Qui disait que les coupures d’électricité allaient être derrière nous à partir du 15 Août 2010 ? N’est ce pas le directeur de la Senelec qui a dit tout haut la semaine dernière que « nous avons maîtrisé la situation » ? A voir les quartiers comme Karack, Baobab, Amitié Guédiawaye et Pikine, qui sont ces derniers temps abonnés à l’obscurité, on dirait le contraire.
L’obscurité règne en maître dans ces quartiers précités. On se croirait dans un village dix ou quinze ans en arrière. Car aujourd’hui dans ces coins, il existe l’énergie solaire Pendant ce mois ramadan où l’électricité est plus qu’importante, beaucoup de citoyens n’arrivent pas à prendre le "Kheudd" normalement « parce qu’il n y’a de courant pour nous éclairer à l’aube » précise Nogaye Mbengue habitante de Guinaw Rails dans le département de Pikine.
Selon elle, du fait des longues heures de coupures de courant, « depuis trois à quatre jours, tous les produits qu’on avait mis dans les frigos sont pourris ». Pour sa voisine, le mois de ramadan a coïncidé avec la période de canicule ce qui fait que les gens ont besoin d’eau fraîche qui est d’ailleurs introuvable. Trouver de la glace ou de l’eau fraîche relève d’un véritable parcours du combattant avec la situation dans la banlieue. « Comment peut on avoir de la glace alors que le courant est inexistant » s’interroge Dieynaba Lô trouvée devant sa maison à Pikine.
Le boutiquier Mamadou Diang Bâ dit ne pas trouver de force pour se battre contre les délinquants de l’aube qui profitent toujours de l’obscurité pour réussir leur forfait. Il ajoute « moi je n’ose pas me lever à cinq heures du matin pour les clients qui ont besoin de quoi faire le "Kheudd" parce qu’il y a deux ans un de nos compatriotes a été tué par des inconnus à cause du pain et quelques petites pièces de monnaie que ces derniers voulaient lui soutirer ».
C’est la même situation qui prévaut à la Sicap avec plus de huit heures sans électricité. Et la dame Aurélie Mandef dit ne pas comprendre la situation que nous vivons actuellement parce que ce sont les autorités qui avaient donné une date pour la fin des délestages mais apparemment ce n’est pas le cas. D’un autre coté ce sont des garçons assis sous un arbre devant une maison qui disent ne plus comprendre ce pays qui, pourtant « il y a quelques années était bon à vivre. Mais avec cette obscurité, la sécurité des citoyens n’est pas assurée ».
Du coté de la société d’électricité c’est une autre version qui est servie. Entendu sur une radio de la place, un des responsables explique que « cette situation que l’on trouve dans beaucoup de régions n’est pas un délestage. Elle est dûe aux fortes pluies de ces derniers jours avec des arbres qui sont tombés sur des poteaux mais que la situation et en train d’être réglée ».
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