La situation épidémiologique en termes de prévalence de la maladie des mains sales ne rassure guère du fait de l’ampleur qu’elle commence à prendre. Les estimations faites par les services de santé font état de plus de 400 cas de choléra dont 2 morts. Seules cinq régions du pays sont jusqu’ici épargnées par les assauts du vibrion.
La maladie des mains sales revient en force au Sénégal. Jusqu’ici circonscrit à la région de Diourbel, le choléra continue à étendre ses tentacules dans le pays. Et ses assauts ne sont pas encore freinés par le corps médical. Il n’y a qu’à écouter hier quelques stations radiophoniques pour être édifiés sur l’ampleur de la prévalence du vibrion cholérique.
Le daraa de Coki a été le tout dernier foyer du choléra à s’illustrer… tristement. On apprend que le choléra y a pris ses quartiers à la date du 22 septembre dernier. Il y a été recensé un mort sur un nombre de trente cas. Des mesures conservatoires ont été prises par le corps médical local. Elles ont consisté à remettre aux responsables dudit daraa des médicaments, mais aussi à isoler des talibés des milieux urbains aux fins d’éviter des contaminations.
La situation épidémiologique est loin d’être reluisante. Puisque les statistiques parlent d’elles-mêmes. La région de Diourbel n’attire pas sur le plan sanitaire si l’on suit le nombre de cas de choléra enregistré par les structures hospitalières et autres services de santé. En parcourant le triste et sombre tableau des ravages causés par la maladie des mains sales, la ville de Touba devance de loin les autres villes du Baol. 222 cas de malades ayant contracté le vibrion cholérique y sont recensés. Au moment où le département de Mbacké, qui s’était signalé, il y a quelques semaines plus tôt par des cas de diarrhées et de vomissements, affiche une liste de 79 personnes affectées par les grands pas du choléra. Le troisième département de la région de Diourbel, qui est celui de Bambey, comptabilise un nombre de 20 malades du choléra. Au total, on constatera que cette région abrite, à elle seule, 86 % des cas de choléra du Sénégal. Ces statistiques ont été revues à la hausse. (Voir ailleurs).
A quelques encablures de la capitale du Baol, celle du Ndiambour ne constitue pas une exception sur la liste des régions du pays atteintes par la maladie des mains sales. Ici, le personnel médical révèle avoir relevé dans ses registres 18 cas. Des cas enregistrés au niveau du district sanitaire de Louga auquel il faudra greffer la trentaine de cas recensés au daraa de Coki et citée plus haut.
Autres régions affectées par l’avancée du vibrion cholérique, ce sont celles de Dakar, Fatick, Thiès et Saint-Louis. Dans cette dernière région, il a été recensé plus d’une trentaine de cas, alors que la capitale du Rail enregistre cinq malades du choléra jugés «pas trop graves». La région de Dakar dénombre 3 cas de choléra alors que celle de Fatick en recense 2 au niveau du district sanitaire de la commune de Guinguinéo, dans le département de Gossas.
Au total, les services du ministère de la Santé auront fini de recenser plus de 400 cas de choléra avec 2 morts à l’issue des dernières 72 heures.
Seules cinq régions du pays sont épargnées par les assauts de la maladie des mains sales. En suivant les explications des responsables du ministère de la Santé, il apparaît que les régions de Kaolack, Matam, Tambacounda, Kolda et Ziguinchor ne sont pas concernées par les chevauchées traumatisantes du choléra.
DISPOSITIONS PRISES PAR LA TUTELLE
Au niveau du ministère de la Santé, on ne reste pas pour autant passif et indifférent à cette situation épidémiologique préoccupante. Quelques cadres de la tutelle, compétents en la matière, relaient les dispositions qui ont été prises par les services du docteur Safiétou Thiam. Le docteur Pape Coumba Faye, directeur de la Prévention, fait état de «la réanimation du comité de crise du choléra». Le renforcement du stock de médicaments et l’accentuation de la formation du personnel médical, entre autres décisions, font partie du lot de mesures prises par le ministère de la Santé. D’après le docteur Faye, le service d’hygiène «est en état d’alerte et descend dans tout domicile ou zone affectée par le choléra». A cela s’ajoute aussi la mobilisation d’équipes de techniciens pour des visites de terrain et d’évaluation. Ainsi, trois missions d’investigation, de sensibilisation et d’appui se sont rendues sur l’axe nord et à Diourbel «pour évaluer la situation et voir avec les équipes de district et des régions médicales comment renforcer les mesures de lutte sur le terrain».
Le Service national de l’éducation et d’information pour la santé (Sneips) a eu à confectionner et distribuer des messages aux districts et régions médicales ainsi que des spots à faire passer au niveau des radios et télévisions.
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