Le dimanche 5 août 2007, les membres de l’Union des magistrats sénégalais (Ums) qui étaient en conclave à l’hôtel Palm Beach de Saly Portudal opèrent un changement à la tête de la structure. Ainsi, le trésorier du bureau sortant, Aliou Niane, magistrat à la Cour des comptes, est porté à la présidence de ladite structure en remplacement de Mamadou Dème. Malgré les manoeuvres de hauts magistrats qui étaient pour la continuité, la jeune garde va peser de tout son poids pour porter Aliou Niane aux commandes de l’Ums. Un ultra dans l’exigence d’indépendance de la justice et des magistrats qui s’était distingué par son heurt avec le garde des Sceaux de l’époque, Cheikh Tidiane Sy, et ses positions plus que tranchées contre les initiatives du pouvoir dans le domaine judiciaire, notamment le projet du président Wade de réformer la réforme de la Justice de 1992 en faisant ressusciter la Cour suprême.
Seulement, onze mois après son élection, le bureau de l’Ums, dont il est l’autorité morale, semble être victime d’une cabale. L’objectif étant d’évincer le président de l’Ums jugé incommode. Les moyens : asphyxier la structure pour que, le jour de l’Assemblée générale prévue dans un mois, à Saly, Aliou Niane ne puisse pas présenter un bilan flatteur. En effet, comme nous l’avions révélé dans notre édition du mercredi 02 juillet dernier, la subvention de quarante millions que l’Etat accorde annuellement à cette structure n’a pas encore été décaissée, à ce jour. Alors que cet argent, en plus de servir au fonctionnement de l’Ums, contribue considérablement à l’organisation de l’Assemblée générale de la structure le mois prochain à Saly Portudal. Il faut retenir que cette Assemblée générale mobilise beaucoup de ressources, car les magistrats qui y participent passent deux nuits dans la station balnéaire. Autre bâton mis dans les roues de l’actuel bureau de l’Ums : l’affaire des parcelles sur la Bande verte qui était un acquis et qui est au point mort.
À ces « blocages », s’ajoute le fait que depuis son élection à la tête de l’Ums, Aliou Niane n’a pas rencontré le président du Conseil supérieur de la magistrature, le président de la République, Me Abdoulaye Wade. Autant de brèches dans lesquelles les contempteurs de Aliou Niane comptent s’engouffrer pour l’éjecter de la présidence de l’Ums. D’autant plus que les choses semblent s’accélérer, car, selon nos sources, de hauts magistrats comptent même poser le débat du renouvellement de l’actuel bureau de l’Ums lors de l’Assemblée générale du mois prochain. Un acte qui traduit la volonté de faire passer à la trappe le président de l’Ums, un an seulement après sa prise de fonction, car selon les textes de la structure, le bureau est élu pour un mandat de deux ans. Mais, du côté du bureau de l’Ums, nos sources révèlent que la sérénité est de mise, avec l’intime conviction d’avoir accompli les tâches confiées.
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