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Sénégal : La montée des périls
Lepeuple-sn.com(DAKAR)-La chaleur d’étuve qui étouffe le pays et ses habitants semble avoir atteint les esprits. Dans la société dite civile comme dans la classe politique, il y a une poussée d’adrénaline qui chauffe à blanc l’espace public. L’expédition punitive orchestrée contre Walfadjri par des ouailles qui se trompent d’époque n’est qu’un avatar de cette montée des périls qui menace les fondements de notre Etat. Cette lame qui s’est abattue sur le groupe de presse de Sidy Lamine Niasse n’est qu’un signe précurseur des dangers qui nous guettent si l’on y prend garde. Comment comprendre que de jeunes nerveux s’en prennent avec autant de désinvolture en plein jour à autrui narguant les caméras, micros et appareils de photo. C’est gravissime. Hélas, ce n’est pas une première. D’autres attaques aussi scabreuses que scandaleuses ont été perpétrées contre de paisibles citoyens sans prêter à conséquence, renforçant ainsi ce sentiment d’impunité. Cela constitue un terreau fertile pour les fauteurs de troubles. Il faut donc faire face à ces dérives qui charrient des actions folles que favorisent des réactions molles. L’Etat, détenteur de la violence légitime doit sévir pour survivre. Des sévices en toute justice. Ni cruauté inutile ni faiblesse coupable. Il y va de sa crédibilité et de sa pérennité. Cela en va de même pour notre démocratie que menacent de ces forces rétrogrades qui théorisent le scrutin présidentiel à un seul tour. L’exposé des motifs est tellement rachitique qu’il fait pleurer tout esprit républicain acquis à la saine compétition. On nous parle d’économie budgétaire et de rationalité démocratique. Si le régime précédent en avait fait de même, Abdoulaye Wade n’aurait jamais été président de la République en 2000. La vérité est plus simple. C’est pour conserver des privilèges et sinécures que des apprentis sorciers proposent ces inepties pouvant entraîner le Sénégal dans une spirale d’instabilité. Ce projet est un casus belli qui risque de jeter de l’huile sur le feu. Déjà, les partis d’oppositions commencent à bander les muscles pour barrer la route à ce recul démocratique dont le Sénégal peut se passer pour préserver sa paix civile. La situation trouble de la Guinée voisine doit nous ramener à la raison pour ne pas ouvrir la boîte de pandores. Le Chef de l’Etat doit prendre ses responsabilités historiques pour ne pas cautionner cette énième modification « déconsolidante » de la constitution pour reprendre le bon mot du professeur Ismaïla Madior Fall. Surtout au moment où Me Abdoulaye Wade appelle au dialogue. C’est le prix de la sincérité.
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