Rebelote dans l'affaire John Obi. Pour ceux qui l'ignorent, il s'agit de ce ressortissant nigérian condamné à sept ans de prison pour trafic international de cocaïne. Le mis en cause a été arrêté dans la station balnéaire de Saly Portudal avec 21 kg de drogue dure, répartis en 89 boulettes et 20 briques, le 14 juin 2007. Par la même occasion, les gendarmes ont décelé, lors de leur perquisition faite dans l'une des onze chambres occupées par John Obi dans un hôtel de la place, neuf billets d'avion, plusieurs devises en euros, dollars américains, livre-sterling, Ouguiyas, francs guinéens, etc. Aussi, 34 cartes Sim de diverses sociétés de téléphonie basées dans la sous-région ouest-africaine et en Europe ont été trouvées par les pandores.
En première instance, John Obi a été condamné à sept ans de prisons contre cinq ans ferme pour ses co-détenus dont la Béninoise Emilienne Gandounou et le nommé Ernest Anovo Anoliefo. Les avocats des prévenus qui la contestaient avaient alors relevé appel de cette décision de justice. C'est ce dossier qui vient d'atterrir sur la table du juge d'appel. A l'issue du procès, le parquet général de Dakar est allé au-delà du premier jugement en sollicitant que les trois mis en cause soient condamnés à la peine maximale de dix ans de prison, pour trafic international de cocaïne et association de malfaiteurs. La conviction de l'avocat général Alioune Ndao est que ces trois personnes sont toutes membres d'un réseau spécialisé dans le trafic de drogue dure et le Nigérian John Obi est le chef d'orchestre de cette opération dont il est l'instigateur principal.
Lorsqu'il a été appelé à livrer sa version des faits, John Obi a résumé son propos ainsi : ‘Je ne suis pas coupable des faits pour lesquels j'ai été condamné. J'ai été accusé de choses que je n'ai jamais commises. Les soi-disant preuves ont été fabriquées contre moi.’ Mieux, John Obi affirme qu'il ne connaît ni d'Adam ni d'Eve ses deux codétenus. Quant à son acolyte Ernest Anovo Anoliefo, il soutient qu'il est venu au Sénégal seulement pour apprendre la broderie.
Seule la Bénisoise, Emilienne Gaudounou, est passée aux aveux en reconnaissant avoir transporté les deux valises contenant la drogue dure de Dakar à Saly. Mais, elle soutient qu'elle ignorait le contenu des deux valises qu'elle transportait. Et de dire son regret au juge : ‘Je reconnais avoir fait une erreur. Je demande pardon à la justice sénégalaise car je ne veux pas mourir en prison.’
Le Nigérian John Obi était défendu par un collectif composé de six avocats avec notamment Ciré Clédor Ly, Ibrahima Mbengue, Abdou Rakhmane Sow ‘Lénine’, Domingo Dieng, Ibrahima Diagne et Mamadou Diaw. Soutenant que leur client est ‘otage’ dans cette affaire, ils demandent que le premier jugement soit réduit à deux ans de prison. Une peine qui permettrait aux mis en cause d'être libres car ayant déjà purgé trois années d'emprisonnement.
Réponse du juge, le 26 juillet prochain.
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