SITUATION NATIONALE - La Raddho tire la sonnette d’alarme

Le Sénégal vit une période de transition qu’il méconnait depuis l’alternance de 2000 à l’image de la côte d’Ivoire à la fin du règne d’Houphouët Boigny. Cette affirmation procède d’une analyse de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho), qui entend ainsi tirer la sonnette d’alarme sur la situation nationale. Dans un communiqué parvenu hier,mercredi 6 septembre, à notre rédaction, la Raddho attire l’attention de la classe politique sur une telle situation et les met en garde contre d’éventuelles conséquences facheuses qui pourraient en découler. Aussi, fait-elle remarquer : « il est temps d’en prendre conscience pour éviter au Sénégal la tragédie ivoirienne. Pour la refondation de la Republique, il faut négocier le pacte républicain afin d’éviter l’irréparable. » Les arguments brandis par la Raddho, dans le communiqué pour exprimer sa « profonde préoccupation », se réfèrent aussi bien à la situation politique qu’a celle économique et sociale.

Le communiqué relève aussi que les délestages « fréquents » de la SENELEC portent de « graves préjudices aux entreprises, aux PME, aux services et aux foyers sénégalais. » A propos de la mesure de réquisition des combustibles prise par l’Etat, l’Organisation des droits de l’homme souligne que « l’impact social de cette mesure et les différentes connotations qu’elles charrient dont l’état de guerre ou de banqueroute sont imprévisibles, notamment au plan international. »

Sur le plan politique, la Raddho, s’inquiète profondément des « nouveaux contentieux électoraux » qui viennent s’ajouter à ceux « qui existent déjà avec le débat sur le cautionnement. » et cela à cinq mois des élections législatives et présidentielles . Pour ce qui est de l’échec du dialogue politique , l’Ong renvoie dos à dos l’opposition et le pouvoir. « Il faut cesser le jeu du ‘ qui perd gagne’ pour aller résolument vers un sursaut national salutaire » lit on dans le communiqué. Celui-ci accuse les collaborateurs du Président de saboter ses « appels récurrents au dialogue » en soumettant les « leaders de l’opposition à des harcèlements juridiques (sic) inutiles et inopportuns. Comme par hasard, chaque fois que toutes les conditions du dialogue national sont réunies ‘‘une affaire Dias’’ survient pour tout bloquer. » De la même manière , la Radhho indique que « l’opposition a également sa part de responsabilité dans le blocage du dialogue du fait de la protection abusive qu’elle peut apporter à des alliés turbulents. ». Elle souligne, en outre, le manque de volonté de l’opposition pour répondre aux appels du dialogue du président . Lequel dialogue semble être pour la Raddho, la seule voie pour régler tous les problèmes de l’heure. Ceux-ci ont trait au « conflit casamançais » - « le conflit de basse intensité le plus long et qui accentue le problème de la Casamance » -, à la « crise de l’éducation nationale », à « l’immigration suicidaire » et ne font pas l’objet de débat à la hauteur des attentes des citoyens, indique la même source. Et celle-ci d’ajouter « quant au débat sur les projets de société, sur comment gouverner ce pays ? Avec quelles institutions ? Quelle équipe ? A cinq mois des élections c’est le désert. »

Après avoir dressé ce sombre tableau, la Raddho « invite toute la classe politique sénégalaise, l’opposition comme le pouvoir à prendre des initiatives pour créer le sursaut national qu’attendent les Sénégalais. »