Dakar, 17 jan (APS) - La sécurité du Palais de la République a fait usage de beaucoup de tact pour dissuader jeudi matin Ansoumana Dione, de quitter les abords de la présidence de la République où il avait décidé de s'installer pour y mener une grève de la faim, a constaté l'APS.Revenu à la raison, il a annoncé aux journalistes qu'il va aller observer son mouvement d'humeur devant le ministère de la Santé dont les locaux sont situés à la périphérie du centre-ville.
Ansoumana Dione, président de l'Association sénégalaise de suivi et d'assistance aux malades mentaux (ASSAMM) s'est lancée dans ''une grève de la faim illimitée'', pour obtenir une audience avec le président de la République en vue de lui faire part de la nécessité d'ouvrir le centre psychiatrique de Kaolack.
M. Dione n'en est pas à son premier mouvement d'humeur, car c'est suite à une audience que lui avait accordée le chef de l'Etat en 2002 après un sit-in devant le Palais de la République que les travaux du centre psychiatrique de Kaolack furent lancés en 2004.
Aujourd'hui, ils sont presque achevés et d'après l'entrepreneur l'infrastructure pourra être réceptionnée en ''fin janvier'', a confié à l'APS Ansoumana Dione.
''Tant que le président de la République ne me reçoit pas, je ne vais pas manger, je ne mérite même pas de coucher sur un lit'', a-t-il martelé.
''En ce moment, ce centre devait commencer à fonctionner'', a relevé l'ami des malades mentaux, selon qui les locaux ainsi que les logements sont déjà prêts.
Vêtu d'un caftan de couleur orange et chaussé de babouches noires, Ansoumana avant l'intervention de la sécurité du Palais avait affiche sa détermination à poursuivre son mouvement en faveur des malades mentaux.
Assis à même le sol et adossé au mur de la clôture du Building administratif faisant face au Palais, il refuse catégoriquement d'obtempérer aux injonctions d'un gendarme qui à travers les grilles du Palais lui demande de s'approcher.
''Je n'irai nulle part, ils n'ont qu'à faire ce qu'ils ont à faire, je n'ai pas peur de leurs menaces'', fulmine-t-il, avant de continuer ses explications avec les journalistes.
Devant l'attroupement qui commence à se former autour de lui, du fait de quelques curieux venus tendre l'oreille, un gendarme sort du palais et vient l'interroger : ‘'qu'est-ce que tu fais là?''.
''Je suis Ansoumana Dione, président de l'Association pour le suivi des malades mentaux, j'observe une grève de la faim pour exiger une audience avec le président de la République'', répond-il sur un ton déterminé.
L'homme de tenue retourne sur ses pas, juste le temps de laisser la place à deux GMI et un autre gendarme, qui s'amènent pour raisonner M. Dione. Mais ce dernier profère qu'il a le droit de rester là où il est, puisqu'il ne dérange personne.
Au fil des échanges, il accepte de les suivre vers une voiture de police garée à une centaine de mètres. Là-bas, les négociations se poursuivent pour dissuader le gréviste de la faim de retourner à sa place initiale.
M. Dione se fâche et lance : ''laissez-moi partir'', les GMI tentent de le calmer, mais il les quitte précipitamment et traverse la rue qui longe le palais, pour aller s'asseoir prêt de l'arrêt de bus non loin du portillon de la résidence du chef de l'Etat.
Un moment plus tard, il se décide : ''je vais prendre un bus pour aller devant le ministère de la Santé''. ''Avec ces gens-là, tout est possible'', indique-t-il, signifiant que les échanges avec les forces de l'ordre risquent de déboucher sur un écart de langage ou une bagarre. Or, ''c'est des hommes de tenue que je respecte'', a-t-il noté, avant d'ajouter : ''aujourd'hui, je ne dois pas me perturber''.
''Lundi de 10 heures à 18 heures, j'étais ici, j'avais prévu un sit-in de trois jours, mais puisque le président partais en voyage, je l'ai suspendu'', s'est souvenu le gréviste de la faim qui n'a comme bagages qu'un sachet contenant une bouteille d'eau et une natte de prière. Dans sa main, il serre un portable, un journal et un mouchoir de poche.
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