APA - Dakar (Sénégal) Le journaliste sénégalais Abdou Rahmane Cissé, qui s’est beaucoup dépensé ces dernières années, pour l’institution de l’Ecole obligatoire, en Afrique, est décédé vendredi à Amsterdam (Pays-Bas), à l’âge de 69 ans, sans avoir jamais pu voir des signes vraiment encourageants de concrétisation de l’Education pour tous.
L’ancien directeur de l’information et de la cinématographie, vivait depuis plusieurs années en Europe.
Abdou Rahmane Cissé a été un des pionniers sénégalais en matière de presse privée, avec le titre « La Lettre fermée », périodique paraissant dans les années 70 et réputé très critique, sous le régime de Léopold Sédar Senghor.
L’homme, dont l’enterrement au Sénégal est annoncé pour mercredi, tire sa révérence, sans avoir eu l’occasion de réaliser son projet de promotion de l’Education en Afrique.
Il y a quelques mois encore, il faisait diffuser une communication sur le site apanews.net pour y « vendre » un projet mûri dans le cadre de l’Ong "Timbuktu Educational Network" (TEN), dont il était le président.
Abdou Rahmane Cissé avait toujours eu le sentiment que le contient « va trop lentement, en matière d’éducation ». Sans parler de sa conviction qu’au regard de la réalité qu’il observait, le continent "a un pressant besoin de journalistes de rupture".
Dans le texte publié par apanews.net, il disait exactement, au sujet de l’Education : « (…) participant d’une généreuse et louable vision, il faut cependant craindre, vu la nature humaine, que l’ ECOLE POUR TOUS se révèle, au bout du compte, une ECOLE POUR PERSONNE.
Ce qu’il déplorait le plus, c’est que l’Ecole ne soit pas obligatoire dans beaucoup de pays d’Afrique .
Et pourtant, écrivit-il, « mère de toutes technologies et de toutes inventions de grand impact, tant dans la durée que dans l’espace, mère de toutes connaissances significatives en somme, l’Ecole obligatoire, appliquée, du niveau préscolaire au niveau pré universitaire, prouve chaque jour, ses capacités à traduire tout rêve en une réalité à faire rêver ».
Son âme d’ancien instituteur ne l’avait jamais quitté. Et il rêvait de célébrer en Afrique du Sud, les 90 ans de Nelson Mandela, au terme d’un périple africain.
Voici un extrait de son plaidoyer : « Par monts, par vaux comme sur la crête des vagues maritimes, à l’initiative de Timbuktu Educational Network (TEN), fanion de Maxi Méga Relais Nelson Mandela aux vents, à seule fin de promouvoir l’école obligatoire en Afrique, une armada terrestre de 1440 tricycles de compétition (ou trikes ) pédalant plein sud depuis Addis Abéba et Saint-Louis du Sénégal doublée d’un convoi, pagaies aux poings depuis Nouadhibou (Mauritanie), traversera 32 pays de l’Est, de l’Ouest, du Nord et Madagascar vers les Chutes Victoria [Zimbabwe] avant de s’élancer de là, vers Mvezo, village natal du Parrain (Mandela) pour y ’concélébrer’ son 90e Anniversaire.
Les ressources générées par ce double Maxi Relais sont destinées à financer un programme spécial de recherche sur un journalisme de rupture au service de l’Afrique façonnée par l’école obligatoire d’une part, la mise en place d’un réseau d’Observatoires des inscriptions à l’état civil en vue de faciliter le monitorage des inscriptions scolaires, d’autre part ».
Abdou Rahmane Cissé voyait grand et avait de l’ambition pour son Afrique.
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