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Quand fêtes débouchent sur soucis, problèmes et endettement

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Quand fêtes débouchent sur soucis, problèmes et endettement

Dites fêtes au Sénégal et tout est au ralenti. Tous les efforts sont déployés pour être prêt le jour J. Et l’on soucie peu des conséquences désastreuses du lendemain.

Tabaski, Tamkharit, Magal, Gamou, Ascension, Pentecôte, fête de l’Indépendance, fête du Travail, Assomption, Korité, Noël, Saint-Sylvestre, Jour de l’An... la liste n’est pas exhaustive. C’est autant de dates que l’on trouve chaque année sur le calendrier. Le Sénégal doit être un des rares pays où le calendrier est déjà surchargé dès le début de l’année. Les fêtes se succèdent les unes après les autres. Même si elles font passer de très bons moments, faisant oublier soucis et autres peines, les fêtes laissent derrière elles de nombreuses équations. La raison est toute simple. Le Sénégalais ne sait pas se contenter d’une célébration modérée. Si tel était le cas, il n’y aurait pas péril en la demeure et aussi nombreuses soient-elles, les fêtes seraient faciles à gérer.

 

Mais la réalité est toute autre. Et qu’on soit une famille à revenu modeste ou pas, on se donne à fond dans la fête. Quitte à contracter des dettes. « C’est une occasion de faire plaisir à ses proches », clame Ngoné Sy, pourtant vendeuse de beignets à Dalifort. Mieux, notre interlocutrice estime que l’argent est fait pour se faire plaisir et rien d’autre. « Même si je dois aller emprunter, pour aller payer après, je le ferai, mais il faut que je contente mes enfants », argue-t-elle. La folie suscitée par les fêtes ne se limite pas aux dépenses. En plus d’anticiper les fêtes, ils sont nombreux à se taper encore deux à trois jours de repos. Pendant ce temps, les bureaux sont vidés et l’économie est au ralenti. Pas plus tard que le surlendemain de la Tabaski. Sans doute inquiet de la situation de son pays, un vieillard à la retraite a fait une contribution dans un quotidien de la place, pour se désoler de l’ambiance qu’offrait le Building administratif, deux jours après la Tabaski, dont voici un extrait. « Cela signifie que des multiples dossiers de l’Etat et de particuliers sont remis aux calendes paresseuses de bureaucrates qui n’en font qu’à leur instinct de fêtard. Je me désole des faits qu’on signale tous les ans pour ranger au placard le suivi de cette source d’indignation. Hier, un ami qui cherchait à se connecter au réseau de distribution d’énergie électrique m’a raconté un fait renversant. Ayant terminé les installations, il ne restait que le visa des agents de la société pour avoir le jus. Rendez-vous a été pris. Au moment de lui affecter un technicien, le chef de service s’est rendu compte qu’il n’y avait personne. Ce n’est pas tout. Le constat a été fait avec une désinvolture qui renseigne sur la fatalité qui gouverne les entreprises. La faculté d’indignation s’éteint. Dans ce pays, il est difficile de croire que certains croient aux valeurs du travail », avait-il déploré.

 

Quid des sanctions ? Responsable dans une entreprise de la place, M. Ngom estime que même ceux qui étaient censés mettre de l’ordre sont pris par le syndrome. « Même si on contraint les gens à venir travailler, ils ont encore la tête à la fête, il ne sert à rien de leur tordre le bras », pense-t-il. Le comble c’est sans doute que le gouvernement ait sorti un décret pour déclarer le lendemain de la Tabaski, une journée chômée et payée. « On est tombé dans ce piège. La plupart de nos fêtes ont été inscrites dans le calendrier par le colon ». C’est la conviction du sociologue, Djiby Diakhaté.

 

Pour rappel, le Kenya avait déclaré journée chômée et payée le jour de la victoire de Barack Obama, alors que les Américains principaux concernés, prenaient le chemin des bureaux.

 

La Rédaction



1 Commentaires

  1. Auteur

    Basketteur

    En Décembre, 2010 (23:19 PM)
    article très bien écrit

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