Le Sudes qualifie de dilatoire les propos du chef de l’Etat sur les violences survenues vendredi à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Au cours d’une conférence de presse convoquée hier, le syndicat exprime sa solidarité et appelle les autorités à trouver des solutions de sortie de crise.
Les étudiants ne sont pas les seuls à condamner la réaction du Président de la République, hier, de retour de Paris. Le Syndicat unique et démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes), pour sa part, se dit surpris par cette déclaration et «met au défi le chef de l’Etat de nier les problèmes qui gangrènent l’université Cheikh Anta Diop de Dakar». Sinon, «toute autre réponse relève du dilatoire», selon le secrétaire général dudit syndicat de la section des universités, Cheikhou Sylla. C’est dire d’ailleurs, explique son camarade, Mamadou Diouf, que «si on répond de manière fausse, on trouve une solution fausse».
En tout état de cause, il y a urgence à recevoir les étudiants pour ouvrir la voie des concertations. Sur la présence des forces de l’ordre dans l’espace universitaire, le Sudes pense que «ce n’est pas par les fusils qu’on arrivera à régler les problèmes de l’université, car il ne s‘agit pas seulement de gérer la crise, mais, de la prévenir». A en croire la section des universités, soigner les étudiants blessés n’est que la conséquence de cette «furie aveugle des forces de l’ordre».
Donc, pour les syndicalistes, les revendications des étudiants sont «légitimes», rappelant au gouvernement que ces mêmes revendications figuraient dans leur protocole d’accord depuis l’année dernière. Par conséquent, les dégâts causés après les violences de vendredi doivent être réparés le plus vite possible, parce que, cette «répression d’une rare violence a laissé une centaine de chambres inutilisables qui accueillaient plus de 1000 étudiants», constate le Sudes. Ces étudiants sont aujourd’hui affolés et ont déserté le campus universitaire. Mais, l’heure est aux solutions urgentes, selon Cheikhou Sylla et les autorités doivent mettre en place des équipements, créer des centres universitaires. Il appelle de ce fait les autorités à faire preuve de plus de lucidité pour préserver les libertés académiques. De la même manière, le Sudes appelle les étudiants à ne pas provoquer des violences, car elles sont «incompatibles avec un travail d’étude et d’apprentissage efficaces». <6>[email protected]
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