(Correspondance) - L’annonce a été faite hier par Macoumba Diagne, manager principal du centre de traitement et de recyclage des déchets plastiques de Thiès. C’était à l’occasion de la visite de travail effectuée sur les lieux par le ministre de l’Environnement, de la Protection de la nature, des Bassins de rétention et des Lacs artificiels, Djibo Leyti Kâ. Selon le manager général du centre Proplast, l’unité de traitement et de recyclage des déchets plastiques de Thiès a atteint au courant de l’année 2008 une production de 150 tonnes de plastique recyclé. Cette production a permis de ravitailler en matières premières les industries sénégalaises spécialisées dans la fabrication de produits en matière plastique. Aussi fait-il savoir que, même s’il est évident que le travail de recyclage est source d’émanation de gaz carbonique, à savoir 67 tonnes de gaz pendant la production, l’utilisation de ces 150 tonnes de plastique recyclés en lieu et place du plastique issu des hydrocarbures par les industries sénégalaises a permis d’éviter, au courant de l’année 2008, l’émission de 340 tonnes de gaz carbonique. Par conséquent, poursuit-il, une simple soustraction du tonnage émis lors du recyclage de celui évité pendant le traitement dans les industries a permis au cabinet expert Sénégal, qui est une représentation de celui de France, de créditer Proplast Thiès d’un bilan carbone excédentaire de 273 tonnes de gaz carbonique évité en 2008.
Mieux, poursuit Macoumba Diagne, les retombées de cette opération ont été très bénéfiques pour l’unité de recyclage puisque pour chaque tonne de gaz évité, Proplast a bénéficié d’un crédit carbone que le cabinet expert lui a payé à raison de 6 euros. Ainsi pour 273 tonnes de gaz carbonique évité, l’unité de recyclage s’est retrouvée avec une enveloppe financière de 1 074 000 F cfa à titre de compensation. Une manne financière qui lui aurait permis d’améliorer les conditions de travail et de vie. Le bilan carbone est en effet, selon lui, un outil mis en place par l’Agence de développement de l’environnement et de l’énergie en France, qui permet de capitaliser tout ce qui est émission de gaz à effet de serre.
Ces informations conforteront le ministre sénégalais de l’Environnement, de la Protection de la nature, des Bassins de rétention et des Lacs artificiels dans sa volonté d’appuyer cette initiative de protection de l’environnement, mais aussi de faire en sorte qu’elle fasse tâche d’huile pour une meilleure lutte contre l’envahissement de l’environnement par les déchets plastiques. ‘C’est une petite unité industrielle, c’est vrai, mais au moins il y a un début. Il y a des hommes et des femmes qui y croient. Mon devoir en tant que gouvernement, au nom du président de la République, c’est de les appuyer. Car il y a deux choses à régler dans cette affaire : la protection de l’environnement et la création d’emplois par le ramassage payant des ordures et la main d’œuvre de l’unité de recyclage, dira Djibo Leyti Kâ. Et de rappeler que le plastique est un danger qui a envahi nos villes et nos villages et qu’il faut qu’on s’en débarrasse. ‘Ce que la Tunisie a réussi, il n’y a pas de raison que le Sénégal ne le réussisse pas. Le problème est de savoir comment élargir les capacités et les compétences de cette unité industrielle avec un maximum de financement. J’irai partout où il faut pour trouver cet argent’, promet-il.
Le centre Proplast est une unité de traitement et de recyclage des déchets plastiques créée en 1989 par l’Ong italienne Lvia avec comme dessein d’aider les femmes du village de Silmang, à Thiès, en les encourageant dans le ramassage et le traitement des déchets plastiques. Ainsi des unités de collecte de ces déchets sont créées un partout dans la région pour ravitailler le centre qui les achète à 40 francs le kilogramme. Sous la conduite de sa présente Germaine Faye, Proplast a une capacité de production de 12 tonnes par mois.
0 Commentaires
Participer à la Discussion