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Recrudescence de l’insécurité à Dakar - Les populations dans la tourmente

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Recrudescence de l’insécurité à Dakar - Les populations dans la tourmente

L’insécurité gagne du terrain à Dakar. Il ne passe pas un jour sans qu’un acte de violence ne soit perpétré dans la capitale. Actuellement les cas d’agression, de viol et de vol font légion dans la capitale. Et l’on se demande si l’Etat et la police chargés de protéger les populations sont conscients du phénomène.

L’insécurité inquiète. Actuellement, huit Sénégalais sur dix estiment que l’insécurité dans la ville a atteint un niveau alarmant. Et de nombreuses personnes s'attachent à la replacer dans le contexte plus global de la société dans laquelle elle éclot. En effet, l'insécurité n'est plus considérée comme une représentation sans ancrage dans la réalité. La forte préoccupation dont elle fait l'objet doit beaucoup au contexte actuel. La violence urbaine préoccupe, d'autant plus qu'il s'avère aujourd'hui difficile de lui donner un sens. De même, elle peut être jaugée sous le seul angle du conflit de classes avec la pauvreté comme soubassement. Aujourd'hui, la question sociale se réfère non plus au conflit fondamental porté par la lutte des classes, mais à ce qui la défait et la ternit : le chômage, l'emploi précaire. Ainsi, Dakar est aujourd’hui confrontée à une insécurité sans nom. Chaque jour des cas sont relevés, les uns plus violents que les autres. Actuellement, les populations sont dans le désarroi. Aux parcelles assainies, il devient dangereux d’arpenter certaines zones de peur de s’attirer les foudres des agresseurs. Qui le plus souvent, l’obscurité aidant avec les interminables coupures d’électricité, se cachent pour attaquer leurs proies. Et le plus difficile pour les populations de ces localités, c’est que les agresseurs sont des gens qu’elles côtoient tous les jours. A Rufisque, dans le numéro de L‘Obs du 5 septembre, un meurtre crapuleux avait été perpétré dans des conditions abjectes. Il arrive même que les honnêtes citoyens fassent les frais de confrontations ouvertes entre les flics et les malfaiteurs.

L’absence de l’Etat décriée

L'Etat est accusé d'être absent. Les forces de police sont vues comme le signe d'un abandon de plus. La défaillance des Institutions - l'Etat, l'école, la famille- engendre un besoin collectif de protection qui ne se trouve être, en fait, que l'expression d'une « addition de souffrances individuelles ». Pour les populations, la vie quotidienne est devenue une lutte. La première bataille, c’est celle pour la sécurité. Avec le règne des agresseurs, s’est développée une criminalité extrême. Kidnappings, viols, meurtres et rackets. «Dès que vos affaires se développent, ils viennent et vous rançonnent», explique Ahmed un jeune commerçant de la Médina. C’est la loi de la jungle qui règne actuellement dans cette zone. « Si vous ne payez pas, ils peuvent bien vous tuer». «Que valent en effet les principes démocratiques dans un pays où l’Etat ne fait rien pour assurer votre sécurité», s’indigne Bara Kane, habitant à Liberté 4. A la cité Scat Urbam, les populations ne savent plus à quel saint se vouer, avec des bandes armées qui s’introduisent jusque dans leurs maisons pour les attaquer. «Depuis le début du mois de Ramadan, l’insécurité est grandissante dans cette cité. Chaque jour, des cas de vol sont notés. Et les agressions n’en parlons pas. Nous avons même peur actuellement d’envoyer nos enfants à la boutique du coin. Nous vivons une véritable psychose», se lamente Ousmane Fall. La cinquantaine bien entamée, ce père de famille se demande si la police existe dans ce pays. Car lui, ne comprend pas que depuis un certain temps, les agressions se multiplient et qu’aucune intervention n’ait été notée.

La psychose chez les populations

En tout cas, les Sénégalais ont peur. L’insécurité se renforce. Et ce sont des jeunes dont la tranche d’âge se situe entre 13 et 35 ans qui s’adonnent à ces actes ignobles. Et habitent le plus souvent dans les quartiers défavorisés. Les viols ne sont pas en reste. Et demeurent un phénomène qui prend une ampleur inquiétante par les temps qui courent. Cependant pour certains, l’insécurité n'est pas engendrée par le chômage parce qu'elle le précède. Au contraire, elle se cristallise sur la délinquance. En outre, si on a pu hier, envisager que les classes moyennes y étaient plus sensibles, aujourd'hui, les couches les moins mobiles de la population, celles qui, se sentant délaissées et peu enclines au changement, seraient les plus affectées par un sentiment d'insécurité, vécu comme une menace pour l'ordre. Quoi qu'il en soit, l’insécurité a atteint aujourd’hui des proportions jamais égalées. Et ce qui est étonnant, c'est qu'à travers la ville, plus d'un Dakarois s'avoue vraiment vaincu et ne sait pas du tout déterminer l'origine de cette violence. Il ne passe pas non plus un jour sans qu'on ne parle d'un cas de viol, de vol à mains armées, de confiscations de biens de valeur par des malfrats, ou qu'on signale des groupes de bandits qui agressent d’honnêtes citoyens.

LE PAROXISME

L’insécurité fait partie des plus grands maux qui minent le pays. Avec la conjoncture actuelle, les populations sont obligées de faire face à l’insécurité. Et l’on se demande s’il y a des flics dans ce pays. Vols à main armée, viols, assassinats, agressions, sont ce à quoi l’on assiste chaque jour à Dakar, que ce soit dans les cars rapides ou dans les bus. Les passagers prennent soin de garder soigneusement leur sac, de peur d’être dépouillés. Les piétons quant à eux, essaient d’être plus prudents en s’interdisant l’accès de certains quartiers à certaines heures de la journée. Qu’il fasse jour ou nuit, personne n’est en sécurité actuellement dans ce pays. Même chez soi, on n’est obligé de se barricader pour échapper aux agissements des malfaiteurs, car pour un rien, ils peuvent vous envoyer dans l’autre monde sans regret ni remords. Pour une question de vigilance et de sécurité, certains sont obligés d’arrêter leurs activités pour rester chez eux. D’ailleurs, il n’est pas rare de lire à la Une des journaux des titres comme «Il assomme l’infirmier et casse le doigt du médecin» ou «Les cambrioleurs avaient les kalachnikovs». Les jeunes, désoeuvrés ou cherchant tout simplement le gain facile, se rassemblent en associations de malfaiteurs pour dépouiller les honnêtes citoyens. Cette violence est liée a plusieurs facteurs et cet état de fait doit amener nos autorités à se demander si elles jouent réellement leur rôle ou tout au moins si elles assurent la fonction régalienne qui leur est assignée, notamment le droit des citoyens à vivre en sécurité, dans un environnement saint et favorable au développement. L’Etat étant responsable entre autres de la jeunesse, doit dans un premier temps essayer de recaser tous ces jeunes, ensuite créer une unité spéciale de proximité qui luttera contre toute violence et agira de façon ciblée et rapide. Enfin il devra réprimer avec la dernière rigueur, tout acte de violence qui troublera la tranquillité des populations.



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