Le président de l’Organisation nationale des droits de l’homme (Ondh), Me Assane Dioma Ndiaye, qui était hier, l’invité de l’émission Opinion, sur Walf Tv, a déroulé un plaidoyer pour les familles des victimes des agissements de l’ancien président tchadien, Hissène Habré. L’avocat a dénoncé le refus, par l’Etat du Sénégal, de rendre justice à ses ressortissants qui ont subi des dommages nés des exactions commises par le présumé dictateur, lors de ses huit années de règne au pouvoir.
Sur ce registre, Me Assane Dioma Ndiaye rappelle les plaintes déposées auprès du procureur de la République, par les héritiers de deux victimes sénégalaises qui ont pour noms Demba Gaye et Abdou Rahmane Guèye. ‘C’est une violation des engagements internationaux et un refus de l’accès des citoyens au service public de la justice. Le Sénégal a ratifié la convention contre la torture et les traitements inhumains et dégradant depuis 1984’, rappelle-t-il. Et pour le président de l’Ondh, c’est en vertu de la ratification de cette convention internationale que notre pays a l’obligation de tenir le procès de l’ancien président tchadien : ‘Le Sénégal a intégré la compétence universelle dans son corpus législatif. Cette disposition figure dans le Code pénal et le Code de procédure pénal. Ceci lui donne la compétence de juger Hissène Habré. Il y a des victimes sénégalaises qui sont représentées par leurs héritiers dans cette affaire’. Aujourd’hui, Me Assane Dioma Ndiaye qualifie cette situation de ‘refus de rendre justice au motif (d’un manque) d’argent’.
En effet, le Sénégal avait réclamé la somme de 18 milliards de francs Cfa pour l’organisation du procès de l’ancien (présumé) dictateur tchadien. Cette enveloppe financière doit être mobilisée pour la réfection de l’aile gauche de l’ancien palais de justice de Dakar, l’hébergement et la prise en charge des témoins tchadiens, le paiement du personnel judiciaire, entre autres. Mais cette somme sera revue à la baisse sur demande de l’Union européenne qui doit déterminer le montant à octroyer à notre pays, pour la tenue du procès. En attendant, le Tchad a contribué à hauteur de deux milliards de nos francs pour l’organisation du procès de son ancien président.
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