La santé du nouveau-né constitue un problème de santé publique au Sénégal où il paie le plus lourd tribut en matière de mortalité des enfants de moins de 5 ans. Ainsi, 25 bébés sur 100 décèdent pendant leur premier mois dit ‘période néonatale’. Sur ces 25 enfants, 16 meurent au cours des sept premiers jours. Et comme les indicateurs sur la santé du nouveau-né n’ont pas évolué, cela veut dire que cette ‘santé du nouveau-né n’a pas occupé une place importante dans la prise en charge de la santé de l’enfant pendant plusieurs années. Les nouveau-nés n’ont pas bénéficié d’une stratégie qui permettait de réduire leur mortalité’, explique le Professeur Ousmane Ndiaye. Le spécialiste du nouveau-né et chef du service de pédiatrie du Centre hospitalier Abass Ndaw s’exprimait lors du Symposium international sur la santé du nouveau-né : ‘Du plaidoyer à l’extension’, ouvert la semaine dernière à Dakar.
Au Sénégal, toutes les enquêtes et études ont montré une faible couverture en soins essentiels des nouveau-nés, expliquant la forte mortalité néonatale (35 %) représentant plus de 50 % de la mortalité infantile. Face à ce tableau sombre, Dakar risque de ne pas être au rendez-vous de l’Objectif du millénaire pour le développement (Omd) qui arrive à échéance en 2015. En assurant une couverture universelle en soins essentiels à tous les nouveau-nés du Sénégal, on pourrait réduire de plus de 80 % le taux de mortalité infantile et atteindre l’Omd 4. Mais, pour ce faire, les spécialistes préconisent des pratiques qui touchent aux activités de prévention et curatives. Il s’agit de mettre le focus sur les activités préventives simples dont l’efficacité a été prouvée. C’est ce qu’on a résumé en termes de ‘soins essentiels du nouveau-né’, explique le Pr Ousmane Ndiaye, ajoutant que ce terme comporte des soins de base simples qui peuvent être effectués à tous les niveaux de la pyramide de santé.
Dans le cadre des stratégies de survie de l’enfant, il existe des interventions accessibles et efficaces ayant un impact significatif sur la réduction de la mortalité maternelle et infantile. C’est notamment le cas de la vaccination, des visites pré et postnatales, de l’allaitement maternel exclusif… Mais jusqu’à présent, les nouveau-nés n’ont pas bénéficié de programmes spécifiques à large échelle, visant à réduire la morbidité et la mortalité, malgré les efforts consentis.
Lors de ce Symposium international sur la santé du nouveau-né, ouvert la semaine dernière à Dakar et qui a réuni les experts de la santé publique venus de 20 pays d’Asie, d’Amérique Latine, d’Afrique et des Etats-Unis, l’accent a été mis sur les soins immédiats du nouveau-né. Ces soins, à la suite d’un accouchement propre, concernent les soins appropriés du cordon, l’administration de vitamine K, la protection contre le froid, la mise au sein précoce et la prise en charge correcte des bébés à faible poids ou aux besoins spécifiques (de mère séropositive). Ce symposium international a réuni les autorités médicales, ainsi que des partenaires au développement, notamment l’Usaid, le projet Basics, l’Oms, l’Unicef et des Ong.
0 Commentaires
Participer à la Discussion