On s'achemine vers un bras de fer entre sinistrés des inondations, logés dans les écoles, et les parents d’élèves à Yeumbeul. Hier, jusqu'à vingt heures, les occupants continuaient de prendre quartier dans les salles de classe, malgré les sommations de quitter les lieux qui leur sont servies par les autorités locales. L'argument avancé par les sinistrés n'a pas changé. Tous répètent inlassablement qu'ils n'ont pas où aller.
Vers 15 heures, à l’école Moussé Anta Diop, les sinistrés discutaient tranquillement, malgré la tension bien perceptible. Interpellé, Mbaye Niang, la trentaine et dont la maison est encore sous les eaux, explique : «La situation est difficile pour nous, nos maisons sont encore remplies d'eau et c'est un risque de retourner là bas. Il y a des reptiles et nos enfants sont exposés surtout les filles qui peuvent être violées dans ces maisons sans électricité.» Seydou Diop, un autre sinistré, renchérit : «Nous comprenons l'inquiétude des parents d'élèves, mais notre situation est intenable.» Aussi avertit-il que si on les oblige à quitter les salles de classe, lui et ses camarades d’infortune vont s’installer dans la rue en face de l’école. «Nous ne pouvons pas retourner dans nos maisons et nous n'avons pas les moyens de louer des chambres», avance-t-il.
Ces complaintes n'émeuvent pas outre mesure B. Mboup, le directeur de l’école. Pour lui, «l'heure est venue pour les sinistrés de libérer les salles de classe». Mais à défaut d’user la force pour les faire sortir de l’établissement, le directeur veut privilégier la négociation en impliquant le Comité de gestion, composé de parents d'élèves et des sages de la commune, pour convaincre les sinistrés.
0 Commentaires
Participer à la Discussion