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PRIX ISESCO 2008 EN SCIENCE A UN GEOLOGUE SENEGALAIS : Mahamadou B. Diop de l’Ist, ingénieur en matériaux de construction

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PRIX ISESCO 2008 EN SCIENCE A UN GEOLOGUE SENEGALAIS : Mahamadou B. Diop de l’Ist, ingénieur en matériaux de construction

Le Dr en géologie de l’ingénieur, Mouhamadou Bassir Diop, a été primé pour une carrière de recherche aux résultats reconnus à l’échelle internationale.

Une table défraîchie, une chaise banale, des documents disposés ça et là dans une chambre un soupçon poussiéreuse. C’est le décor, somme toute banal, d’un bureau de l’Institut des Sciences de terres de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ist/Ucad). Dans ces conditions limites, il difficile de se convaincre qu’il se produit des résultats dans l’exercice d’un enseignement acceptable, a fortiori d’une recherche fructueuse. C’est en ces lieux que l’enseignant-chercheur, Mouhamadou Bassir Diop, parle de sa distinction internationale. Avec modestie. Pourtant, il y a de quoi être d’autant plus fier que M. Diop est lauréat du Prix 2008 mention géologie décerné par l’Organisation islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (Isesco). Il a étrenné son certificat de mérite le 18 septembre dernier à l’occasion de la 4ème Conférence islamique des ministres de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique de l’organisation, tenue à Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan, du 6 au 8 octobre courant. Le parchemin d’honneur est assorti d’une médaille d’Or et d’un pécule de 5000 dollars (environ 2 millions FCfa). En fait, M. Diop a eu la récompense d’un des six prix (mathématiques, physique, chimie, biologie et technologie) attribués au terme d’un appel à candidature lancé par l’Isesco sur l’ensemble de ses 57 pays membres à travers le monde.

Une carrière à résultats

Le jury a récompensé, en réalité, une carrière, notamment les résultats du travail fourni durant les cinq dernières années. Le géologue a fait ses preuves. Il a cherché et trouvé que le verre peut être produit au Sénégal en se servant comme matière première du sable siliceux (riches en silice d’une teneur d’au moins 90%). La plupart des gisements de cette matière sont disponibles sur le littoral nord allant de Fass Boye à Kayar en passant par Malika et Lompoul. Dans son bureau, Mouhamadou Bassir Diop exhibe un petit bocal en verre. « Cela a été fait au Sénégal avec de la matière première du pays », commente-t-il tout en relevant ce paradoxe que « tout ce qui est verre est (jusque-là) importé ». Cette recherche a été menée de septembre 2005 à mai 2006) au Material Research Laboratory de l’université d’Etat de Pennsylvanie, aux Etats-Unis, à la faveur d’une bourse Fulbright du gouvernement américain.

Le maître de conférences a, à son actif, bien d’autres trouvailles sur les matériaux de construction, son domaine de recherche : bétons, géo-béton, argiles céramiques, traitements des sols, valorisation des déchets miniers et industriels, etc.

Ainsi, le chercheur de l’Ist a découvert un procédé de fabrication de briques siliceuses à basse température par activation alcaline, entre 40 et 100° Celsius. Ce qui ferait une économie d’énergie comparé aux 1450Þ nécessaires actuellement à la cuisson du calcaire, et donc coûteux pour un pays comme le Sénégal qui ne dispose pas assez de pétrole, de gaz et d’électricité. En cours d’évaluation à l’Oapi, le brevet obtenu à ce propos est déjà enregistré à l’Université d’Etat de Pennsylvanie, où le service de la propriété intellectuelle s’occupe de sa commercialisation. Son travail a été publié notamment dans le Journal du bâtiment et des matériaux de la construction (Construction and Building Materials), revue internationale paraissant au Royaume-Uni (numéro avril 2007). Outre plus d’une vingtaine de publications, l’enseignant-chercheur, docteur en géologie de l’ingénieur (obtenu à l’Insa-Rennes, en 1995), est crédité de deux autres brevets : l’un sur sable normal sénégalais pour la caractérisation des ciments a été délivré par l’Organisation africaine pour la propriété intellectuelle (Oapi), le 19 mai 1998. Le deuxième porte sur la fabrication de matériaux de construction (briques, tuiles...) par triple activation a été validé aussi par l’Oapi en septembre 2005.

Le Dr Diop est ainsi le premier scientifique sénégalais à avoir reçu le Prix Isesco pour les Sciences depuis sa création en octobre 2000. Marié et âgé de 51 ans, il est titulaire d’un diplôme d’ingénieur des Mines (Option Géologie) de l’Ecole nationale de l’industrie minérale de Rabat au Royaume du Maroc, depuis 1983. Le Dr Diop ne dispose malgré tout pas d’équipements de laboratoire à l’Ist. Et pourtant, plaide-t-il, « si on nous met dans les conditions appropriées, il n’y a pas de raison que nous ne fassions pas de résultats ».



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