Brasília - District fédéral - Correspondance - L’information qui a défrayé la chronique le mois dernier, tant au Brésil qu’au Sénégal, au sujet du trafic d’influence d’immunité diplomatique et de contrebande d’alcool de certains diplomates étrangers, parmi lesquels, des sénégalais basés à Brasília, la capitale fédérale du Brésil, continue de plus belle. Des pays comme le Sénégal, l’Angola, le Gabon, le Congo, l’Irak et la Syrie font la une de la presse écrite et audiovisuelle brésilienne. L’investigation de la police brésilienne commence à donner ses fruits.
En fait, de sources sûres, nous avons appris que parmi les 22 diplomates impliqués, il y a quatre compatriotes, fonctionnaires à l’ambassade du Sénégal qui sont mêlés jusqu’au cou dans cette affaire et vont être rappelés à Dakar par les autorités gouvernementales. La communauté sénégalaise du Brésil exigeait que le gouvernement et l’ambassade divulguent leurs noms pour qu’on sache le dénouement de l’affaire qui a fini de ternir l’image des Sénégalais. La décence a voulu que nous taisions volontairement les noms des diplomates sénégalais épinglés. Mais selon toujours nos sources au Brésil et á Dakar, parmi les personnes citées, il y a un huissier, un conseiller, un chargé d’affaire, une dame (enseignante de son état) et un enseignant. Rappelons que l’ambassadeur en personne, chef de la mission diplomatique, est allé au magasin Basifis pour savoir de plus prés et recueillir les noms des personnes impliquées selon le ministre Gadio. Parmi les personnes citées, il y a un diplomate qui est récidiviste puisqu’il faisait ce type commerce en 2003, au temps de l’ancien ambassadeur César Coly. Ce dernier faisait le commerce de voitures. A l’époque, on se demandait pourquoi l’ancien conseiller, Louis Diatta, a payé seuls les pots cassés puisqu’il a été rappelé après les événements à Dakar, en guise de punition. Selon toujours nos sources, ce diplomate récidiviste était l’ami de l’ancien ambassadeur. Nous ne savons pas encore si le rapport de la police brésilienne a été rendu public. Dans son dernier article, le Correio Braziliense parle d’une seule personne impliquée à l’ambassade. Notre source nous révèle que la personne citée était le relais entre le magasin Brasifis, le ministère des relations extérieures et ses trois autres fonctionnaires impliquées. On nous signale aussi que les trois autres diplomates essayent d’enfoncer leurs camarades pour éviter la sanction qui sera dure, comme le dit, le ministre Gadio. L’autre question soulevée par les sénégalais du Brésil est le silence de l’ambassadeur du Sénégal. Comment se fait-il qu’il ne soit pas au courant de cette affaire qui a longtemps duré ? « Tout le monde sait que ce genre d’influence a longtemps existé, mais aucune mesure n’a été prise. S’il y a sanction, le gouvernement doit muter tout le monde pour sauver l’honneur. Ceux qui ne sont pas fautifs ne doivent pas aussi payer la fausse note », soutient un Sénégalais. Rappelons que la fête du 4 avril de cette année n’a pas été organisée par l’ambassade à Brasília, non pas à cause de l’affaire de la contrebande d’alcool de certains fonctionnaires de la mission diplomatique, mais pour des raisons de budget du ministère qui ne programme les festivités que tous les deux ans.
0 Commentaires
Participer à la Discussion