans la capitale congolaise.

« A Dakar, j’ai exercé les métiers d’apprenti chauffeur, de mécanicien, entre autres, avant de partir en Côte d’Ivoire, puis au Cameroun, avant d’arriver ici pour tenter ma chance dans le commerce… », répond Ibrahima, souriant, à notre question sur comment il a atterri ici, au Centre de l’Afrique. 

Même s’il reconnaît qu’« entrer au Congo Brazzaville n’est pas facile », sur place, ce natif de Pikine Tally Icotaf s’est vite intégré. Il affirme avoir trouvé ses compatriotes réunis en association et il s’est joint à eux dans cette quête de solidarité. Marié en 2011, lors d’un séjour à Dakar, Ibrahima est déjà père d’un bébé. Il dit avoir trouvé en cela assez de motivation pour faire face aux difficultés dans son pays d’accueil.

Pas loin de sa cantine, un autre commerçant sénégalais, le vieux Demba Ndiaye, originaire d’un village du Fouta, est, lui, présent à Brazzaville depuis 1981. Dès le début de notre conversation, un petit groupe se forme autour de nous. Ici, au marché de Moungali, on lui accorde le droit d’aînesse. Bien introduit dans la vente d’habillement pour femmes, ce Sénégalais fait figure de doyen pour ses jeunes compatriotes.  

Les affaires marchent bien, par rapport à Dakar, souligne le vieux D. Ndiaye. Poussant la caricature, il soutient qu’il y a plus de Sénégalais à Brazzaville que dans la ville de Dakar. Pour dire combien la colonie sénégalaise est forte ici.

Malgré quelques difficultés comme le paiement d’une carte annuelle de séjour pour les étrangers à hauteur de 105.000 FCfa, la cherté de la vie et les tracasseries policières avec des contrôles très fréquents, ils s’en sortent tant bien que mal.

 GUEYE, l'habilleur des célébrités congolaises     

 Une opinion que devrait partager son voisin dans la même allée, le Malien Bocar Bah, propriétaire de la boutique prêt-à-porter « Super Etoile de Brazza ». Une référence au « Super Etoile de Dakar », l’orchestre de Youssou Ndour avec qui le commerçant malien pose fièrement sur une photo reproduite sur sa carte de visite. L’image date de 2011, quand le roi du Mbalakh était le parrain de la 8e édition du Festival de musique panafricain de Brazzaville. Youssou Ndour était passé dans le magasin saluer son grand fan malien désormais bien introduit dans le business au Congo. Faisant une comparaison sur leur nouvelle vie entamée ici il y a des décennies, le vieux Demba Ndiaye rappelle que le prix de l’électricité et du loyer est trop cher à Dakar. Et son jeune compatriote Ibrahima, lui, avoue souvent avoir envie de tout laisser tomber pour rentrer à Dakar !

Une telle idée ne traverse pas du tout encore l’esprit de Guèye Mamadou, comme on l’appelle ici, un autre commerçant sénégalais établi à Brazzaville. De loin, cet homme originaire de Guédiawaye, en l’espace de douze ans, a réussi à se faire un nom dans le centre-ville de la capitale congolaise. Sa boutique de vente d’habillement prêt-à-porter et de chaussures a pignon sur la belle avenue Foch de Brazzaville. En taxi, l’on ne peut pas manquer de lire son enseigne et son nom « Guèye » qui fait tilt dans la tête de tout visiteur sénégalais dans la ville. En passant devant, votre chauffeur vous dira sans doute « c’est la boutique de Guèye Mamadou ! ».  

Taille élancée, ce Halpular, la quarantaine à peine, s’est taillé une notoriété en habillant des ministres, des personnalités congolaises, des musiciens locaux et même ceux de Kinshasa comme Fally Ipupa, Koffi Olomidé qui a d’ailleurs cité son nom dans une chanson de son dernier album « Abracadabra ». « Les Congolais sont des rois de la sape. C’est pourquoi ce n’est pas facile de vendre du prêt-à-porter ici… », avertit d’entrée Mamadou Guèye. Loin de faire la fine bouche, le commerçant sénégalais montre du doigt un poster accroché dans sa boutique « Paris Luxe ».  « Là, c’est le président congolais, Denis Sassou Nguesso qui me recevait et il m’a décerné le titre de Meilleur habilleur de l’année 2012… », confie Guèye, fier. Il dit se rendre spécialement à Paris pour s’approvisionner en marchandises, s’il le faut de la belle griffe, pour satisfaire ses clients fins connaisseurs du prêt-à-porter. Ils viennent des deux rives du fleuve Congo, de l’Angola, de la sous-région, et même des Sénégalais, musiciens ou officiels en séjour à Brazzaville, ne manquent pas de faire un tour dans l’une de ses boutiques pour effectuer quelques achats. Il cite le chanteur Abdou Guité Seck, l’ancien ministre Moustapha Guirassy, entre autres.  « En arrivant ici en 1987, j’ai fait d’abord trois années au marché de Moungali. Maintenant, je suis bien installé à Brazzaville et je mise beaucoup sur la communication au plan local pour satisfaire mes clients congolais qui sont de grands sapeurs… », confie, avec sérieux, Mamadou Guèye.  

 UN CONSULAT A POINTE NOIRE

Annuaires téléphoniques du Congo, sites en ligne locaux, rien n’est laissé au hasard par l’homme d’affaires sénégalais pour convaincre les clients. Assistant à la conversation, le vieux Abdoulaye Ly, qu’il présente comme son père ici, soutient avoir exercé durant neuf ans comme tailleur au Congo avant de verser dans le commerce général. 

« La vie était beaucoup plus difficile à l’époque. On était obligé de se réunir en association pour se soutenir entre Sénégalais immigrés au Congo, mais depuis l’ouverture d’une ambassade à Brazzaville, les choses sont devenues moins compliquées », argumente le doyen Ly. Il nous invite à visiter la ville de Pointe Noire. Les Sénégalais, comme on aime le répéter, ici, sont de loin plus nombreux dans la capitale économique du Congo, distante de près de 500 km de Brazzaville.  

Au sujet de la capitale économique, on sait que le Sénégal installera bientôt un Consul à Pointe Noire, a révélé le Président Macky Sall, lors de son récent séjour, les 22 et 23 juillet 2013 à Brazzaville. Il recevait la forte communauté de Sénégalais installés au Congo. De quoi donner un peu raison au vieux Demba Ndiaye du marché de Moungali. Nos nombreux compatriotes forment effectivement une population importante au Congo.

Brazza en bref

OPERATION « ZERO PLASTIQUE »

 En lieu et place de nos sachets plastiques servis dans les boutiques de quartier pour transporter les articles et petites marchandises, à Brazzaville, la mairie a initié une « Opération Ville propre » avec la confection de petits jolis sacs biodégradables. En différentes couleurs, ces sacs permettent aux autorités municipales de la capitale congolaise de relever  le défi « Zéro plastique » dans les rues et dans les bacs de poubelle.  Une idée qui devrait inspirer nos villes sénégalaises, particulièrement des communes comme Kaolack où des tonnes de sachets plastiques jonchent les dépotoirs et menacent dangereusement la nature.

 TAXIS PAS CHERS

1.000 FCfa, c’est le prix de presque tous les trajets en taxis dans le centre ville et entre les communes d’arrondissements de Brazzaville. Inutile pour l’étranger ou le touriste de négocier le prix du taxi, sauf si l’on va à l’aéroport Maya Maya où l’on sort de la lisière de la ville. Là, il faut rallonger un tout petit peu et l’entente est vite trouvée entre le chauffeur et le client. Il est vrai, d’après les informations recueillies, que le prix de l’essence et du gasoil au Congo coûte moins de 700 FCfa.

RUMBA Versus MBALAkh 

C’est déjà dans l’avion parti de Dakar pour Brazzaville via Addis-Abeba, qu’un monsieur Congolais originaire de Pointe Noire nous disait en substance : « Vous, votre musique Mbalakh-là, vous ne la faites que pour vous-même et tout le monde ne parle pas la langue wolof pour comprendre vos chansons… ».

A Brazza, une fois dans l’ambiance des concerts, pendant la prestation de l’orchestre sénégalo-congolais Saintrick et les Tchiellys basé à Dakar, l’on a constaté que le jeune public du Stade Eboué est resté statique et peu sensible au Mbalakh joué par la bande à Saintrick Mayitoukou… Pourtant, à Dakar, dès l’âge de dix ans, j’écoutais déjà avec passion les disques Rumba de mon père, c’était la musique du Seigneur Tabu Ley Rochereau, Mbilia Bell et autres Papa Wemba, Koffi Olomidé et Tshala Muana, alors surnommée « la reine de la danse Mutuashi ». Pourtant, je ne connaissais pas la langue de ces artistes qui se trouve être le kikongo ou le lingala…




2 Commentaires

  1. Auteur

    Thiey Seneweb!!!

    En Juillet, 2013 (13:19 PM)
    Prêt-à-parter....
  2. Auteur

    Usa Mouride

    En Juillet, 2013 (17:37 PM)
    Une vrai honte et une malhonetete intelectuelle que de parler de brazaville ou point noir au Congo sans mentioner le sejour de cheikh ahmadou bamba triomphale et heroique dans cette region .et rapeler a la posterite l'odyssee victorieuse de cette figure exeptionelle de l,histoire africaine,humaine ou islamique.une figure omnipresente..fo deime feikfa jalorei serigne touba..cela vaudrait mieux de parler de rumba ou autres coneries qui n,avance personne
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