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Projet d’agrandissement de la canalisation : Les populations de Cambérène engagent le bras-de-fer contre l’Etat

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Projet d’agrandissement de la canalisation : Les populations de Cambérène engagent le bras-de-fer contre l’Etat
Les habitants du village traditionnel Lébou de Cambérène ne veulent pas entendre parler de l’agrandissement de la canalisation qui déverse les eaux usées dans la mer. Et pour cela, elles sont prêtes à engager le bras de fer contre l’Etat.

Les populations du village de Cambérène ne veulent pas du tout entendre parler de l’’agrandissement de l’émissaire en mer’ ; la canalisation qui déverse les eaux usées de la station d’épuration du croisement Cambérène à 300 mètres de leur côte. Hier dimanche, dans la matinée, elles ont organisé un vaste rassemblement en bordure de mer pour montrer leur opposition à ce projet. ‘La communauté layenne ne saurait accepter que la capitale religieuse du Mahdi continue d’être souillée. Pour dire simplement que Cambérène rejette sans réserve le projet d’agrandissement de la canalisation et demande purement et simplement l’arrêt du déversement des eaux usées conformément à l’accord signé par l’Etat du Sénégal en 2000’, affirme le coordonnateur du mouvement pour la protection de l’environnement de Cambérène, Momar Ndiaye. Et d’ajouter : ‘Cambérène ne se laissera pas faire et a décidé, à partir de ce jour, de riposter quelque soit ce que cela puisse lui coûter’.

Pour montrer la détermination des populations, il ajoute que la population est prête à engager un bras de fer contre l’Etat. Momar Ndiaye rappelle que selon les termes de l’accord de 2000, l’Etat s’était engagé à construire un émissaire en mer à près de 300 mètres de la plage ; et en contrepartie, la population autorise la réouverture du tuyau pour permettre l’écoulement des eaux usées jusqu’en novembre 2001. Ceci, renseigne-t-il, pour permettre au gouvernement de trouver avant cette date une solution pouvant mettre un terme au déversement des eaux usées sur la plage de Cambérène.

D’autre part, à l’en croire, le gouvernement s’était s’engager à prendre des mesures d’accompagnement en équipant les infrastructures sanitaires de matériels et de médicaments pour lutter contre les infections qui pouvaient découler de ce problème. ‘Mais, à la surprise générale, au moment où les populations commençaient à identifier les moyens pour traduire en justice l’Etat pour l’obliger à respecter ses engagements, le voilà qui signe en grandes pompes un accord de financement avec l’Union européenne, non plus pour arrêter le déversement des eaux usées, mais plutôt pour agrandir la capacité de la station d’épuration en vue de traiter une plus grande quantité d’eaux usées ; ce qui se traduira par un doublement, voire un triplement des eaux nauséabondes et dangereuses déversées sur la plage’, affirme-t-il.

Convaincues que les déchets déversés en mer par la canalisation sont refoulés sur la plage, les populations affirment qu’ils ont entraîné la recrudescence des maladies comme les dermatoses chez les enfants, l’accroissement sans cesse des personnes asthmatiques, un développement exponentiel des parasitoses intestinales, etc. C’est ce qui soulève l’ire des populations qui s’élèvent aujourd’hui comme un seul homme pour dire : ‘Trop, c’est trop’, soutient Ibrahima Mboup.

Pour rappel, le jeudi 19 octobre 2000, des affrontements sanglants avaient opposé les forces de l’ordre aux jeunes de Cambérène qui protestaient contre le déversement sur la plage des eaux usées.

CAMBERENE SE MOBILISE CONTRE LA CANALISATION : La marginalisation de la cité religieuse en toile de fond

Au-delà de la lutte contre l’agrandissement de la canalisation, c’est le traitement réservé à Cambérène par rapport aux autres cités religieuses qui est en filigrane de ce combat des Lébous de ce village traditionnel de la capitale. En effet, les populations sont foncièrement convaincues que leur localité, qui demeure une cité religieuse, est marginalisée par rapport aux localités religieuses comme Touba et Tivaouane. Selon Momar Ndiaye, les habitants se posent la question de savoir quelle est la capitale religieuse qui a fait l’objet de manque de respect.

A l’en croire, il suffit de parcourir les ruelles de la localité pour se désoler de l’Etat de délabrement et de dénuement auquel l’Etat l’a laissé ; au moment où dans les autres capitales religieuses, on parle d’investissements à coup de milliards de francs Cfa. ‘Ce village est aujourd’hui la capitale religieuse de la communauté layenne du Sénégal et par conséquent, elle mérite un meilleur traitement de la part des autorités de ce pays. On ne doit pas transformer ce paisible village religieux en dépotoir des eaux usées de tout Dakar’, s’insurge Ibrahima Mboup. Il ajoute : ‘Qui oserait déverser les ordures de la région de Diourbel à Touba ou de Thiès dans la sainte capitale de la Tidjania’. 



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