Les presque sept milliards qui constituent le budget devrait être employés dans les axes principaux, soubassements d’un développement économique, social, culturel mais surtout environnemental.
Rufisque est sale, ses canaux à ciel ouvert empestent la ville, les maladies y foisonnent et il n’est point besoin, d’être expert en environnement, pour constater l’état de délabrement des infrastructures d’assainissement. Le manque de stratégie à court, moyen et long terme, visant à pallier ce déficit, est criard. Qu’ont donc fait tous les maires qui se sont succédé dans notre chère Rufisque ? De Mamadou Cora Fall à Ndiawar Touré et bien d’autres, aucun n’a su pondérer la priorité à sa juste valeur. Chacun s’est contenté allégrement à ne voir du budget qu’un outil ou un levier ne devant servir qu’à payer des salaires, du carburant des frais de voyages, etc.
La raison d’être du budget est-elle le bien-être de l’équipe municipale ou bien celui des populations ? Il me semble que la réponse à cette question fort simple est plus que complexe pour nos dirigeants.
Rufisquois, ce lundi 04/01/2009, M. Badara Mamaya Sène et son équipe nous proposeront, dans le cadre de l’adoption du projet de budget 2010, d’allouer 87 % (5 790 668 610) au fonctionnement de la mairie, 13 % (890 494 879) à l’investissement et pour l’assainissement des miettes (10 677 584) soit 0.1 % pour ne pas dire un pour mille. Avec un tel plan, Rufisque restera toujours sale.
Et pour ce qui est de l’emploi, rien n’est prévu dans le budget. Aucune étude, aucun projet visant à impulser une dynamique de création d’entreprises n’y figure. Alors que Rufisque devrait armer une stratégie de mise en place de pépinières de petites et moyennes entreprises, de zones aménagées pour capter des initiatives privées et profiter au moins de sa proximité avec la capitale, Dakar. Il est urgent de répondre aux besoins de la population rufisquoise qui enregistre l’un des taux de chômage de jeunes des plus élevés du Sénégal.
Rufisquois, avec un tel plan, les jeunes seront toujours dans les abîmes du chômage. Alors, devons-nous tout le temps être passif après avoir élu nos représentants locaux, et accepter toute hérésie économique, ou devons-nous défendre notre dignité, nos foyers, notre environnement ? Devons-nous continuer à faire fi de nos acquis et continuer à penser que l’investissement doit être relégué au second plan et laisser ce compartiment aux seuls partenaires-bailleurs ? Nous nous devons de revoir la politique de la main tendue et utiliser d’abord nos propres ressources pour investir utilement dans l’avenir de Rufisque. Une vision de rupture suivie de modalités pratiques d’exécution, voilà ce dont Rufisque a besoin.
J’exhorte tous les conseillers municipaux de Rufisque, élus pour défendre les intérêts de la ville et donc de sa population, à refuser l’adoption de ce projet de budget, d’accompagner utilement le nouveau maire, Badara Mamaya Sène, dans la confection d’une nouvelle proposition de budget plus proche des aspirations et besoins de développement durable de la population rufisquoise.
Ousmane DIOP Cité Filaos Citoyen de Rufisque
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