Avec la baisse intervenue récemment sur le prix du pétrole, ceux qui ont l’habitude de se déplacer en « cars rapides » s’attendaient à un impact sur les tarifs appliqués par ces moyens de transports. Que nenni ! C’est seulement dans les minibus « Tata » que les prix semblent avoir été revus à la baisse. De quoi faire grincer les dents aux abonnés des « cars rapides » qui, à longueur de journées, se disputent avec les apprentis à ce sujet.
Pikine Tally Bou Mack. Mardi 17 février, il est 11h. A bord d’un « car rapide », nous voilà en route à destination de Diamaguène. Soudain, l’apprenti chauffeur s’adressant à tous les passagers demande que le prix du transport lui soit individuellement remis. Une vieille femme lui donne en premier une pièce de 200 francs. En retour, l’apprenti lui restitue 50 francs. Un jeune homme, devant descendre en cours de route à Thiaroye, tend à l’apprenti chauffeur une pièce de 100 francs. Le jeune homme espère en retour sa monnaie de 25 francs, mais l’apprenti se retourne vers un autre passager.
Remonté, le jeune homme laisse éclater sa colère en accusant à haute voix l’apprenti de n’avoir pas respecté les tarifs nouvellement fixés. « Tu dois me remettre au moins 25 francs, car les prix ont diminué », lance-t-il à l’apprenti. « Le prix du transport, c’est 100 francs », rétorque celui-ci, de façon laconique.
« Ils font du n’importe quoi », réagit un autre passager. Ces échanges de propos créent dans le véhicule un tollé, chaque passager se met à se défouler sur les apprentis de « cars rapides » accusés d’être insensibles à l’état d’indigence de leurs clients. Une vieille dame renchérit : « les passagers ne doivent s’en prendre qu’à eux-mêmes en se faisant imposer des prix hors normes ». Raison pour laquelle, se désole la dame, « les apprentis nous font payer des prix de leurs choix ». « Nous n’avons rien à dire, parce que c’est nous qui avons accepté de payer un prix anormal », réitère-t-elle. « Même les minibus de marque « Tata » ont revu à la baisse leurs prix à la suite de la réduction du prix du carburant », fulmine un vieil homme.
En effet, depuis l’annonce de la diminution du prix du carburant survenue les mois derniers, apprentis et chauffeurs de « cars rapides » et passagers peinent à accorder leurs violons par rapport à un prix définitif à appliquer. Si les passagers pensent que la réduction du prix du carburant doit impacter sur celui du prix du transport, les apprentis, quant à eux, refusent de parler le même langage.
« Le problème est que d’abord la diminution n’est pas significative », avertit l’apprenti chauffeur Ndiaga Sarr. « Ensuite, les usagers de la route ignoraient jusqu’ici que le tarif normal n’a jamais été respecté par les clients ».
Ndiaga Sarr d’expliquer que ceci se faisait au détriment des « cars rapides », étant entendu que lui et ses autres collègues ont toujours accepté de transporter le client à un prix en deçà du prix normal à payer, conclut-il. Parmi les passagers, il y en a un qui est chauffeur de « car rapide ».
Dans son intervention, il prend fait et cause pour l’apprenti chauffeur. « Ce qu’il vient de dire est vrai », assène courageusement cet homme qui, pour ses propos, se retrouve seul contre tous au plus fort de la discussion. « Le tort des cars rapides, c’est d’avoir toujours accepté de marchander avec les clients et de leur permettre de payer des prix inacceptables », poursuit-il. Sur un ton ironique, il ajoute : « le maintien des cars rapides dans la circulation routière est salutaire pour beaucoup de nos compatriotes parce que même avec 50 francs, on peut se faire transporter ».
Cependant, face aux éternelles disputes entre apprentis chauffeurs de « cars rapides » et passagers sur les tarifs normaux à appliquer, il urge de la part de l’autorité de monter au créneau et de trancher la question d’une manière définitive, afin que les parties sachent à quoi s’en tenir.
0 Commentaires
Participer à la Discussion