Dakar, 1-er sept (APS) – La situation sociale des travailleurs d’Africamer, en grève de la faim depuis 16 jours, ne pourra être résolue que par le président de la République, estime un porte-parole des grévistes.
‘’Seul le président de la République pourra régler la situation’’, a dit, mardi, Mangoné Camara à des reporters de l’APS.
‘’La situation pourrit et personne ne réagit. Nous avons porté plainte (contre Africamer), mais cela n’a rien donné. Nous avons tout fait, nous n’avons reçu aucune réaction des autorités’’, a-t-il dit.
‘’Seul le ministre de la Pêche nous a reçus. Il nous a dit de ne jamais oublier qu’Africamer est une société privée’’, a poursuivi le porte-parole des quelque 60 grévistes de la faim --- des femmes pour la plupart --- rassemblés dans un hangar de la Bourse du travail de Dakar.
Les grévistes réclament à leur employeur le paiement de 49 mois d’arriérés de salaires, soit l’équivalent de 2,4 milliards de francs CFA, en plus de 17 millions qu’ils s’étaient cotisés pour une coopérative d’habitat et d’autres cotisations sociales.
Selon M. Camara, 27 personnes parmi les grévistes, qui en sont à leur 16-ème jour de manifestation, ont été évacuées dans des structures sanitaires.
Dans le hangar des grévistes traînent de nombreuses affiches sur lesquelles, on peut lire, par exemple : ‘’Nous condamnons l’indifférence du gouvernement du Sénégal à nos souffrances… Pourquoi Gabrielli reste toujours intouchable ?... 49 mois sans salaire, ça suffit…’’
Assis sur une chaise, devant le hangar abritant ses compagnons d’infortune, Mangoné Camara, reçoit courtoisement les visiteurs. Tenant un journal entre les mains, l’homme fait montre d’une grande disponibilité pour parler de la situation sociale des travailleurs d’Africamer.
L’ancien maire de Dakar ‘’Pape Diop avait injecté 750 millions de francs CFA’’ pour permettre à Africamer de reprendre ses activités en février 2007, après la faillite de la société, a expliqué M. Camara.
Il tient entre ses mains un document montrant les nombreuses destinations --- Marseille, Abidjan, Livourne, etc. --- des produits halieutiques jadis conditionnés par Africamer.
A l’intérieur du hangar règne un silence de cathédrale. Hommes et femmes s’allongent sur des nattes et des matelas. ‘’Certains de nos camarades sont rentrés chez eux, parce que leurs quartiers sont inondés’’, renseigne le porte-parole des travailleurs, des journaliers pour la plupart.
Selon M. Camara, Africamer était dirigé un Italien, Georgio Gabrielli. La société a cessé ses activités depuis octobre 2007, après sa réouverture en février de la même année, a-t-il rappelé.
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