Elles ont été révélées à la face du monde grâce à leur première vidéo dénommée « Arbi ». Trois voix suaves et des corps moulés dans un physique d’artiste. Khadija, Maria et Défa, chargent le micro pour vider ce qu’elles ont sur le cœur et le rêve africain qu’elles vendent. C’est bien l’africanité qui perce à travers la dénomination de leur groupe : Safari. Des aventurières, nées dans des familles d’artistes qui entendent bousculer l’art de faire de la musique, mais avec une touche bien…africaine.
Trois jeunes filles « in » face aux fortes tentations du showbiz. Célibataires, elles sont à la recherche de maris. Un genre d’homme qui n’existe pas uniquement dans les rêves. Interview croisée avec trois « nana » qui forcent le respect.
Qui sont les membres du groupe Safari ?
Nous sommes trois. Khadija, Défa et Maria Comment présentez-vous votre groupe et pourquoi le nom Safari ? Khadija : Cela a débuté en 2007. Nous sommes un groupe d’amies qui s’est connu à l’école. J’ai partagé la terminale avec Maria, au lycée Maurice de Lafosse. Pour Défa, c’est un ami qui nous a présenté.
C’est parti comme ça. Chacune d’entre nous avait des idées différentes, mais partagions la même passion, la musique. C’est par la suite que nous avons voulu partagé des expériences et mieux nous connaitre. Donc au départ, c’est un groupe d’amies, ensuite en 2007, nous avons formé Safari.
Pourquoi Safari ?
Safari signifie les expéditions de chasse, la savane. On s’est inspiré de ce nom. Déjà que nous faisons une musique africaine à la base, avec un mélange de hip-hop. C’est par la suite que nous avons conceptualisé le nom du groupe qui donne savoir, ambition, feeling de l’art pour la réussite de l’innovation.
Donc peut-on dire que votre groupe est composé de membres qui aiment l’aventure et faire face aux défis ?
C’est ce que je disais par rapport au concept. Nous sommes des aventurières de la musique qui pensent innover. Apporter un changement dans le milieu où nous évoluons, c’est-à-dire le milieu du hip-hop. Déjà que nous sommes des femmes et que le milieu manque de femmes. Je pense que ce sera plus facile de se faire entendre et d’apporter une touche nouvelle, avec cette africanité que l’on met en exergue. Il reste beaucoup d’autres choses par rapport à cette africanité, mais nous allons toujours dans le sens de l’innovation.
Africanité vous avez dit. Alors est-ce que Safari veut booster la musique sénégalaise en général mais africaine également ?
Défa : Cela est une vérité. Parce que nous, nous vivons l’africanité. Nous sommes africaines et avons de belles choses que nous pouvons exporter partout. C’est cela que nous essayons d’imposer. Nous croyons à sa réussite. Ce qui est sûr, c’est une fierté chez nous que de prôner l’africanité. On ne s’arrêtera pas ici. Safari va faire partie des groupes qui vont innover la scène musicale à tous les niveaux.
Quelles sont vos références dans la musique ?
Il y a Angélique Kidjo, Myriam Makéba. Ce sont de véritables références, qui ont toujours su ce qu’elles faisaient et où aller. Leur charisme nous a charmées. Un membre du groupe coiffé à l’occidentale, un autre avec une touche et une noirceur bien africaine et une dernière qui ressemble fort bien à une femme Zoulou.
Est-ce-que c’est cette symbiose qui fait la particularité de votre groupe ?
Maria : Ces trois têtes que nous sommes, représentent l’africanité à tous les points de vue. On s’impose ce concept et sommes l’africanité. Nous représentons tous les Safaris du monde. Certes, ce n’est pas à cent pour cent africain, car, nous modernisons et vivons le moderne avec notre touche bien particulière.
Mais parlant de modernisation de la musique africaine, ne pensez-vous pas que cela voudrait dire qu’en Afrique, la musique est au temps de la pierre taillée ?
Moi je dirais que c’est le mélange que nous faisons qui est important. En d’autres termes, entre le moderne et l’africanité. D’ailleurs, c’est ce qui fait notre originalité. Car, il faut savoir que nous empruntons des choses venus d’ailleurs, pour en faire un parfait mélange. Vous êtes jeunes et belles.
N’êtes-vous pas trop exposées à la tentation ?
Khadija : Ce n’est pas une surprise pour quelqu’un qui évolue dans le showbiz. Nous vivons les tentations. Mais, on s’y attendait déjà. Par A ou par B, il fallait s’attendre à vivre cela. Une raison pour adopter une marque de caractère et faire comprendre à certaines personnes, que nous ne sommes pas là pour nous amuser. La musique c’est une passion pour nous, un travail que nous faisons. Donc, nous marchons avec la tête sur les épaules et nous ne calculons pas le reste. Célibataires toutes les trois ? Oui ! (Rires).
Au-delà de la musique, y-a-t-il une autre activité professionnelle que vous menez ?
Pour le moment, nous sommes, toutes les trois, concentrées sur la musique. Il y a d’autres projets que nous sommes en train d’élaborer, mais tout reste dans le cadre musical. Pour dire à nouveau, que nous sommes encore et toujours dans l’innovation.
Quel genre de femmes êtes-vous ? De futures bonnes mamans ou plutôt des femmes « version omelette » ?
Défa : non ! Alors pas du tout. Vous avez en face de vous de vraies africaines. Nous savons cuisiner et faire tout ce que doit faire une femme dans sa maison et faire plaisir à son mari. Maria : il ne faut pas oublier que c’est la femme africaine qui sait le plus s’occuper d’un homme. Khadija : c’est bien le cas. Pour en revenir à la musique, vous avez deux vidéos et deux chansons déjà produites.
Est-ce une autoproduction où avez-vous un mécène derrière ?
Khadija : pour le moment, nous travaillons avec Gelongal. C’est notre producteur. Car, il faut savoir que nous travaillons sur notre prochain album. Pour le moment, nous avons mis deux singles sur le marché pour faire connaitre le groupe. Nous sommes un groupe nouveau pour le public.
Avez-vous senti une appropriation par le public de vos deux morceaux et vidéos ?
Défa : en tout cas, nous rendons grâce à Dieu. Dans la musique, ce n’est pas tout le monde qui peut apprécier. Mais, ce qui compte pour nous, c’est de satisfaire le public. Essayer de donner à chacun ce qu’il cherche, car nous sommes des messagères. Maria : de mon côté, je dirais que le public a accepté Safari. Notre public est surtout composé d’adultes bien que nous soyons un groupe composé de jeunes. La jeune génération est également avec nous. Ceci, pour dire que tout le monde se retrouve dans la musique de Safari.
Quels messages délivrez-vous dans vos chansons ?
Maria : on s’adresse aux jeunes et aux adultes. Donc, les thèmes sont d’ordre social, éducatif et autre.
Mais, est-ce que vous prenez en compte les difficultés que vit une certaine frange de la population surtout les jeunes filles victimes de viol ou de pédophilie ?
Un texte pour une meilleure sensibilisation ?
Maria : bien sûr. D’ailleurs, nous avons une chanson qui s’intitule « thiakay-thiakay », qui parle de ces phénomènes que sont la pédophilie, la prostitution, les vols et agressions.
Quel est le rêve que Safari veut vendre ?
Khadija : je pense que c’est une question personnelle à chacune de nous. Ce que chacune cherche dans la musique et après celle-ci. Le plus important, pour moi, est que l’on dise que nous avons contribué à l’évolution de la musique ici et ailleurs. C’est mon souhait. Mon rêve est, également, que Safari soit dans les archives et que les générations futures puissent connaitre et raconter notre carrière et notre style de musique. Mon rêve dépasse nos frontières et ne se limite donc pas au Sénégal. Vous n’êtes pas le premier groupe de filles à évoluer dans le milieu du hip-hop. Il en a existé d’autres qui n’ont pas eu une durée de vie assez longue.
Le succès ne va-t-il pas vous monter à la tête, poussant chacune à faire une carrière solo ?
Défa : on n’y pense même pas. Nous ne sommes pas un simple groupe. Nous sommes des sœurs. Nous savons ce que nous voulons et où nous voulons aller. Nous avons les mêmes ambitions.
Quel genre de mari souhaitez-vous avoir ?
Défa : Je veux d’un mari responsable. Cela veut tout dire. Khadija : nous évoluons dans un milieu assez difficile. Donc, ce dont j’ai besoin, c’est d’un mari compréhensif. Ensuite viendront le respect et la responsabilité. Maria : c’est le cas pour moi aussi. Mais, surtout, un homme de caractère.
Vos niveaux d’études ?
Défa : j’ai arrêté l’école depuis plusieurs années. Cela s’expliquait par le manque de moyens, mais aussi et surtout pour l’amour que j’avais déjà de la musique. C’est ce que j’ai toujours voulu faire. La musique, c’est mon rêve.
Khadija : moi, j’ai fait une formation de marketing et communication. Maria : j’ai arrêté en classe de terminale.
N’avez-vous pas rencontré de problèmes dans vos familles, lorsque vous avez choisi la musique ?
Khadija : de mon côté, ce n’était pas facile. Surtout avec ma mère qui est la seule personne que je connaisse pour avoir été orpheline très tôt. Mon père est décédé alors que je n’avais qu’un an. D’ailleurs, je vous révèle qu’il était journaliste à la RTS et s’appelait Ibrahima Bayo. J’avais le choix d’embrasser tout ce qui touche à la communication. Donc, pour ma mère, ce n’était pas facile de me voir entrer dans le showbiz. C’était presque impassable pour elle, mais j’ai suivi la voix de mon cœur.
Défa : idem pour moi. Ma mère ne l’a jamais voulu, bien qu’elle ait été chanteuse. Mais, mon père m’a beaucoup soutenu dans la voie que j’ai choisie de suivre. Il a très vite compris que c’était un rêve d’enfance. Aujourd’hui, il est à la retraite et était danseur.
Maria : chez moi, ce n’était pas du tout difficile, puisque je suis née dans une famille d’artistes. Ma mère était danseuse et mon papa était le percussionniste de Xalam II. Il s’appelle Tapha Cissé. Permettez-moi de vous dire, que j’ai écrit le morceau « Art bi » pour rappeler à tous les artistes, que nous sommes une famille. Nous sommes dans une société où l’on a l’habitude de critiquer les filles.
Par rapport à leur accoutrement, aux pertes de valeurs… comptez-vous être des ambassadrices pour une société bien éduquée avec certaines valeurs ?
Khadija : je pense que c’est déjà bien parti. Car, c’est bien cela le concept de Safari. Nous travaillons pour ancrer dans la tête des gens, ces vraies valeurs qui sont propres à l’Afrique. Regardez le port vestimentaire et vous verrez que nous adoptons un look décent. Alors, s’habiller local et vivre à l’africaine. Le défi est grand, mais nous y travaillons bien que nous soyons au 21e siècle. Le plus important, est de vivre avec nos valeurs sans être complexé. Quel genre d’amis fréquentez-vous ? Maria : elles sont là. Nous sommes nos amies et celles que vous voyez à côté. (Deux autres filles dont l’une fait office de manager : ndlr).
Khadija : je veux avoir autour de moi des gens loyaux car je n’aime pas l’ingratitude.
Défa : Etre respectueux et avoir la tête sur les épaules. C’est important, pour moi, d’être également entouré de personnes partageant le combat que nous menons. Par exemple, il y a le groupe Daraji Family. Je peux dire à haute voix que Ndongo et Fada sont des frères, car ils nous soutiennent sans rien attendre en retour. Sans oublier bien entendu Gelongal.
12 Commentaires
Feeegne
En Mai, 2011 (09:51 AM)Undefined
En Mai, 2011 (09:59 AM)Reply_author
En Décembre, 2021 (21:37 PM)Reply_author
En Décembre, 2021 (23:19 PM)J'aime Votre Musique
En Mai, 2011 (10:18 AM)si je pourrais avoir votre numero de téléphone de votre manager pour vous contacter
bisous a vous
Lagaffe
En Mai, 2011 (10:20 AM)Mais, bon, BON VENT LES FILLES
Diazz
En Mai, 2011 (13:19 PM)kam 4ever
Tima
En Mai, 2011 (14:52 PM)Der
En Mai, 2011 (15:22 PM)Undefined
En Mai, 2011 (16:10 PM)Mor
En Mai, 2011 (12:49 PM)Aminasall
En Mai, 2011 (13:08 PM)Serge Senghor
En Juillet, 2011 (11:10 AM)Fatima Zahra
En Juillet, 2018 (00:42 AM)Participer à la Discussion