S. A. K. (Ex-détenu de la prison de Tamba) : ‘On y côtoyait la mort en raison de la promiscuité’

Le concert de réprobation suscité par le transfert de Barthélémy Dias à la Maison d’arrêt et de correction de Tambacounda est loin d’être gratuit. Du moins, si on se fie au témoignage d’un ancien pensionnaire de cette Mac. Chauffeur de car ndiaga ndiaye, S. A.K., alors la trentaine bien sonnée, a fait 21 jours de détention dans la prison de Tambacounda.

Les faits, une banale altercation avec un agent de police de la circulation envoie S. A. K. au pénitencier pour outrage à policier. La peine fut indulgente, mais le séjour carcéral mortel, en raison notamment de la chaleur. Car, S. A. K. est arrivé dans la prison de Tamba en octobre. Le premier défi de ce chauffeur de ndiaga ndiaye est celui du sommeil. Impossible pour lui de tomber dans les bras de Morphée dans ‘cette cellule purulente’. ‘Un monde grouillant, enguenillé et crasseux emplissait la prison’, témoigne-t-il. Il n’a pas pu réprimer ses larmes au récit d’un vieux conduit en prison en compagnie de ses deux enfants. ‘Ils avaient, dit-on, occasionné un incendie qui a embrasé la forêt.’ Mais le pire, poursuit notre interlocuteur, ‘c’est que tous les matins quasiment, les mâtons tiraient des cellules un détenu en très mauvais état de santé. On y côtoyait la mort en raison de la promiscuité : vingt personnes s’entassaient dans chacune des chambres de la maison de correction’, se souvient-il, amer. Plus de 6 ans après, la Mac de Tamba a-t-elle changé ? Sans doute pas grand-chose n’a bougé de cette prison qui a accueilli le week-end dernier Barthélémy Dias.