Ce mot est sur toutes les lèvres et surtout de celles du Président du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero. Il s’est installé sur les pages des journaux les plus importants du pays, au moment où les immigrés légaux sont déjà dans les champs ou sur les fabriques. Ils ont un contrat en bonne et due forme avec un billet retour à la clé. Cela est bien perçu par beaucoup de personnes qui magnifient cette forme digne de gagner sa vie. Cependant, il reste encore un grand travail à faire à la source.
Le paradoxe, c’est que les immigrés légaux sénégalais qui débarquent au pays de Cervantes s’exclament toujours « dou li lagnou waxone », (ce n’est pas ce qu’on nous avait dit). La question est de savoir ce qu’on leur promet à Dakar pour les appâter. Car, les travaux champêtres et la cueillette se conjuguent à la main aussi en Espagne. Ici, la cueillette de la fraise, qui est une plante rampante exigeant un effort énorme, se fait à la main et plié en deux, à l’air libre. A quoi s’attendaient donc ces 540 immigrées légales sénégalaises qui sont arrivées il y a peu à Huelva ? A une visite de campagne ? Non, il faudra suer dans les différentes entreprises agricoles, pour gagner ce fameux euro qui fait courir le monde. Elles sont apparues à la télévision les traits tirés, en train de se masser les unes les autres. Elles n’ont pas supporté les premières journées de travail, et leurs plaintes ont découragé leurs patrons espagnols. En effet, le peu de rendement des premiers jours a suscité une réaction en chaîne et négative de la part des autorités de Huelva qui ont par ailleurs demandé la suspension du processus, en attendant d’y voir plus clair.
Les autorités consulaires ont fait le déplacement pour essayer de trouver une solution à ce problème. Et selon des sources sûres, les négociations ont été fructueuses et laissent espérer une issue favorable. En tout cas, Huelva est connue pour son implication dans l’immigration légale. Les Sénégalaises partageront la scène avec d’autres femmes, les 80 de Philippines qui sont arrivées cette même semaine, en plus des Marocaines et des femmes de l’Europe de l’Est qui sont des vétérans en la matière. Mieux encore, elles devront apprendre à travailler rapidement et efficacement sans fioritures et dans la discipline. Autre incognito, les autorités sénégalaises se sont-elles entourées de toutes les garanties nécessaires pour assurer le retour de ces femmes ? Ont-elles sélectionnées celles qui, comme leurs sœurs marocaines, acceptent le retour après chaque saison pour revenir l’année d’après ? C’est la grande question. Car, pour qui a vu ces jeunes filles coquettes à la coiffure des starlettes de Hollywood, le doute est permis et les paris ouverts.
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