DAKAR, 06/06 - C`est interdit par la loi, mais au petit matin, sur la plage de Guediawaye, banlieue de Dakar, "les gens prélèvent du sable de mer pour le revendre aux entrepreneurs du bâtiment", s`indigne Amadou Baldé, le secrétaire général de l`association sénégalaise SOS Littoral.
"Regardez!" s`exclame-t-il, "la bande côtière qui nous protège est presque totalement partie". En contrebas sur le rivage, trois jeunes hommes chargent leur charrette à coup de grandes pelletées dans un banc de sable battu par les vagues.
Mamadou est un de ces travailleurs matinaux. La charrette remplie d`un monticule de sable doré encore humide, il avoue "faire ça quatre à cinq fois par jours, parfois plus". L`extraction de sable marin est interdite sur l`ensemble des 700 km de côte que compte ce pays d`Afrique de l`Ouest, mais dans les faits, l`activité s`est considéra- blement développée ces dernières années pour répondre aux besoins d`une construction immobilière en plein boom.
Avec un taux de croissance moyen de 12,45% entre 2004 et 2007, soit 4,6% du PIB national, le secteur du BTP est un des plus dynamiques de l`économie sénégalaise.
L`agglomération dakaroise, qui connaît une urbanisation croissante, est particulièrement concernée.
Les maisons y poussent comme des champignons et à chaque coin de rue, des tas de sables de plusieurs mètres de haut obstruent le passage.
0 Commentaires
Participer à la Discussion