Un vif désaccord oppose les pêcheurs de Guet-Ndar à la ministre de la Pêche, des Infrastructures maritimes et portuaires, docteure Fatou Diouf. À l’origine de la discorde : l’annonce faite par la ministre devant les députés, lundi dernier, concernant un programme de remplacement progressif des filets en monofilament, jugés nocifs pour l’environnement marin.
Selon les autorités, ces filets, fabriqués à partir de cordes synthétiques fines, contribueraient à la dégradation des écosystèmes marins.
Lors d’un point de presse tenu ce mardi, cet argument a été vigoureusement réfuté par les pêcheurs de la Langue de Barbarie. Pour eux, cette décision est complètement déconnectée des réalités du terrain et risque de fragiliser davantage un secteur déjà confronté à de nombreux défis, notamment liés à l’exploitation du gaz.
Les professionnels de la pêche artisanale, par la voix de leur porte-parole du jour, Baye Boly Fall, dénoncent un manque de concertation et appellent la ministre à se rendre sur le terrain pour échanger directement avec les acteurs. « Ce sont nous, les pêcheurs, qui vivons la mer au quotidien. Avant de prendre des décisions aussi importantes, il faut écouter ceux qui connaissent la réalité », a-t-il déclaré.
Ce bras de fer met en lumière les tensions persistantes entre les autorités et les communautés de pêcheurs, notamment celles de la Langue de Barbarie, souvent confrontées à des politiques publiques qu’elles jugent inadaptées. Si la préservation de l’environnement marin demeure une priorité, les pêcheurs réclament une approche plus participative, tenant compte de leurs pratiques, de leur savoir-faire et de leur rôle central dans l’économie bleue.
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