
Dans le souci de permettre aux acteurs locaux (jeunes et femmes élus locaux, membres d’organisations de la société civile et médias) de jouer «pleinement leur rôle de promotion et de défense des droits des communautés impactées par l’exploitation des ressources minérales», Enda Prospectives Dialogues Politiques (Enda Diapol) et ses partenaires, avec l’appui financier d’Oxfam, ont mis en œuvre un projet intitulé “Baromètre de l’Engagement Citoyen et de la Redevabilité Locale” (BEC-RL). Un projet dont le lancement a eu lieu ce mardi 18 septembre 2018, à Dakar, et qui a été suivi de la restitution des résultats de l’étude de référence sur les instruments juridiques pertinents du secteur des industries extractives au Sénégal.
Il s’agit ici d’un projet qui s’intègre dans le programme 2018-2020 d’Oxfam au Sénégal intitulé : «Pour un engagement citoyen en faveur de la transparence et de la redevabilité des ressources extractives et financières», dont l’objectif ultime est «que davantage de ressources publiques provenant des industries extractives soient consacrées à des investissements favorables aux pauvres et améliorent les moyens d’existence, le bien-être social (santé, éducation, protection sociale) et la justice de genre».
Il vise «une participation accrue des jeunes et des femmes élus locaux à la redevabilité au niveau local et à la mise en œuvre effective des instruments juridiques pertinents liés aux industries extractives (consentement libre et préalable, le contenu local, le fonds de développement local, le fonds de péréquation et d’appui aux collectivités locales, le fonds de réhabilitation des sites miniers, etc.)».
«Un défi majeur»
Pour le Secrétaire exécutif d’Enda Diapol, Mamadou Abdoulaye Mbengue, la réussite de ce projet est «un défi majeur» au regard des «nombreuses attentes» des populations, des élus ainsi que des organisations de la société civile partenaires. Et pour relever ce nouveau challenge, il mise sur «la recherche action sur des enjeux d’intérêt public». D’où la nécessité pour lui, d’associer à la réflexion, les chercheurs, les acteurs à la base et les services déconcentrés de l’Etat. Ce, pour adresser «la prise en compte de la redevabilité locale dans l’exploitation des industries extractives et des ressources minérales».
Et sous ce rapport, Mamadou Abdoulaye Mbengue signale que sa structure a mis «un accent particulier» sur le renforcement des capacités des élus jeunes et femmes et des organisations de la société civile pour «rompre cette spirale des intérêts catégoriels qui minent les efforts de développement local». Et pour ce faire, il ajoute que ledit projet «encourage la mise en place d’initiatives citoyennes pour s’attaquer aux groupes d’intérêt qui s’opposent à l’application effective des instruments juridiques en vigueur pour une meilleure gouvernance des ressources minérales».
«La nécessité d’impliquer les populations»
Venue présider la rencontre au nom du Directeur de la promotion de la bonne gouvernance, Madame Nogaye Ndao a noté que, malgré «les importantes initiatives et l’arsenal juridique mis en place par l’Etat, les populations riveraines des sites miniers «ne sont pas toujours impliquées dans le processus d’accueil des entreprises». Il s’y ajoute la problématique de la responsabilité sociétale des entreprises au niveau opérationnel».
Face à ces difficultés, la représentante du Directeur de la promotion de la bonne gouvernance estime que le «Baromètre de l’Engagement Citoyen et de la Redevabilité Locale» constitue «un véritable outil de mesure de la participation citoyenne».
Il faut noter que l’étude de référence sur les instruments juridiques pertinents du secteur des industries extractives au Sénégal, quant à elle, visait à «confirmer les postulats qui ont guidé à l’élaboration du présent projet ainsi que la pertinence des prévisions programmatiques». Elle avait, en outre, pour but d’établir une base de départ objective et lisible, nécessaire au suivi de la qualité des actions entreprises et des résultats à atteindre.
0 Commentaires
Participer à la Discussion