En clôturant samedi dernier à l’Université Gaston Berger, le colloque international sur l’émigration clandestine, le ministre d’Etat Cheikh Tidiane Sy, ministre de la Justice, Garde des sceaux, est revenu sur le dernier Conseil des ministres, au cours duquel le chef de l’Etat a parlé de sa rencontre avec Romano Prodi, président du Conseil italien,sur l’état des flux migratoires, le Plan Reva, l’Université du futur africain, etc..
Le chef de l’Etat, a rappelé le ministre d’Etat Cheikh Tidiane Sy, avait ainsi réaffirmé, à l’occasion de ce Conseil des ministres, la nécessité d’une redéfinition du concept de la pauvreté, qui doit être appréhendé, non en termes de revenus, mais de conditions de vie, c’est-à-dire par le cumul de déficits ou « bouquet de manques » dans les besoins individuels et les services sociaux de base, que sont l’éducation, l’alimentation, la santé, l’environnement, etc. Mais, a poursuivi le ministre Cheikh Tidiane Sy, le grand objectif du chef de l’Etat, c’est d’amener vers l’agriculture tous ces bras valides qui cherchent à s’employer. C’est l’objectif du Plan Reva. Il s’agit de susciter l’espoir et surtout de faire participer les jeunes au développement du pays. C’est un vaste programme de modernisation de l’agriculture susceptible de retenir les jeunes candidats à l’émigration clandestine.
Car, a-t-il souligné, le but du Plan Reva, c’est de présenter aux candidats à l’émigration clandestine, des conditions de travail meilleures que celles qu’ils peuvent rencontrer en Europe et de faire d’eux, non pas des ouvriers agricoles, mais des entrepreneurs agricoles. Mais, mieux encore, le Plan Reva permet aux jeunes Sénégalais d’être utiles pour le développement de leur pays. Il est heureux de constater, a-t-il ajouté, que la politique d’immigration du Président Wade commence à produire ses effets. Le gouvernement espagnol a pris la décision de créer, au Sénégal, des écoles-ateliers, des centres de formation professionnels. Cette action est accompagnée par une sélection de 450 jeunes, bénéficiaires de contrat de travail pour le royaume d’Espagne. Dans sa communication, le ministre d’Etat Cheikh Tidiane Sy n’a pas manqué de rappeler que les migrations sont au cœur des transformations de nos sociétés et du système mondial, qu’elles précédent de loin la mondialisation, qu’elles sont liées à l’histoire de l’humanité. Il a surtout laissé entendre que la maîtrise des flux migratoires ne doit pas occulter le problème de la distribution équitable des richesses et, comme le disait si bien Alfred Sauvy : « si les richesses ne vont pas aux hommes, les hommes iront aux richesses et rien ne pourra les en empêcher ».
Le professeur Mme Fatou Diop Sall s’est ensuite appesantie sur les conclusions de ce colloque, précisant qu’il a permis d’analyser le concept de frontière qui n’est jamais fermée ou ouverte, mais qui est un filtre qui laisse plus ou moins passer, donc qui organise les migrations en fonction des besoins des pays de destination. Mais, une des conclusions à laquelle le colloque est arrivé, c’est qu’on ne peut pas fermer la frontière.
Le professeur Maguèye Seck a tenu à préciser qu’il a étudié pendant 22 ans dans les plus grandes universités américaines, mais qu’il n’a jamais eu un professeur de la trempe du Président Wade qui a dispensé un cours magistral de trois heures d’horloge sur les problèmes migratoires. Abondant dans le même sens, le recteur, le professeur Mary Teuw Niane, a rendu un vibrant hommage au Président Wade, qui a consacré cinq heures d’horloge à leur colloque. M. Niane a enfin annoncé la naissance d’une chaire Unesco sur les problèmes de migration, que l’Ugb partagera avec l’UCAD.
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