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PROGRAMME DE RENFORCEMENT NUTRITIONNEL (PRN) : Encourageant au Saloum et au Baol

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PROGRAMME DE RENFORCEMENT NUTRITIONNEL (PRN) : Encourageant au Saloum et au Baol

Le Sénégal atteindra-t-il la cible de l’Objectif millénaire de la planète de développement dans la lutte contre la malnutrition ? Dans les zones où le Programme de renforcement nutritionnel (Prn) initié par le gouvernement a été exécuté, les tendances des résultats sont relativement satisfaisantes. Le pourcentage des femmes qui effectuent en effet, les visites prénatales est passé de 52% à 67%, tandis que le nombre d’enfants allaités au sein maternel jusqu’à l’âge de 6 mois est passé de 30 à 58%. Ces chiffres qui émanent du rapport final de la première phase du Prn 2002-2006 ont été plébiscités partout où la caravane de presse s’est rendue, notamment dans le département de Kaffrine et à Touba, les 4 et 5 juillet dernier. 

La malnutrition devenue un problème mondial auquel, sont confrontés aussi bien les pays pauvres que les pays riches continue de prendre de l’ampleur. Même si certains pays sont en train d’atteindre les cibles de l’Omd, il faut préciser que près du tiers des enfants dans le monde, continuent de souffrir d’insuffisance pondérale ou de retard de croissance. Egalement, 30% de la population mondiale en développement, continuent de souffrir de carence en micro-nutriments. Pire encore, 40 % des enfants à l’échelle mondiale souffrent de carence en vitamine A.

Au Sénégal, la carence en vitamine A est estimée à 61% chez les enfants de moins de 6 ans tandis que l’anémie est présente chez 84% des enfants de moins de 5 ans et chez 61% des femmes. Selon la même source, la carence en iode cause principale du crétinisme des enfants, la malformation des nouveaux-nés et les avortements répétés des femmes enceintes reste endémique dans la partie Sud Est du pays avec une prévalence de 34% allant par endroit jusqu’à 51%.

Pour faire face à ce problème de santé publique, le gouvernement du Sénégal souscrivant aux objectifs de l’Omd par l’amélioration de l’état nutritionnel des populations, en l’occurrence la croissance des enfants âgés de moins de deux ans dans les zones urbaines et rurales pauvres, a mis en place une Cellule de lutte contre la malnutrition dont la première phase du programme de renforcement nutritionnel vient d’être bouclée.

L’appréciation des résultats de cette première phase a fait l’objet d’une caravane de presse qui s’est rendue les 4 et 5 juillet dernier à Kaffrine et dans la ville sainte de Touba. Ainsi le rapport présenté par la cellule de lutte contre la nutrition indique que plus de 200.000 couples mères-enfants ont bénéficié mensuellement du suivi-promotion de la croissance du Prn, dépassant largement les 170.000 initialement prévus. Une amélioration significative selon toujours la même source des comportements de la mère, du nouveau né et de l’enfant ainsi que dans les 924 sites à travers les 34 districts sanitaires couverts par le programme..0

_A Kaffrine dans une zone à forte pauvreté du département que le Chef de l’Etat a promis de faire passer à une région, la caravane « Nutrition tour 2007 » est allée à la rencontre des populations du village de Thissé de la communauté rurale de Kathiotte. Pour atteindre ce village du bout du Saloum dont les populations ont bénéficié de l’appui du programme, il nous a fallu parcourir des dizaines de kilomètres à travers la forêt par une mauvaise piste. Sur cette route escarpée, hommes et femmes marchent. D’autres sont sur des charrettes pour rejoindre tous la ville de Kaffrine.

C’est dans cette contrée pilote que les populations ont salué l’opportunité de la première phase du projet. Une femme demeurant dans la localité confie qu’auparavant, elle n’allait pas dans les structures sanitaires même pour ses visites prénatales. Aujourd’hui c’est tout le contraire car le programme a changé leurs comportements, a-t-elle indiqué. Des causeries, entretiens individuels sur la nutrition sont organisés à l’intention des femmes par les relais éducatifs. Dans cette localité, les habitants se sont mobilisés également en créant des banques céréalières villageoises. Les agences d’exécution du programme et les partenaires en général ont développé une approche globale de résolution des problèmes de nutrition par un paquet d’activités suivies et des conseils entre les différents acteurs des quatre villages Tisse, Medina Tabakh,Thialané et Souloukhou Cissé.

Selon le superviseur, Anna Sarr, l’allaitement maternel exclusif (Ame) est passé entre 2003 à 2005 de 16% à 48% . La malnutrition est passée de 38% à 18% alors que la consultation prénatale est passée entre 2003 et 2005 de 29% à 53%. Dans la même période, la pesée est passée de 21,5% à 83%. La prévalence de la diarrhée fréquente chez les enfants a chuté également de 51 % à 31% selon toujours la même source qui ajoute que l’utilisation des moustiquaires est passé de 12% à 74 %. La vaccination est également montée, toujours dans la même période, de 63% à 79%. Un acquis difficile à réussir comme en témoigne une femme qui soutient qu’au début, elle était réticente mais grâce à la sensibilisation des agents du programme et du projet World Vision, elle a pu intégrer le groupe de femmes.

Pour mieux combattre la malnutrition, les femmes s’adonnent aussi à la transformation des légumes et d’autres produits locaux riches en nutriments comme le mil, le mais, l’arachide etc. Plusieurs aliments et denrées ont été transformés en céréale par les femmes pour les besoins de nutrition dans cette localité. Ces activité rentables et bien gérées ont nécessité la création d’une banque nutritionnelle villageoise. Tout cela traduit par un agent du programme fait que ces enfants bien portants démontrent que l’accent a été mis sur le changement de comportement. Dans cette localité, on ne distribue pas de vivres, mais on apprend à utiliser les moyens disponibles pour faire face aux besoins nutritionnels.

TOUBA

LA WILAYA à l’avant garde du programme

Dans la communauté rurale de Touba Mosquée, le Prn est entré par la grande porte d’implication de la « Wilaya », structure décentralisée de la fédération des groupements religieux et culturels des disciples de Cheikh Ahmadou Bamba crée en 1965. Le premier site implanté par le programme se trouve à Darou Khoudoss. Pour améliorer le statut nutritionnel des enfants, des femmes enceintes et des mères qui allaitent dans les zones défavorisées, le projet s’est appuyé sur cette structure socio-religieuse. Présente depuis des décennies sur le terrain éducatif et de l’action sociale, culturelle et économique, la Wilaya se conforme à l’idéal élaboré par son guide et fondateur, Serigne Cheikh Mbacké « Gaindé Fatma ». Les changements de comportement tant au niveau familial que communautaire sont transmis par les dahiras maîtres d’œuvre du Prn.

Ainsi grâce à cette approche, 18.000 enfants de 0 à 2 ans sur 123.000 recensés sont pris en charge par la cellule de lutte contre la malnutrition dans la communauté rurale de Touba. Grâce au responsable de la « Wilaya » Mame Bousso Mbacké, petite fille de Serigne Touba, le projet s’est étendu dans la ville sainte. En effet, 35 sites sont étroitement liés aux aspects nutritionnistes. Ils bénéficient, grâce à l’initiative Small Grant, d’un montant de 360.000 F.Cfa par site. Les femmes sont également constituées en groupes de travail du volet nutritionnel pour le conditionnement en sachets du mais, couscous, « mbouraké » (farine de mil enrichie de pâtes d’arachide). Elles s’occupent également de la fabrication du savon et d’autres produits riches en apport nutritif et favorables à la croissance des enfants. Selon le coordonnateur du projet , Cheikh Mbacké Bâ, le projet installé à Touba depuis 2003 est venu à son heure au moment il y avait des maladies endémiques comme le choléra, le paludisme entre autres maux dont souffraient les enfants. Pour réussir un tel défi, il a fallu d’abord le Ndiguel du khalife général de Touba et la recommandation est vite une action de développement. Ainsi chaque Wilaya a abrité un centre de conseil pour les femmes enceintes, l’allaitement, et l’appui à la nutrition. Diè Seck une mère ayant sa fillette entre les bras, est réjouie par cette initiative. Car selon elle, le poids et la taille de son enfant est devenu normal. Elle vient deux fois par semaine dans ce centre où les enfants sont alimentés à base de niébé, arachide, viande tomate. Plusieurs autres femmes ont fait ce même témoignage et déclaré que leurs enfants étaient fragiles avant de rejoindre le centre. Après les causeries, entretiens individuels et applications des conseils à domicile, leurs progénitures se portaient à merveille..

Le coordonnateur du projet à Touba a toutefois évoqué les frustrations existantes dans certains quartiers qui ne sont pris en charge par le programme et que tenus de respecter la découpage, ils ne peuvent dépasser le nombre fixé par zone. Rappelons que la délégation a été reçue par le khalife général des Mourides Serigne Saliou Mbacké qui a donné sa bénédiction au projet et prié pour les membres de la délégation.

BIRAHIM NDIAYE COORDONNATEUR DU PROGRAMME

50 MILLIONS DE DOLLARS POUR LA DEUXIEME PHASE

Pour la deuxième phase du programme, un plan stratégique 2007 à 2011 est élaboré et son coût estimé à 50 millions de dollars. La révélation a été faite par le coordonnateur national du Programme Birahim Ndiaye, à l’occasion d’un point de presse tenu dans la communauté rurale .de à plus de 200 km de Dakar.

Le coordonnateur de ce programme déclare en outre que le Sénégal a déjà mobilisé 35 millions de dollars avant de préciser qu’il nous reste un gap de 15 millions de dollars à combler. Pour cela a-t-il ajouté, des appels pour mobiliser ces fonds sont adressés à des bailleurs tels la Banque Africaine de Développement (Bad), la Banque Islamique, et les partenaires bilatéraux. Pour le financement de cette deuxième phase du programme, l’Etat du Sénégal et la Banque mondiale vont débloquer chacun 15 millions de dollars, le Pam, l’initiative pour les micronutriments ainsi que l’appui technique de l’Oms, et l’Unicef vont participer au financement.

Selon Birahim Ndiaye, la malnutrition survient souvent chez l’enfant entre l’âge de 6 mois à 24 mois. Au-delà de 2 ans, le drame de la malnutrition est évité. Ce qui veut dire que les enfants qui souffrent de la malnutrition meurent avant l’âge de deux ans. Au-delà de cet âge, l’enfant survit et peut rester malnutri. Ce qui sera du reste très difficile de résorber. L’enfant va grandir mais aura toujours un déficit nutritionnel à combler . C’est pourquoi la banque mondiale recommande d’agir très tôt. Agir pendant la conception de l’enfant, au moment où il est dans le ventre de sa mère. Il faudra donc agir dans les 24 premiers mois. Ceci a été intégré dans le programme de renforcement nutritionnel pour le suivi et la promotion de la croissance. D’après toujours M. Ndiaye, l’objectif de la deuxième phase est de toucher quelques 700.000 enfants âgés de moins de cinq ans dont les 2/3 vivent en zone rurale, soit une couverture de 50% sur toute l’étendue du territoire national.

MENNO MULDER SIBANDA, REPRESENTANT BANQUE MONDIALE

Faire pérenniser le projet

La Banque mondiale a noté que la première phase du Programme de renforcement nutritionnel (Prn) est très satisfaisante (highly satisfactory). Le responsable de cette institution financière, M. Menno Mulder-Sibanda, spécialiste en nutrition, chargé de suivi du Programme de renforcement nutritionnel (Prn) du gouvernement du Sénégal auprès de la Banque Mondiale, a annoncé en marge de la conférence de presse que le Sénégal doit s’approprier de ce programme et trouver des moyens capables de pérenniser le projet.



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