Le respect des engagements de l’Etat concernant l’accès au logement et à la prime de responsabilité, c’est ce que demandent les internes des hôpitaux qui étaient en sit-in, hier, au ministère de la Santé.
Malgré leur nombre, ils ont donné de la voix. Pour se faire entendre. Pour crier leur désespoir. Leur amertume. Le ras-le-bol de leurs conditions professionnelles. La cour du ministère de la Santé sis à Fann-Résidence a reçu, hier, bon gré, mal gré, les internes des hôpitaux, le temps d’un sit-in. Dans le bruit et le désordre, ils ont scandé leur plate-forme revendicative : «Interne, Sos habitat», «Bac + 12 ans d’études, un peu de respect», «Plus de considérations pour les internes», ou encore «Les logements, un droit ; les indemnités, une nécessité». Les doléances tournent, en fait, autour de l’accès au logement et des primes de responsabilité. Selon docteur Madina Ndoye en service à l’hôpital général de Grand-Yoff, les 3/4 des internes n’en disposent pas. Alors que les textes stipulent le contraire, rajoute sa collègue Evelyne Diom de Le Dantec. S’y ajoutent l’absence d’indemnité et les difficultés du post-internat. Celui-ci, étant un concours qui leur permet d’être des maîtres assistants ou professeurs d’université, ne joue plus son rôle, à leur avis. En fait, explique Dr Ndoye, «après avoir réussi ce concours, on nous emmène dans les régions, prétextant un manque de bras». Mais, ceci constitue une menace pour le devenir de la santé dans les hôpitaux et les universités, car «beaucoup d’entre nous préfèrent quitter le pays pour l’Occident où l’on est mieux payé et traité. Et, ceci ne fait que donner raison à Sarkozy avec son immigration choisie». Quand on sait que le salaire d’un interne ne dépasse pas «185 mille francs Cfa, malgré tout le travail que nous abattons», regrette-t-elle.
En tous les cas, les internes peuvent compter sur le soutien du Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale (Sutsas). Le chargé des revendications de cette structure, Abdou Dièye, qui a assisté à leur sit-in, hier, a réaffirmé le soutien et l’appui du Sutsas à leur lutte. «On a signé un pacte avec les internes pour relever le plateau technique déficient des structures hospitalières.» Pour M. Dièye, l’unique chose qui vaille est la matérialisation des accords, sans aucune forme de procès. A cet effet, il en appelle à la responsabilité des ministres de la Santé, du Budget et de l’Habitat. Et, les internes ne demandent pas mieux. «Wade doit respecter ses engagements», tout simplement. El Hadji Mamadou Ndiaye, président de l’Association des internes, se dit satisfait de leur mouvement. Aujourd’hui, à l’issue de leur assemblée générale, les internes vont décider de la suite qui sera donnée à ce mouvement d’humeur.
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