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SEYDI HADJI MALICK SY : Un homme de Dieu doublé d'un lettré de génie

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SEYDI HADJI MALICK SY : Un homme de Dieu doublé d'un lettré de génie

La communauté musulmane va célébrer la semaine prochaine le Maouloud. A cette occasion Tivaouane sera le point de convergence de tous les fidèles de la Tarikha Tidiane qui vont commémorer avec faste cette nuit. Cet engouement est sans conteste l'œuvre d'un homme de Dieu du nom de Seydi Hadji Malick Sy . En effet ce dernier, armé de sa seule foi ,a su venir à bout de tous les obstacles avant de pouvoir réussir à faire de l'ancienne bourgade de Tivaouane un pion essentiel de la Tidjania au Sénégal.

Depuis 1902 il a instauré cette pratique qui est devenue immuable au Sénégal et les milliers de fidèles qui convergent vers la ville sainte, constitue à n'en pas douter le meilleur gage de la justesse de son combat. A cette occasion, Le Messager vous permet de mieux cerner la personnalité de ce soldat de la Foi.

Une enfance studieuse

Seydil Hadj Malick Sy est né le 25 février 1855 à Deuw Fall près de Gaya, dans le département de Dagana, fils de Sokhna Fawade Wélé, la pieuse et de l'homme de Dieu, Ousmane Sy, lui-même de Mouhaz, fils de Mohamed, descendant de Youssouf, Dramane, Ciré, Boubou, Yahya, tous descendants du Chérif Chams Eddine, ce qui lui donne des origines arabes. Ousmane Sy a atterri au Walo, après des études en Mauritanie auprès du Professeur Mohamadou Baba Al Daymani, à la recherche d'un livre que seul possédait le marabout Malick Sow de Gaya. Ce dernier sera plus tard l'homonyme de Seydil Hadj Malick Sy, le saint homme s'est naturalisé Wolof, du fait que même ses ancêtres sont restés longtemps au Walo et y ont épousés des femmes.
Comme tout bon Walo Walo le jeune Malick est très tôt initié à l'apprentissage du Coran, dans un premier temps, par sa propre famille par le biais de son oncle maternel Alfa Mayoro et puis par son homonyme Thierno Malick Sow.
En 1863, à l'âge de 8 ans il partit près de Sagata au Djolof avec son oncle paternel Amadou Sy . A son retour il est confié ensuite à d'autres maîtres. Et chacun le forma dans sa spécialité (Droit - grammaire - Tajwiid, etc.) dont Thierno Ngagne Ka, avec qui il partit et resta à Tiarène dans le Fouta Toro en 1873 ,alors âgé de 18 ans il finit l'étude du coran au cours de son nouveau séjour au Fouta à Longué chez Serigne Abdou Bitèye et en Mauritanie . Il retourna chez lui et recevra le Wird tidiane et l'insigne de "Grand Maître de l'Ordre Tidiane" (Hidiaza) par son oncle maternel Alfa Mayoro avec la prédication d' El Hadji Omar Tall, qui lui avait donné auparavant le Wird, lors d'un de ses voyages au Fouta avant la naissance du jeune Malick. Ceci suite à la remise d'un présent de la pieuse Fawade à El Hadji Omar Tall. Ce ne fut pas son seul Hidiaza,car beaucoup d'autres grands maîtres, dont Maouloud Fall (en 1876) et Mohamed Aly, lui en donneront par la suite.
Après sa maîtrise du Coran il étudia le Fikh, d'abord chez lui et puis chez Serigne Mour Sine Kane. Après le Fikh, il entame les études de la jurisprudence à Bokhal au Walo chez Serigne Moussé Ndiaye, à Keur Codé dans le Diambour , chez Serigne Modou et à Keur Taïba Sèye chez Serigne Mour Kale Sèye. Après l'étude de Rissala, il part pour Ndar (de 1880 à 1882 à 25 ans) chez Serigne Ahmadou Ndiaye .Il retourne au Ndiambour pour finir le droit et étudier Khalil auprès de Serigne Birahim Diakhaté et Serigne Mamadou Wade .Mais c'est l'année suivante qu'il finira ses humanités à Mbaakol dans le Cayor chez Serigne Masylla .
En 1885 alors âgé de 30 ans il a accumulé des connaissances extraordinaires. Ce qui lui a permis de devenir professeur pour pouvoir subvenir à ses besoins et devenir par la même occasion le plus grand intellectuel du Sénégal car il a apprit tout ce qu'on pouvait enseigner au Sénégal. Vers 1888, il alla séjourner un mois chez les Ida ou Ali du Trarza et se fit conférer à nouveau le Wird Tidiane par l'un d'entre eux, Mohammed Aly, des Ida ou Ali

L'INFATIGABLE Propagateur de la Foi

Ce fut, après, cette longue pérégrination auprès des maîtres les plus réputés à l'époque, en Mauritanie, dans le Fouta, au Ndiambour et au Cayor,qu'il poursuivit sa quête de Savoir inextinguible... Ainsi, se rendit-il à Ndothj Sèye, Pathiasse, Nguithie, Ghjiléki, Diabbé Lidoubé, Oréfondé, Longué Sebbé, Longué Foulbé, Thiarène, Saint-Louis, Taïba Sèye, Dramane, etc, El Hadj Malick Sy s'installe à Ngambou Thieulé pour travailler la terre et enseigner, vivre de la sueur de son front et ne voulant jamais vivre aux dépens des autres et évitant toujours d'être un parasite social.
Le fruit de son labeur lui permit d'effectuer, en 1889 à 33 ans le pèlerinage à la Mecque en passant par le sud de la France, à Marseille puis à Alexandrie. Au Sanctuaire Béni et Sacré, comme dans la mosquée et mausolée de Seydina Mohamed (psl) à Medinatoul Mounawarah, il demanda au Tout Puissant d'exaucer les vœux qui suivent : l'épargner, lui, tous les chefs religieux musulmans, leur famille et leurs fidèles, des tentatives de domination de tout ordre des colons pour mieux pratiquer les recommandations divines ; l'obtention de terres où il pouvait travailler et prendre en charge sa famille, ses fidèles et lui-même, pour ne pas être un fardeau pour les autres. Ses autres vœux sont de pouvoir, grâce à ses actions et à ses fonds propres, réussir une prolifération des mosquées à travers le pays. Il a prié également pour qu'il n'y ait aucune différence visible entre ses enfants et les autres fidèles et amis. Enfin, pour qu'il lui soit réservé dans l'autre monde tout ce que Dieu lui destinerait comme Lumière et autre puissance mystique et religieuse.
Il retourne de la Mecque avec le titre d'El hadji et construit la Zawiya de Ndar en 1892. Il séjourna et fonda des écoles au Djolof puis retourna au Walo. Ses nombreux déplacements, l'affluence des fidèles, qu'il réunissait pour leur dispenser un enseignement, les prières et Wazifa dans la Zawiya et dans sa concession ont attiré l'attention des colons, qui ont assimilé ces invocations au Tout Puissant à des mots de passe et des consignes de guerre. Ils soupçonnaient, en outre, le guide religieux de détenir des armes C'est ainsi qu'il a été convoqué maintes fois à Saint-Louis de 1893 à 1905, devant le bureau politique du gouvernement du Sénégal. À chaque fois, Maodo ne variait pas dans ses réponses : " Dieu nous a ordonné, à vous et à moi, de l'adorer, de prier. Vous avez refusé et moi j'exécute. Voilà ce que mes fidèles et moi faisons tous les jours. Ce que vous appelez cris de guerre ou mots de passe ne sont qu'évocations du Tout Puissant et prières sur la Meilleure Créature, le Prophète Mohamed (psl). Concernant les armes, j'en ai une et une seule : mon chapelet avec lequel je me battrai jusqu'à ce que l'Islam et la Tidianya atteignent les coins les plus reculés du monde, à votre grand dam.

Mon objectif est de faire des sujets sénégalais de véritables musulmans". Finalement et suite aux témoignages des plus grands érudits de l'époque et aux différents rapports des services secrets, l'administration française était convaincue que : « Seydil Hadj Malick était le marabout le plus instruit, le plus cultivé, le plus pédagogue de son époque ». Outre ces mots consignés dans les archives nationales du Sénégal et de la France, l'un des témoignages les plus éloquents fut celui du grand Chérif Cheikh Sidya, descendant du Prophète Mohamed (PSL) et grand maître de la confrérie Khadrya. Après le défi de l'implantation de la Zawiya de Saint-Louis (près du palais du gouverneur du Sénégal), El hadj Malick s'installe à Ndiarndé, Diacksao avant de s'installer définitivement à Tivaouane sous l'invitation de Djibril Guèye en 1902, il y fonda la zawiya de Tivaouane après celle de Dakar. El Hadji Malick Sy s'est installé à l'heure où le colon cherchait à imposer sa volonté.
Sous le nombre impressionnant d'élèves qui augmente de plus en plus, il recruta beaucoup de professeurs .On y enseigne toutes les sciences islamiques, ce qui a conduit aussi d'autres marabouts à venir puiser dans l'océan de savoir qu'incarne Hadji Malick Sy. La Zawiya d'El Hadj Malick Sy de Tivaouane, est composé de plusieurs carrés : l'un affecté au Cheikh et à ses femmes et enfants en bas âge ; l'autre à ses enfants déjà grands; le troisième aux professeurs et talibés ; le quatrième enfin aux pèlerins et passagers etc.
Il y organise la première commémoration de l'anniversaire de la naissance du Prophète de la Miséricorde, le sceau Seydina Mohamed (psl), sous sa forme actuelle en 1902. Mais le domaine où Malick Fawade (pour les Walo Walo) ou Malick Ndiogou (pour les Djolof Djolof) a réalisé des merveilles, c'est celui de l'éducation et de la formation. Son confident et intendant, le défunt Imam Raatib de Bambey, El Hadj Alioune Tall, a révélé que, de l'apparition du soleil à son coucher, Seydil Hadj Malick dispensait un enseignement à plus d'une centaine d'élèves et dans différentes matières, tandis qu'il consacrait la nuit à écrire. Il n'a jamais prié seul (prières canoniques) et a toujours pratiqué la Wazifa en commun avec les fidèles, jusqu'à son rappel au Très Haut ». Là, il est à signaler que plus d'une cinquantaine des 180 élèves, qui fréquentaient l'école de Maodo, le faisait concomitamment avec des études à l'école occidentale. Ce qui prouve son ouverture d'esprit et l'importance qu'il accordait à la formation des âmes -tout en les purifiant-

Au plan social, Maodo avait lié une fraternité agissante avec la plupart de ses contemporains, avec lesquels une convivialité et une estime réciproque étaient vivifiées et convenablement entretenues. Il disait aux membres de sa famille et à son entourage immédiat que : « Toute personne qui ne dirait autre chose que du bien ,dans mes relations avec mon parent et frère Ahmadou Bamba ,s'exclurait tacitement des miens ». Cette attitude irréprochable lui a valu beaucoup d'éloges, sous forme de poèmes de la part de grands hommes de Dieu comme Cheikh Saadbou Aby, Thierno Ameth Ndiaye Babahé, Thierno Souleymane Baal, Thierno Makhtar Kébé, El Hadj Cheikh Thiam de Fatick, Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké Khadimou Rassoul, etc.

L'INTELLECTUEL, ADEPTE DES BELLES LETTRES

Lettré fort remarquablement, particulièrement versé dans les sciences juridiques et littéraires, Al Hadji Malick paraît être le marabout le plus instruit du Sénégal. Le fait avait déjà été constaté en 1908 par M.Destaing, lors d'une visite que l'éminent directeur de la Medersa de Saint-Louis fit dans les principales écoles coraniques du Sénégal. Depuis cette époque le Cheikh, qui professe et travaille toujours, a continué de justifier sa haute réputation.
Dans le domaine littéraire, Maodo Malick a légué à la postérité une richesse immense. Ses nombreux ouvrages et poèmes étaient essentiellement axés sur la théologie, le soufisme, la biographie et louange du prophète et sur des évènements heureux ou malheureux touchant ses amis ou d'autres marabouts .Parmi les plus célèbres de ses écrits on peut citer : Khilazu-zahab, un long recueil de 1001 vers, retraçant la vie du Prophète (psl) : depuis que Dieu a eu l'intention de le créer à partir de sa propre Lumière, jusqu'au dernier homme qui a quitté la tombe après l'enterrement, cet ouvrage fût imprimé en Tunisie en 1915 sous le désir du Gouvernement Général de la colonie. Hadji Malick en commanda d'ailleurs 1000 copies.
Il y a aussi « Kifayatou Rakhibine », un livre de Droit civil, social et pénal, « Wassilatoul Mouna ou Tayssir », « Fatihatou Toulaab », « If AAmi Mounkiri Jaami », etc. Le saint a aussi écrit sur la médecine, l'astrologie, etc. Ces ouvrages sont de longueur inégale, allant de quatre à vingt-cinq pages. Ils sont remarquables par la pureté de la langue arabe, par une certaine élégance de style, rare chez les lettrés noirs et aussi, par leur tendance toujours très sympathique à notre cause. Pouvait-il en être autrement pour un homme qui éleva au rang de sacerdoce son attachement indéfectible au prophète Mohamed (PSL).
Ce pacte qu'il signa avec l'Envoyé de Dieu fut consigné dans un ouvrage à jamais sublime."II n'existe aucune action que je puisse faire pour toi si ce n'est t'aimer, te célébrer et te suivre", s'était-il exclamé dans "Mimiyah".
Ce sont surtout des commentaires et paraphrases, mille fois rebattus, d'ouvrages classiques arabes. Les lieux communs de la littérature profane ou religieuse de l'Islam y fleurissent abondamment. El Hadj Malick Sy était un homme de son temps, d'une extraordinaire acuité intellectuelle et fabuleusement lettré. À cet égard et pour s'informer sur les activités du colon, il était abonné au journal officiel qu'il se faisait lire à chaque parution. Moraliste émérite et éveilleur de conscience, Maodo aura été non seulement un témoin de son temps, mais aussi un visionnaire. Son combat a été de former des soldats de la foi et de les disperser pour qu'ils diffusent le savoir, élargissent les bases de la religion et de la tarikha.

LE GENERAL DE GUERRE

En 1911, le dernier rapport que les colons ont réalisé stipulait : « El Hadj Malick Sy est toujours conforme aux enseignements du Saint Coran, de la Sunna et de la Tidianya. Il prêche un Islam dépourvu de fanatisme et de légende. Il pratique et prêche l'orthodoxie de l'Islam, sans ostentation ou intolérance ». Il aura fait un parcours sans faute. Pourtant, ce chevalier de l'Islam a réussi la prouesse de propager ses idées, par le truchement d'une stratégie de coexistence pacifique. Armé de patience, de fermeté, de persévérance et d'abnégation, Maodo Malick Sy a fini par imposer au niveau national sa vision de l'Islam, en éviter les contacts dissolvants qui n'ont, la plupart du temps, abouti qu'à une déstructuration de la société. Ce qui est d'ailleurs arrivé à presque tous les résistants qui ont adopté la méthode de la confrontation. Mais, la stratégie de la résistance pacifique ne l'empêchait pas de s'en prendre violemment aux colons hérétiques. Le Saint homme de Tivaouane opta constamment pour l'éveil des consciences. De ce point de vue, le champ de Diacksao était un cadre très propice, pour délivrer un enseignement à la fois religieux, moral et même politique.
L'exemple type est celui de ses Zawiyas, implantées en plein cœur du dispositif colonial, c'est-à-dire principalement à Dakar et à Saint-Louis. Parce qu'il avait choisi d'installer ses lieux de cultes, en plein centre des deux capitales qu'a connues le Sénégal, sa stratégie de quadrillage du territoire et de grand rassemblement du Gamou n'a pas manqué de susciter des inquiétudes chez le colon. Mener, en période coloniale, un combat de cette dimension et le gagner ne pouvait être que le fait d'un homme exceptionnel, à tous points de vue et dont l'exemple de détachement et d'effacement ajoute à la grandeur.
Maodo a fait un long chemin, il a surmonté maints obstacles et abattu un travail de titan dont la résultante est aujourd'hui une parfaite propagation de l'Islam, de la Tidianya, à travers non seulement le Sénégal, mais aussi l'Afrique, l'Europe, les Amériques, etc.
Grand et vigoureux, de poil déjà blanc, El Hadji Malick souffre d'une cataracte double qui l'a rendu presque aveugle ; malgré son désir d'en finir, il recule indéfiniment la date de l'opération chirurgicale qu'on lui a maintes fois proposée. Chacun sait que la plupart des prières de Maodo pendant son pèlerinage,ont été exaucées, si l'on en juge par les vastes champs qu'il exploitait à Ndiarndé, Diaksao, Diamaguène, etc, les mosquées qu'il a fait construire partout, ou que ses fils ont fait construire.
Sa mission accomplie, il fut rappelé à Dieu le 27 juin 1922 à Tivaouane...Il repose dans sa zawiya dans la ville sainte

LES COMPAGNONS DE MAODO

Suivant les traces du Sceau des prophètes, Mohamed (PSL), il a formé de nombreux disciples appelés : Moukhadams dont Elimane Sakho de Rufisque, père d' El hadji Ibou Sakho, Moctar Coumba Diop de Dakar, Serigne Alioune Guèye de Tivaouane, Amadou Lamine Diène de Dakar, Thierno Alioune Kandji de Diourbel, Abdou Cissé de Pire , père de Moustapha Cissé.
Ces derniers, chargés de vulgariser l'Islam, l'ont aidé, avec détachement, dans sa noble et exaltante mission: repêcher les âmes en errance dans les méandres du paganisme triomphant et faire de ses talibés des modèles de croyants. Prompts à affiner chaque jour davantage leur pratique religieuse.
De son école, une véritable université populaire, sont sortis d'abord 41 Moukhadams qu'il a installés, partout au Sénégal et dans certains pays africains, Ndary Mbaye, au Gabon, El Hadj Amadou Bouyo Guèye, en Côte d'Ivoire, Madiakhou Diongue, au Congo Belge, actuel RDC, entre autres), pour propager et perpétuer son œuvre éducationnelle. Parmi les autres élèves figurent, hormis ses fils Ahmed, Babacar, Mansour, Abdoul Aziz et Habib, ceux de Chérif Younouss de Banguère (Casamance), Serigne Youssoufa Diop, Médoune Mbaye Sarr, Mor Binta dit Mbeur Sy, Mor Khoudia Sy, Baye Mbacké et Baye Dame Sy, Amadou Anta Samb, Serigne Hady Touré, Maouloud Fall (un Mauritanien), El Hadj Rawane Ngom, El Hadj Abdoul Hamid Kane, Serigne Ngounta Diop, El Hadj Alioune Tall, le Cadi Alioune Dia, Elimane Sakho. Tous ces érudits ont fondé dans les localités où Maodo les avait envoyés, des foyers religieux qui, à ce jour, illuminent tous les coins et recoins environnants. Ils avaient la charge de décentraliser l'éducation et l'enseignement des sciences islamiques. Dans le cercle des disciples de Maodo, on ne peut oublier El Hadj Saïdou Nourou Tall (RTA), petit-fils du Commandeur des Croyants, Cheikh Al Hadj Oumar Al Foutiyou. Il était le régulateur de la famille de Seydil Hadj Malick dont il avait épousé une des saintes filles. D'ailleurs c'est à Mame Thierno (comme on l'appelait affectueusement) que l'homme de Tivaouane confia la famille avant d'être rappelé à Dieu. Un legs à la dimension incommensurable.

LA FAMILLE DE MAODO

Hadji Malick a eu de nombreux frères de même mère mais il était fils unique de son père. Le frère aîné,Abdoul Bolly Fall, décédé il y a quelques années, a laissé plusieurs enfants que le Cheikh a recueillis dans sa zawiya. Trois autres et plus jeunes que le Cheikh, portent tous le nom de Mamadou Sy ; on les distinguait par les noms de leur mère : Mamadou Binta, Mamadou Aminata et Mamadou Khoudia. Ils sont tous professeurs à la zawiya de Tivaouane.
Le dernier enfin est Momar Sy , il est le représentant honoraire du Cheikh à Gossas.
Cheikh Ahmadou Bamba fondateur de la Mouridya est son cousin, car Mame Marame Mbacké leur grand-père commun avait 3 fils : Amadou Farimata, Thierno Farimata et Ibra Farimata. Amadou Farimata est le père de Maty Mbacké, elle-même mère de Ousmane Sy , le père d'El Hadj Malick Sy. Thierno Farimata a eu comme fils Mame Balla Aïssa Boury Mbacké, père de Mor Anta Sally Mbacké, ascendant direct de Cheikh Ahmadou Bamba. Ibra Farimata est le père de Khary Mbacké dont le fils Ngagne Niang est père de Safiétou Niang la sainte mère d'El Hadj Abdoul Aziz Sy Dabbakh (Rta). On se rappelle que ce dernier allait très souvent à Touba pour prendre ses « sagarou ndiaam » de Abdoul Ahat Mbacké.

Malick Fama et Ahmadou Bamba qui ont fait la fierté des musulmans de l'Afrique et du monde, se sont rencontrés à Ngambou Thiallé peu avant l'exil de Khadimou Rassoul. Au terme de son séjour, Serigne Touba a écrit quelques vers destinés à son cousin, ami et contemporain.
Seydil Hadj Malick avait quatre femmes.Il s'agit de Rokhiatou Ndiaye dite Daba Ndiaye, Yassin Dieng, Safiétou Niang et Sokhna Anta Sall Guèye .

Les Khalifes de Maodo

A la disparition le 27 juin 1922 du grand Maître Maodo , son second fils Babacar Sy lui succéda de 1922-1957 , l'aîné, Ahmadou Sy ayant péri pendant la Première Guerre Mondiale à Salonique en Grèce en 1916. Le troisième fils, El Hadj Mouhamadoul Mansour Sy , décédera trois jours plus tard. Cette disparition ouvrira les portes du khalifat à son quatrième fils, El Hadj Abdoul Aziz Sy Dabakh .
El Hadj Abdoul Aziz Sy a été désigné en qualité de Khalife général des Tidianes à Tivaouane et reconnu par tous les chefs de la confrérie musulmane du Sénégal et de Mauritanie jusqu'à 1997 date de sa disparition.

Ce qui ouvre l'ère des petits fils avec Serigne Mouhamadoul Mansour SY, car le fils cadet de Maodo, Habib Sy et l'aîné des petits fils Mouhamadoul Moustapha SY Seydil Djamil ,premier fils de Cheikhal Khalifa ont disparus sous le khalifat de Abdou Aziz SY .

Communément appelé Borom Daradji et actuel khalife général des tidianes, SERIGNE MANSOUR SY est le symbole du savoir.
Digne successeur de MOULAYE DABAX , Borom Daradji est connu pour sa forte propension à venir en aide aux nécessiteux sans distinction de tarikha

 



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