Sénégal | Grâce à ses deux stations de pompage, Grand Yoff à l’abri des grandes inondations

Grand Yoff était un quartier réputé pour ses inondations avec leurs dégâts collatéraux. C’est ce qui a nécessité d’abord la construction d’une station de pompage pour eau pluviale, puis un peu plus tard d’une autre station pour eaux usées. Depuis lors, il suffit de peu de temps pour évacuer l’eau d’une abondante pluie du quartier. La station des eaux usées pose cependant d’autres problèmes aux riverains.

Deux stations de pompage épargnent aujourd’hui à Grand Yoff les inondations d’autrefois. L’une pour les eaux pluviales et l’autre pour les eaux usées. Dans l’ensemble, le quartier est désormais à l’abri des longues inondations. Auparavant réputé pour ses inondations, le quartier est doté de ces pompes au début des années 2000. « Avant la construction de cette station, il y a avait la catastrophe pendant la saison des pluies. C’était l’inondation totale dans les maisons, dans les chambres. Partout, il y avait de l’eau. Et cette eau pouvait rester ici 6 à 9 mois. Mais depuis la construction de la station, deux heures de temps après la pluie, il n’y a plus d’eau. La station aspire l’eau et la rejette dans la zone de captage, tout près de Bignona », explique Amidine Sy, un agent de l’Office national des assainissements du Sénégal, employé dans la station de pompage. Un riverain se souvient encore : « Avant la station, c’était la croix et la bannière. L’eau restait ici pendant 3 à 4 jours. Il fallait l’intervention des sapeurs-pompiers et de l’Armée française pour évacuer l’eau ». Cette station pour eaux pluviales couvre aussi bien les quartiers de Grand Yoff, de Patte d’oie, des Parcelles assainies, de Yoff que de Liberté VI.

Par contre, la station des eaux usées pose problème pour certains riverains. Lorsqu’elle est pleine, elle rejette de l’eau dans les maisons du voisinage. Ce sont des maisons construites dans des creux, à l’instar des habitations de sous sol. De ce fait, elles sont facilement inondables. C’est d’ailleurs pourquoi un petit mur est construit pour repousser les eaux de ruissellement. Selon Amidine Sy, la faute serait imputable aux victimes de ces rejets car explique t-il « ces gens là ont fait des branchements anarchiques. Ce sont des branchements clandestins qu’ils font pour payer moins cher. Et s’il y a une coupure et que le groupe ne fonctionne pas, dix minutes seulement suffisent pour que la station commence à refouler de l’eau ». D’autres riverains regrettent surtout les odeurs nauséabondes et les moustiques qui peuplent cette station.

C’est pressentant cela, qu’ils s’étaient d’ailleurs opposés à sa construction. Mais les assurances des autorités municipales les avaient convaincus qu’ils pouvaient vivre avec la station sans inconvénients. Aujourd’hui, grand est leur regret : « Notre problème c’est la station des eaux usées. Les riverains s’étaient opposés à cette construction là à cause des moustiques, des eaux usées. Le Maire, le Préfet nous ont fait savoir qu’on pouvait cohabiter avec cette station. Ça ne nuit pas à la santé. Mais depuis, mon cher, on ne respire pas. On met l’encens jour et nuit. Et vous savez que l’encens à la longue nuit à la santé. Mais tu es obligé de le faire. Nous sommes envahis par les moustiques. L’eau qui stagne peut durer longtemps ici avant d’être pompée. Et si la pluie persiste, elle est déversée dans les maisons », se plaint M. Touré.