Service public : Les raisons de l’inefficacité

L’efficacité du service public reste un vœu pieux pour les autorités, tout comme les usagers. Les raisons de cette situation sont principalement : l’absentéisme, le manque de productivité et l’indiscipline.

Si le Sénégal n’a pas un service public performant, il y a des raisons. Et elles sont nombreuses. Mais, à titre principal, l’on peut noter l’absentéisme, le manque de productivité et l’indiscipline de certains fonctionnaires. Une inefficacité du service public que le président du Comité national pour le dialogue social (Cnds), Youssoupha Wade a eu à déplorer, hier, lors d’une conférence de presse, en prélude à l’ouverture de la sixième session ordinaire de ladite structure, prévue lundi prochain.

Pour illustrer ses propos, l’ancien président du Conseil national du patronat a donné l’exemple du coton, culture industrielle dans lequel le Sénégal était leader ainsi que dans le domaine du textile. ‘Il y a des moments où nous étions leader dans le domaine du coton, mais à cause du manque de productivité des gens, le Mali, le Bénin et Burkina Faso, nous ont rattrapé et sont à près d’un million de tonnes par an. De même dans le domaine du textile le Sénégal était leader, mais au moment où au Maroc, on produisait cinq pantalons à l’heure, nous en étions à deux. C’est pourquoi ; notre industrie textile a disparu parce qu’elle n’est pas compétitif’, note le président du Cnds. Parlant toujours des contraintes liées à l’efficacité du service public, le président du Cnds, déplore l’indiscipline des Sénégalais. ‘Regardez, tout le commerce est dans la rue et on ne dit rien’, s’indigne-t-il.

Pour le président du Comité national pour le dialogue social, l’inefficacité du service public, est source de problème. Il fustige aussi les textes inadaptés qui régissent certaines branches de métiers. ‘Dans certains corps de métiers, on se retrouve avec des conventions collectives obsolètes qui datent de trente ans, voire de l’indépendance. Or, avec l’avancée technologique, il y a de nouveaux métiers, d’autres ont disparu. Si les conventions collectives ne sont pas mises à jour, il y aura un déphasage entre le travailleur qui n’est pas en phase avec son secteur. A partir de ce moment, il y a problème. Or, aujourd’hui c’est récurrent’, lance-t-il. C’est la raison, pour laquelle, le Cnds qui a la mission d’intervenir dans les conflits collectifs mettant aux prises les trois signataires de la charte nationale sur le dialogue social que sont : l’Etat, les travailleurs et le patronat, souhaite que l’on sorte de cette situation. ‘Il y a beaucoup de choses à revoir pour atteindre un certain niveau de compétitivité. Pour cela, l’Etat doit prendre l’initiative d’ouvrir des négociations pour améliorer le climat social’, suggère, Youssoupha Wade.

Cette année, la sixième session du Cnds a pour thème central : ‘Dialogue social et amélioration de la qualité du service public’. ‘Ce choix se justifie par le fait que le gouvernement du Sénégal s’est résolument engagé à promouvoir la bonne gouvernance à travers une politique de réforme globale de l’Etat et une modernisation de la gestion des affaires publiques, afin de permettre à la puissance publique de mieux assumer ses missions régaliennes d’une part, et d’autre part de jouer pleinement son rôle de régulateur dans l’activité économique et sociale’, indique le président du Cnds.