Scandale à Pikine Le maire de Keur Massar accusé de viol par une Mbacké-Mbacké

Après une rencontre sur la route de Porokhane, Gamou Guèye, le maire de Keur Massar, qui prétend être un vrai talibé, est accusé de viol. Sa victime, une Mbacké-Mbacké, a porté plainte à la brigade de gendarmerie de Keur Massar.

« C’est parce que j’ai été humiliée dans ma chair et mon honneur entamé, que j’ai décidé de porter plainte ». Celle qui s’exprime ainsi se nomme S.K. Mbacké et elle accuse M. Gamou Guèye, le maire de Keur Massar, de l’avoir violée chez elle. «C’est le mardi 3 octobre dernier». Soutient la victime. «Ce jour, raconte-t-elle, après plusieurs mois de silence de sa part, Gamou Guèye m’a appelée pour me dire qu’il voulait me rendre visite et me donner du sucre pour le ramadan». Mais, au lieu de venir à une heure normale, Gamou Guèye est arrivé à 23 heures au domicile de la dame. Après les salamalecs d’usage, le maire est reçu dans la chambre de la jeune dame au rez-de-chaussée de la maison, pendant que les membres de la famille sont au premier étage. Après avoir discuté longuement, à en croire la jeune dame, elle lui aurait demandé, vu l’heure tardive, de quitter les lieux, afin qu’elle puisse se coucher. «Mais en plus de refuser de partir, soutient-elle, il a saisi mon pagne et a tout fait pour me maîtriser». Brutalisée, elle dit s’être battu de toutes ses forces pour se démettre de l’emprise de son bourreau. Ce dernier, plus costaud, aurait réussi à lui prendre le pagne et «ensuite, il a coupé les cordes de mon slip». La dame a ainsi été projetée sur le lit. «Et, soutient-elle, Gamou Guèye m’a bâillonnée avec mon pagne pour m’empêcher de crier avant de satisfaire sa libido». Une fois son désir satisfait, le maire, «pour taire le scandale, m’a remis un paquet d’argent». Abattue par la peur de tomber enceinte, ou humiliée par cet acte, la jeune dame refusera le paquet de billets de banque que lui a tendu le maire sans prendre le temps de vérifier la somme. En pleurs, elle déclare lui avoir dit qu’elle portera plainte devant la justice. Mais, sûr de lui, Gamou Guèye lui aurait dit : «Tu peux en parler à qui tu veux. Partout où tu donneras ton argent pour me créer des problèmes, j’en donnerai et tu verras, ce sera nul». Dès le lendemain, S.K. Mbacké se rendra à l’hôpital de Fann où un certificat médical de 20 jours d’incapacité temporaire de travail lui a été délivré.

Interpellé, après un premier faux-bond, nous sommes parvenu à joindre le maire. Après avoir nié les faits qui lui sont reprochés, il déclare que c’est une cabale montée contre sa personne par l’un de ses ex-collaborateurs qu’il aurait mis à la porte de (sa) mairie. Cet ex-collaborateur se nomme Madiagne Bâ. Le nom de cet ami nous a été donné par la dame pour nous permettre de vérifier l’exactitude de ses propos. Selon des informations qui lui sont parvenues, le maire aurait affirmé au commandant de la brigade de gendarmerie de Keur Massar qu’il ne connaissait pas la dame. Pourtant interpellé par nos soins, Gamou Guèye reconnaîtra qu’il connaissait bien la dame. «Mais, soutient-il, c’est juste une Mbacké-Mbacké qui venait me demander du Adiya et c’est tout. Je ne sais pas où elle habite et d’ailleurs, le 3 octobre, je n’ai pas quitté mon domicile». Pour étayer cette affirmation, il soutient qu’il a des témoins qui peuvent confirmer ses dires et qu’il n’a jamais eu une quelconque relation avec la dame. Pourtant, comme la dame, Madiagne Bâ démentira l’assertion du maire. «Car, dit-il, devant moi, à Porokhane il a dit à la grande sœur de la dame son intention de faire de cette dernière une seconde épouse». Mais, sur le ton de la plaisanterie, il dira à la femme : «puisqu’on est venu pour le Magal, on réglera l’affaire une fois à Dakar ». C’était le 4 mai 2006. Ce jour-là, devant se rendre au Magal de Porokhane, les deux Mbacké-Mbacké avaient pris un car qui les a abandonnées à Diamniadio. En faisant de l’auto-stop elles sont tombées sur la voiture de Madiagne Bâ. Dans celle-ci, étaient assis le maire et son ami. «Nous les avons embarquées et c’est en cours de route que nous avons fait connaissance ». Après le Magal, les pèlerins feront un détour à Touba avant de regagner Dakar. Depuis cette date, à en croire la jeune dame, c’est une cour assidue que le maire fera à la jeune dame en lui promettant le mariage. Mais, se souvient-elle, un jour, il m’a dit qu’il voulait entretenir des rapports sexuels avec moi afin que, une fois enceinte, le mariage soit plus rapide». La famille de la dame était-elle contre cette relation ? La dame soutient que non. Pour elle, avec cet incident, Gamou Guèye a démontré qu’il voulait juste avoir une femme avec qui s’amuser. Et, elle, par respect pour sa famille, sa descendance, ne pouvait accepter une telle ignominie. Se sentant vexée et humiliée, elle déclare s’en être ouverte à sa grande sœur qui aurait interpellé le maire sur l’affaire. Mais, ce dernier aurait déclaré qu’il voulait juste vérifier si elle est une femme vertueuse». Après cet incident, la dame soutient que le maire a coupé toutes les relations et visites avant de réapparaître ce fameux soir du 3 octobre.