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Quotidien le Soleil : Les travailleurs exigent le départ du Dg Mamadou Sèye

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Quotidien le Soleil : Les travailleurs exigent le départ du Dg Mamadou Sèye
Les travailleurs du quotidien national Le Soleil en sit-in, hier, ont annoncé qu’ils vont bientôt observer une journée sans presse. Mais le rassemblement de ce mardi aura surtout servi de tribune pour exiger le départ du directeur général, Mamadou Sèye.

Le soleil risque de ne pas briller du côté de Hann dans les tout prochains jours de ce mois de janvier. En effet, en sit-in, hier, dans la matinée, les travailleurs du quotidien national Le Soleil, avec en première ligne les journalistes, les personnel administratif et commercial, ont affirmé qu’ils allaient bientôt déposer un préavis de grève et observer une journée sans la parution de leur canard. ‘Après ce sit-in, nous comptons passer à la vitesse supérieure en organisant une journée sans presse’, affirme le président de la section Synpics du Soleil, Ibrahima Khalil Ndiaye. Il s’exprimait face à une cinquantaine de manifestants qui brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : ‘Halte à la gabegie et la gestion nébuleuse !’, ‘Retard récurrent des salaires’, ‘Le Soleil patrimoine national à sauver’ ‘Où est la centaine de millions de francs envoyés en Italie pour l’achat de véhicules’.

Coordonnateur du collège des délégués, Modou Mamoune Faye révèle que ses camarades ont élaboré un plan d’action depuis deux ans avec à la clé des pétitions et autres campagnes d’affichage. ‘Dans les jours à venir, nous allons déposer un préavis de grève et d’autres actions beaucoup plus concrètes, c’est-à-dire, nous allons vers une journée sans Soleil’, avance le coordonnateur. A en croire Modou Mamoune Faye, ‘les autorités et les Sénégalais doivent s’attendre à une journée sans la parution du Soleil parce que le personnel est à bout’. Et ce sera, selon lui, une première depuis mai 1970, date de la création du quotidien.

Aux cris de ‘Na dem, na dem, na dem’ (ndlr, qu’il parte !), les manifestants ont aussi réclamé le départ de Mamadou Sèye, directeur du journal. ‘Qu’il démissionne s’il n’est pas en mesure de tenir le journal’, lancent les manifestants. Ils lui reprochent une mauvaise gestion de l’astre national.

Selon le coordonnateur du collège des délégués, qui révèle que le malaise dans lequel est plongé le quotidien national dure depuis trois ans. Et il est incompréhensible qu’au moment où la direction exhorte les travailleurs à faire des sacrifices, elle se permet en même temps de payer des voitures neuves. ‘Il n’est pas normal qu’au moment où l’entreprise traverse des difficultés, on se permette de payer des voitures pour l’administration’, fustige Ibrahima Khalil Ndiaye.

Cependant, selon le président de la section Synpics du Soleil, la gabegie dans la gestion n’est pas leur seul motif de frustration. D’après lui, les salaires sont payés avec un retard considérable. ‘Pour preuve, les salaires du mois de novembre ont été payés entre le 20 et le 23 décembre’, souligne-t-il. En plus, renchérit notre interlocuteur, les travailleurs ne sont pas en règle avec les institutions sociales. A en croire Ibrahima Khalil Ndiaye, les cotisations sociales ne sont pas reversées. ‘Les travailleurs accusent des arriérés de cotisation de l’ordre de 100 millions de francs’, révèle-t-il. Secrétaire générale du Synpics, Diatou Cissé Badiane, qui était présente au sit-in, pour ‘apporter le soutien du Bureau exécutif national’, appelle les travailleurs à la mobilisation. ‘Mobilisez-vous, restez déterminés et continuez le combat jusqu’au bout, afin de faire barrage aux briseurs de mouvements et aux soudards’, lance-t-elle aux manifestants. Créé en mai 1970, Le Soleil compte aujourd’hui 175 agents, dont 60 journalistes.

Mamadou SEYE, dg du Soleil : ‘Nos difficultés sont réelles’

‘Il y a un environnement très difficile pour les entreprises de façon générale et Le Soleil n’est pas exempt de ces difficultés’. L’aveu est du Dg du Soleil, Mamadou Sèye. Selon lui, il est tout fait normal que les organisations de travailleurs, quand elles pensent qu’elles doivent manifester leur mécontentement, le fassent. ‘Nous sommes en démocratie et c’est tout à fait normal. Très sincèrement, je respecte le mouvement parce que j’ai moi-même dirigé la section Synpics du Soleil, donc ce n’est pas une nouveauté pour moi’, avoue-t-il. ‘Seulement, ajoute notre interlocuteur, je me retrouve de l’autre côté, mais ce n’est pas en chien de faïence que je regarde les travailleurs, je suis moi-même le plus touché quand ils sont en proie à des difficultés, mais de là à proférer des accusations…’.

‘Concernant les accusations d’une gabegie dans la gestion, note-t-il, je souligne que nous sommes dans un cadre du secteur public de l’information. Il y a des gens beaucoup plus habilités à parler de la gestion’. ‘J’ai un conseil d’administration et il y a des structures dont le rôle est de s’occuper des problèmes liés à la gestion. Et donc, il appartient à ces structures de se prononcer si oui ou non il y a une mauvaise gestion’, argumente Sèye. En tout état de cause, le Dg du Soleil pense ‘être en proie à des difficultés réelles’. Mais à mon sens, soutient notre interlocuteur, ‘il ne saurait être question de gabegie pour la bonne et simple raison que ce qui est mis en avant aujourd’hui c’est beaucoup plus que quelques retards de paiement de salaires’.

Selon le Dg du Soleil, il n’est pas dans son intention de ‘nier les difficultés’. Et pour régler les problèmes de son entreprise, Mamadou Sèye entend s’inscrire dans une perspective durable et structurelle. A son avis, les retards de salaire sont toujours liés aux retards dans le recouvrement des recettes de l’entreprise, surtout avec cet environnement économique difficile. ‘Il y a des prestations qui sont faites, c’est la seule mamelle en matière financière. Les institutions sont nos principaux clients et nous avons quelques difficultés à ce niveau-là pour recouvrer ce qui nous est dû’, avoue le Dg du Soleil.

‘Parler de licenciement, c’est aller trop vite en besogne ; on n’en est pas là. Le droit à la manifestation existe. Et les travailleurs sont fondés à manifester’, soutient Mamadou Sèye. De l’avis du Dg, dans le plan de passation des marchés, il y a un projet d’acquisition d’un véhicule qui n’est pas nouveau. Il y a un Pca qui est là depuis l’année dernière, et il fonctionne avec un véhicule qui tombe souvent en panne. ‘Le véhicule du Pca est inscrit dans le budget de l’année dernière, mais jusqu’à présent, il n’a jamais été acheté. Je suis là depuis quatre ans et je n’ai pas acheté de véhicule neuf, j’ai pris celui de mon prédécesseur’, précise le Dg du Soleil. Dans le cadre du renforcement du parc roulant du Soleil, informe-t-il, pour la première fois, 10 véhicules de type 4x4 ont acquis. ‘Le sommet de l’Oci était une occasion pour moi de chercher un véhicule, mais j’ai préféré renforcer le parc du journal’, avoue Mamadou Sèye. 



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