L’Université Gaston Berger de Saint-Louis renoue avec sa crise d’avant alternance. Les syndicats d’enseignants avaient exigé, en 1999, le départ du recteur d’alors pour mauvaise gestion. Aujourd’hui encore, c’est presque cette maquette que le Saes a semblé dessiner pour se séparer de l’actuel recteur, Ndiawar Sarr malgré les apaisements.
Il y a six ans un scénario identique à celui d’aujourd’hui se produisait à l’Université Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis entre l’ancien recteur Amadou Lamine Ndiaye et les syndicats locaux. Cela au moment où la rentrée univeristaire n’était même pas effective à l’Ugb. A la veille de l’élection présidentielle de février-mars 2000. L’histoire a donc, bégayé avec le départ exigé de l’actuel recteur de l’Ugb, Ndiawar Sarr, par le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes). Un vent de contestations soufflé, en plus du Saes, par le Syndicat des travailleurs de l’Ugb (Syntus) avait fini par balayer leur ennemi jusque dans les couloirs du Palais présidentiel comme conseiller spécial du Président Diouf. Un décret présidentiel avait mis fin aux fonctions de M. Ndiaye à la tête de l’Ugb, au profit de M. Sarr, actuel recteur.
Aujourd’hui, encore, à la veille des élections présidentielle et législatives de février 2007, c’est le même schéma qui agite ce temple du savoir. Le départ du recteur est embouché par le Saes, qui considère que c’est la seule solution pour mettre fin à leurs problèmes. Ironie de l’histoire, les revendications sont comme calquées sur celles de la situation d’avant 2000. De manière générale, c’est la «mauvaise gestion» du maître des campus de Sanar, Ndiawar Sarr, qui a réveillé les démons. L’ancien recteur était considéré comme étant «inapte techniquement à gérer une université».
Le Saes s’était dressé, alors, contre «l’absentéisme, l’autoritarisme et la gabegie» de M. Ndiaye. Pourtant, c’est ce que les camarades de Ndiacé Diop estiment : «Le recteur passe l’essentiel de son temps dans les avions…».
Par contre, s’il y a une différence à noter entre ces deux situations, c’est que le prédécesseur de Ndiawar Sarr avait deux fronts en face de lui. Le secrétaire général d’alors du Syndicat des travailleurs de l’Ugb (Syntus), Malamine Diouf, n’avait qu’une seule religion : «Seul le départ du recteur (Ndlr : Amadou Lamine Ndiaye) peut rétablir le climat de confiance, à l’Ugb.» Autre dénonciation du Saes, la non-titularisation de certains enseignants comme Ousmane Kane, de l’Ufr des sciences politiques «resté dix ans au grade d’assistant». Pourtant, indique le Saes, à ce dernier il a été proposé un poste de professeur titulaire à Columbus University. Le mal semble persister, d’autant que la titularisation faisait partie de leur plate-forme lorsque le leader d’alors du Saes de l’Ugb, Baydalaye Kane lançait, péremptoire : «Notre préoccupation, c’est d’abord la titularisation des assistants.»
La question sur l’entrée des nouveaux bacheliers est aussi une pomme de discorde. Elle est remise au goût du jour. Car, les syndicalistes-enseignants demandaient l’admission de tous les bacheliers dans les structures universitaires existantes tandis que le recteur Ndiawar Sarr est accusé de «népotisme, en recrutant des bacheliers à sa guise». A quelques mois des élections présidentielle et législatives, M. Sarr subira-t-il le même sort que son devancier, le professeur Amadou Lamine Ndiaye ? La réalité de la prise des décisions par le pouvoir actuel n’incite pas à répondre par l’affirmative.
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