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SITUATION POST HIVERNALE : La banlieue toujours sous les eaux

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SITUATION POST HIVERNALE : La banlieue toujours sous les eaux

L’Etat Major du Plan Orsec a organisé une visite dans les quartiers encore inondés de la banlieue de Dakar hier jeudi 06 novembre pour faire le « diagnostic exact et le bilan des activités menées ». Cette visite a été un prétexte pour nous de voir les conditions de travail sur le terrain. Reportage.

9 heures 45 minutes à Taly Mame Diara. Environ deux kilomètre de la route reliant Fass Mbao à l’autoroute. Un point bas rempli d’eau de couleur verdâtre avec une motopompe dont les roues sont à moitié sous les eaux. A quelques mètres, un tuyau déverse de l’eau. Nous remontons la source de cet accessoire. A deux minutes de marche derrières les habitations jonchant le trottoir, entre Taly Mame Diara et Taly Carreau menant à Thiaroye, deux agents des sapeurs pompiers s’activent autour d’une autre motopompe au milieu de concessions dont certaines sont abandonnées. Après les salutations et présentations d’usage, l’un d’eux décide à nous parler : « c’est le secteur 1 de l’équipe du Plan Orsec déployé sur cet axe. Nous disposons de cinq motopompes pour absorber les eaux pluviales des maisons » confie-t-il.

Faute de déversoir, l’équipe en charge de la zone est divisée en cinq secteurs avec des motopompes par rayon. Les eaux du premier, déversés au niveau du point bas de la route dans ce secteur, sont acheminées au deuxième point qui à son tour, par le même procédé, les évacue au secteur trois à l’aide de tuyaux évacuateurs. Il en sera ainsi jusqu’au secteur 5 qui conduit l’eau pompée vers le déversoir de Diacksao (sur l’autoroute), en vue d’être drainé vers la mer.

10 heures 30 minutes. Le secteur 3 attend de recevoir plus d’eaux des deux autres antérieures pour entrer en action. Sur place, comme au niveau de tous les autres, un dispositif composé de tuyaux aspirateurs et évacuateurs d’eau qui sort de tous coins et accrochés à des motopompes, le volume et la couleur de l’eau déversée au niveau des point bas de la route attirent l’attention. Sa nature et l’odeur qui s’y dégage n’entame en rien la détermination des agents. Des Charrettes ramassent des ordures moyennant entre 50 et 100 francs Cfa, voire plus, et ce suivant la quantité. Des véhicules stationnaient à tous les niveaux. Des taxis « clandos » assurant le transport de personnes entre Fass Mbao Thiaroye « Gouye-ga » vont et viennent.

Des populations compliquent le travail

Trois hommes s’affaire autour d’un tuyaux d’évacuation cassé. « Ce n’est pas facile de travailler dans ces conditions. Nous abattons un dur boulot. Mais malheureusement des populations, les charretiers et les automobilistes ne nous facilitent pas la tâche. Ils détruisent des tuyaux et certains dispositifs mis en place pour aller vite », déplore l’un d’eux. Et comme pour lui donner raison, un taxi bagage sortant d’une ruelle, roule, à moins de cinq mètres d’eux, sur le tuyau dont ils sont en train de rétablir la partie cassée. Des femmes déversent des eaux usées sur la route.

Au même moment, des vendeurs de poissons frais, fumés ou séchés, de légumes transforment le trottoir en mini-marché par endroit. Des gargotes, des cantines se partagent les alentours des boulangeries et boutiques. Tout juste derrière ces constructions encadrant Taly Mame Diara, des centaines de maisons inondées. Si certaines sont libérées, d’autres abandonnées sont transformées en dépotoir d’ordures.

Pendant ce temps, la motopompe (du secteur 3) dont on réparait l’accessoire commence à fonctionner. Deux agents, armés de bottes et de gans, pèle et râteau en main, pataugent dans l’eau à évacuer en vue de la débarrasser de la boue, des objets solides, des sachets, bouteilles et tasses en plastique flottant. « C’est difficile de les soutenir. Vous voyez, tous ces déchets que nous retirons seront reversés dans le point de pompage dès ce soir. Ce qui bouche les canaux d’évacuation d’eau », se désole l’un d’entre eux.

11 heures 50 minutes, le troisième homme éteint la motopompe, cape sur un autre poste. Des sacs remplis de sable, des briques superposées servent de pont par endroit pour faciliter la traversé. A quelques centaines de mètres, une autre machine se dévoile au milieu d’habitations abandonnées. Les agents qui avaient enlevé leurs gans, sont obligés de les remettre. Il faut tout refaire, les ordures étant passés par là. Les agents plongent les mains dans l’eau verdâtre. Les déchets solides extirpés, le bout du tuyau aspirateur sera couvert d’un grillage recouvert d’un sacs vide d’oignon pour filtrer l’eau. De même, une partie celle restant dans le tuyau évacuateur ou de défoulement a été vidée. Maintenant, deux agents se chargent de tourner la manivelle pour l’allumer.

Délocalisation comme solution durable

12 heures 05, retour au secteur 3, base du commandement. Une tante érigée dans un espace coincé entre deux maisons et un atelier de soudeur métallique, avec vue sur la route, leur sert d’abri. Pendant ce temps, les secteurs 4 et 5, ayant reçu un important volume d’eau, entrent dans la danse.

C’est aussi le moment de proposer des solutions de sortie de crise. « Même si le problème de moyen ne se pose pas, la topographie des sites ne facilite pas le travail. De même la nappe phréatique refoule l’eau » font-ils remarquer. Et de proposer comme solution durable, « la délocalisation de certaines populations installées en plein lac, la réalisation de réseau d’assainissement. Ce qui devrait prendre en compte le problème de déversoir » conseillent-ils.

A l’image de ces soldats du feu, ils sont au total plus de 1700 sapeurs pompiers à être déployés dans différentes régions du Sénégal. Dakar à elle seule emploie environ 700 hommes.



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